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Mairet, Jeanne
André Maynard, peintre — Paris: Paul Ollendorff, Éditeur, 1887

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https://doi.org/10.11588/diglit.61477#0200
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ANDRÉ MAYNARD.

vieux meubles qu'il connaissait si bien étaient,
comme lui, dépaysés dans ce grand appartement;
ils avaient l’air de jouer à cache-cache dans les
coins du salon, qui était la salle d’études. Lejeune
peintre aimait mieux se réfugier dans la petite
chambre de sa tante; là, à la lueur de la lampe,
qui avait été la lampe du salon là-bas, il s’enfon-
çait avec délices dans le fauteuil, qui avait été son
fauteuil de convalescent, et comptait les fleurs fa-
nées du vieux tapis, dont il reconnaissait les en-
droits usés par les pieds.
Mais ses visites ne furent pas très fréquentes.
C’était un garçon qui, volontiers, remettait au len-
demain ce qu’il aurait pu faire le jour même. Rê-
veur, il laissait couler les jours sans y faire atten-
tion, et parfois, au premier janvier, se trouvait
tout étonné de passer d’une année à une autre.
Mais il y avait autre chose qui le retenait, qui
faisait que parfois de longues semaines, des mois
même, se passaient sans qu’il allât sonner à la porte
de Mme Hémon. Il lui en voulait toujours de lui
avoir fait comprendre que cette porte ne pouvait
guère rester pour lui grande ouverte. On n’avait
pas voulu de lui à titre de fils et de frère, et l’affec-
tion ainsi repoussée, refoulée, s’était un peu aigrie
en lui. Il n’était plus toujours auprès des deux
femmes ce qu’il avait été; il y avait un peu de
contrainte dans sa façon d’être avec Denise sur-
tout. Celle-ci, toujours très occupée, forcée sou-
 
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