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Mairet, Jeanne
André Maynard, peintre — Paris: Paul Ollendorff, Éditeur, 1887

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https://doi.org/10.11588/diglit.61477#0290
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ANDRÉ MAYNARD.

était peut-être sur le point d'aimer celui qui se dé-
tournait d’elle. André ne put s’empêcher de tres-
saillir un instant. Mais il regarda cette femme bien
en face, et son air dur devint plus dur encore. Il
n’y eut pas un mot d’explication, il n’en était guère
besoin. Leurs regards se croisaient, comme se
croisent les épées de deux mortels ennemis. En un
instant la princesse avait repris son calme, son air
dédaigneux et hautain.
— J’ai vraiment mille excuses à vous faire, mon-
sieur Maynard; je vous ai dérangé au milieu de
votre travail, que je ne savais pas si absorbant
puisque, depuis quelques années, vous ne faites pas
beaucoup parler de vous. Je vous rends votre liberté.
Si je suis la cause que votre cousine attende à son
rendez-vous d’aujourd’hui, veuillez lui en faire tou-
tes mes excuses.
André avait déjà pris son chapeau, en saluant. A
ces derniers mots, il se redressa et revint sur ses
pas.
— Vous dites, Madame?
— Mais rien de bien extraordinaire, je pense.
C’est une chose connue que MUe Hémon vous fait
des visites à votre atelier — ailleurs aussi proba-
blement. Vous êtes libres tous deux, et je ne pense
pas que, malgré vos théories, vos mœurs soient
beaucoup plus austères à Paris qu’elles n’étaient à
Rome.
— Ce que vous insinuez est une infamie. Mlle Hé-
 
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