4<>8 COSTUMES ET USAGES
nombre à dix; quelquefois le convoi des riches était pré-
cédé par des baladins et des bouffons.
Ainsi que chez les Romains les fils du défunt l'accom-
pagnaient au tombeau la tête voilée, ses filles, échevelées
et nu-pieds, et les femmes, vêtues de blanc. Les hommes
et les femmes qui assistaient aux funérailles d'une per-
sonne de marque étaient couronnés : les pères mettaient une
couronne de fleurs sur la tète de leurs enfants morts (a).
Tombeanx. Dans les premiers temps quelques poignées de gazon
que l'on semait sur le tombeau suffisaient pour le distin-
guer; on y amoncela dans la suite quelques mottes de
terre, et peu-à-peu l'on en vint jusqu'à élever des monu-
ments plus durables, sur lesquels on traça des inscrip-
tions ou épitaphes ; et chacun voulant renchérir sur ceux
qui l'avaient précédé, les tombeaux occupèrent presque
entièrement le Céramique. Les magistrats furent obligés
de défendre les monuments de ce genre dont la construc-
tion emploierait plus de dix hommes pendant trois jours.
Les funérailles coûtaient déjà des sommes immenses du
temps de Solon et de Pittacus : Démétrius de Phalere,
voulant mettre des bornes à cette dépense, ordonna que
les funérailles ne se feraient que de nuit, et ne permit
qu'une colonne de trois coudées ou une simple table.
Lacddémo- Les édifices de Sparte étoient simples, sans ornements,
et garnis dans l'intérieur seulement des meubles absolument
nécessaires. Le but du législateur des Lacédémoniens fut
d'en faire, non des conquérants, mais un peuple redoutable
(a) Périclès ne put retenir ses larmes en s'acquittant de ce devoir
envers Bupalus, le dernier de ses enfants légitimes qu'il venait de
perdre.
nombre à dix; quelquefois le convoi des riches était pré-
cédé par des baladins et des bouffons.
Ainsi que chez les Romains les fils du défunt l'accom-
pagnaient au tombeau la tête voilée, ses filles, échevelées
et nu-pieds, et les femmes, vêtues de blanc. Les hommes
et les femmes qui assistaient aux funérailles d'une per-
sonne de marque étaient couronnés : les pères mettaient une
couronne de fleurs sur la tète de leurs enfants morts (a).
Tombeanx. Dans les premiers temps quelques poignées de gazon
que l'on semait sur le tombeau suffisaient pour le distin-
guer; on y amoncela dans la suite quelques mottes de
terre, et peu-à-peu l'on en vint jusqu'à élever des monu-
ments plus durables, sur lesquels on traça des inscrip-
tions ou épitaphes ; et chacun voulant renchérir sur ceux
qui l'avaient précédé, les tombeaux occupèrent presque
entièrement le Céramique. Les magistrats furent obligés
de défendre les monuments de ce genre dont la construc-
tion emploierait plus de dix hommes pendant trois jours.
Les funérailles coûtaient déjà des sommes immenses du
temps de Solon et de Pittacus : Démétrius de Phalere,
voulant mettre des bornes à cette dépense, ordonna que
les funérailles ne se feraient que de nuit, et ne permit
qu'une colonne de trois coudées ou une simple table.
Lacddémo- Les édifices de Sparte étoient simples, sans ornements,
et garnis dans l'intérieur seulement des meubles absolument
nécessaires. Le but du législateur des Lacédémoniens fut
d'en faire, non des conquérants, mais un peuple redoutable
(a) Périclès ne put retenir ses larmes en s'acquittant de ce devoir
envers Bupalus, le dernier de ses enfants légitimes qu'il venait de
perdre.