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le nord. Cette frise avec le bas-relief fait le tour des quatre faces de l'édifice, comme en gé-
néral il règne sur les quatre côtés le même ordre et la même simétrie.
Ces bas-reliefs représentent des marches militaires de triomphe, des sacrifices en actions de
grâces. On distingue des cavaliers, des fantassins avec la hache recourbée , comme la portoient
les peuples de cette partie des Alpes. Dans l'appareil du sacrifice on reconnoît un autel, des
prêtres, des victimes, et Ton distingue parmi celles-ci des taureaux, des béliers et des porcs.
La frise est surmontée d'une corniche assez saillante, sur laquelle s'élève un atlique simple,
sans pilastre, qui porte l'inscription votive. Cette inscription étoit en lettres de bronze dorées.
Elle n'existe plus, mais les empreintes qu'ont laissé les lettres, et les clous au moyen desquels
elles éloient fixées, présentent encore plusieurs mots faciles à distinguer. Pline a conservé cette
inscription, qui étoit placée sur les deux façades principales, afin qu'elle fût lue par ceux qui
venoient tant du côté de l'Italie que de celui de la Gaule. Elle étoit ainsi conçue:
IMP • CAESRI ■ AVGVSTO • DIVI • F • PONTIFICI • MAXVMO • TRIBVNIC • POTESTATE • XV • BIP • XIII
M • IVLIVS • RECIS • DONNI • F • COTTIVS • PRAEFECTVS • CEVITATIVM ■ QVAE • SVBSCRIPTAE
SVNT ■ SFGVIORVM • SEGVGINORVM - BELACORYM • CATVRIGVM • MEDVLORVM • TEBAVIORVM
ADANATIVM • SAVINCATIVM • EGDINIORVM • VEAMIMORVM ■ VENICAMORVM • IEMERIORVM
VESVBIANORVM ■ OVADIAT1VM • ET • CIVITATES • QVAE • SVB • EO • PRAEFECTO • FVERVNT
Des traditions assez récentes disent que l'altique de ce monument étoit surmonté de statues
de bronze, dont on prétend avoir vu encore les piédestaux et quelques fragmens, il n'y a pas
plus d'un siècle.
Quant à la roche employée dans la construction de ce trophée, c'est un marbre dur et blanc,
tiré des carrières du Montpanterc. Les blocs de marbre sont rangés les uns contre les autres sans
ciment, et ils paraissent avoir été liés par des crampons ou des grands clous de fer, dont les
tètes étaient recouvertes de plomb et enfoncées dans des trous pratiqués dans les joints, comme
on le voit encore.
Ce superbe monument d'architecture, dans son ensemble, comme dans ses détails, est le mo-
dèle le plus perfectionné du style Gréco-Romain ; c'est le seul qui se soit conservé dans l'ancienne
Segusia, ville à toutes les époques plus fameuse par sa position que célèbre par son étendue.
C'est comme si les siècles et la barbarie des hommes n'eussent osé étendre à ce bel ouvrage
leur action destructive.
Des traditions fraîches encore font mention d'un autre arc de triomphe, également de mar-
bre, érigé en l'honneur de Jules-César, cinquante ans avant 1ère Chrétienne. 11 étoit placé à
l'entrée du fauxbourg au-delà de la Doire, et il a été démoli pour faire servir ses beaux ma-
tériaux à la construction d'un pont sur celte rivière.
Un autre monument qui avoit été découvert non loin du même arc, sur la roule d'Italie, a
disparu presque aussitôt. C'est un tombeau qui, par sa construction soignée et particulièrement
par les insignes de la royauté ou du commandement qu'on y a trouvés, paroît avoir renfermé
quelque personnage marquant, peut-être uu successeur de Collius, Souverain de ces contrées.
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le nord. Cette frise avec le bas-relief fait le tour des quatre faces de l'édifice, comme en gé-
néral il règne sur les quatre côtés le même ordre et la même simétrie.
Ces bas-reliefs représentent des marches militaires de triomphe, des sacrifices en actions de
grâces. On distingue des cavaliers, des fantassins avec la hache recourbée , comme la portoient
les peuples de cette partie des Alpes. Dans l'appareil du sacrifice on reconnoît un autel, des
prêtres, des victimes, et Ton distingue parmi celles-ci des taureaux, des béliers et des porcs.
La frise est surmontée d'une corniche assez saillante, sur laquelle s'élève un atlique simple,
sans pilastre, qui porte l'inscription votive. Cette inscription étoit en lettres de bronze dorées.
Elle n'existe plus, mais les empreintes qu'ont laissé les lettres, et les clous au moyen desquels
elles éloient fixées, présentent encore plusieurs mots faciles à distinguer. Pline a conservé cette
inscription, qui étoit placée sur les deux façades principales, afin qu'elle fût lue par ceux qui
venoient tant du côté de l'Italie que de celui de la Gaule. Elle étoit ainsi conçue:
IMP • CAESRI ■ AVGVSTO • DIVI • F • PONTIFICI • MAXVMO • TRIBVNIC • POTESTATE • XV • BIP • XIII
M • IVLIVS • RECIS • DONNI • F • COTTIVS • PRAEFECTVS • CEVITATIVM ■ QVAE • SVBSCRIPTAE
SVNT ■ SFGVIORVM • SEGVGINORVM - BELACORYM • CATVRIGVM • MEDVLORVM • TEBAVIORVM
ADANATIVM • SAVINCATIVM • EGDINIORVM • VEAMIMORVM ■ VENICAMORVM • IEMERIORVM
VESVBIANORVM ■ OVADIAT1VM • ET • CIVITATES • QVAE • SVB • EO • PRAEFECTO • FVERVNT
Des traditions assez récentes disent que l'altique de ce monument étoit surmonté de statues
de bronze, dont on prétend avoir vu encore les piédestaux et quelques fragmens, il n'y a pas
plus d'un siècle.
Quant à la roche employée dans la construction de ce trophée, c'est un marbre dur et blanc,
tiré des carrières du Montpanterc. Les blocs de marbre sont rangés les uns contre les autres sans
ciment, et ils paraissent avoir été liés par des crampons ou des grands clous de fer, dont les
tètes étaient recouvertes de plomb et enfoncées dans des trous pratiqués dans les joints, comme
on le voit encore.
Ce superbe monument d'architecture, dans son ensemble, comme dans ses détails, est le mo-
dèle le plus perfectionné du style Gréco-Romain ; c'est le seul qui se soit conservé dans l'ancienne
Segusia, ville à toutes les époques plus fameuse par sa position que célèbre par son étendue.
C'est comme si les siècles et la barbarie des hommes n'eussent osé étendre à ce bel ouvrage
leur action destructive.
Des traditions fraîches encore font mention d'un autre arc de triomphe, également de mar-
bre, érigé en l'honneur de Jules-César, cinquante ans avant 1ère Chrétienne. 11 étoit placé à
l'entrée du fauxbourg au-delà de la Doire, et il a été démoli pour faire servir ses beaux ma-
tériaux à la construction d'un pont sur celte rivière.
Un autre monument qui avoit été découvert non loin du même arc, sur la roule d'Italie, a
disparu presque aussitôt. C'est un tombeau qui, par sa construction soignée et particulièrement
par les insignes de la royauté ou du commandement qu'on y a trouvés, paroît avoir renfermé
quelque personnage marquant, peut-être uu successeur de Collius, Souverain de ces contrées.
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