6 LES TRAVAUX DE MARS,
Les affiégeans cherchèrent le moyen de combler les lofiez en
fureté j malgré l’obftacle de ceux qui étoient derrière les Cré-
neaux & Mâchicoulis, & pour ce fujet , ils inventèrent plufieurs
machines, propres à lancer des pierres fur les deflfenfes de la
Place.
Jufques alors l’enceinte des murailles & du Rempart avoit elle
conduite en ligne circulaire, ou bien en plufieurs lignes droites,
qui formoient feulement des Anglesfaillans ; ce qui neanmoins
défendoit mal le dedans du Folié, &n’empêchoitpasque l’af-
liégeant ne le comblât. C’efi: pourquoy les allégez s’aviferent de
conduire ces Enceintes par des Angles rentrans & fortans, qu’on
a depuis appeliez Redans : Exemple M.
Il ell vray qu’avec ces avances & ces retraites le folîé elloit
mieux flanqué qu’auparavant, mais il yavoittoûjoursau pied
de l’angle rentrant un efpace que les Traits des allégez ne pou-
voient défendre àcaufe de leur hauteur : Comme il eft évident
par l’exemple N.
Pour y remedier, les allégez inventèrent l’ufage des Tours,
& à chaque angle faillant ils en élevoient une qui découvroit &
défendoit l’angle rentrant : Exemple O.
Comme le tir & le cours de la flèche fe fait en ligne droite, &
que la convexité des Tours rondes ne pouvoit être veuë ni flan-
quée félon une longueur, on s’avifa de faire des Tours quarrées,
qui n’étoient proprement que des angles faillans vers la cam-
pagne : La diflance d’une Tour à l’autre elloit de la portée d’u-
ne flèche; & fur cette mefure on en bâtiffoit autant que la lon-
gueur de chaque muraille en pouvoit contenir, de forte qu’il n’y
avoir aucune partie de l’enceinte qui ne fut défendue : Exem-
ple P.
Enfuite le peid de ces Tours fut environné d’un petit chemin,
qui eftoit couvert d’une muraille, pour empêcher ladefeente
dans le Folié ; 3c c’eft ce qu’on a depuis nommé Faullebrayé :
Exemple Q.
Les affiégeans voyant que ces Tours leur difputoient l’appro-
che des murailles, s’aviférent d’élever auffi des Tours plus hau-
tes, qu’ils bâtiflùient fur le bord extérieur du folié , qu’on ap-
pelle Contrefcarpe : Deces polies élevez ils découvraient l’af-
fiégé dans les Tours, l’en chaflbient à coups de pierres, deflé-
ches, de dards & d’autres machines, tandis qu’ils commaftdoien t
des foldats détachez qui venoient efcaîader ces murailles, &
qui s’en rendoient les maiftres.
Cette maniéré d’attaquer & de défendre les Places conti nua ,
jufqu’à
Les affiégeans cherchèrent le moyen de combler les lofiez en
fureté j malgré l’obftacle de ceux qui étoient derrière les Cré-
neaux & Mâchicoulis, & pour ce fujet , ils inventèrent plufieurs
machines, propres à lancer des pierres fur les deflfenfes de la
Place.
Jufques alors l’enceinte des murailles & du Rempart avoit elle
conduite en ligne circulaire, ou bien en plufieurs lignes droites,
qui formoient feulement des Anglesfaillans ; ce qui neanmoins
défendoit mal le dedans du Folié, &n’empêchoitpasque l’af-
liégeant ne le comblât. C’efi: pourquoy les allégez s’aviferent de
conduire ces Enceintes par des Angles rentrans & fortans, qu’on
a depuis appeliez Redans : Exemple M.
Il ell vray qu’avec ces avances & ces retraites le folîé elloit
mieux flanqué qu’auparavant, mais il yavoittoûjoursau pied
de l’angle rentrant un efpace que les Traits des allégez ne pou-
voient défendre àcaufe de leur hauteur : Comme il eft évident
par l’exemple N.
Pour y remedier, les allégez inventèrent l’ufage des Tours,
& à chaque angle faillant ils en élevoient une qui découvroit &
défendoit l’angle rentrant : Exemple O.
Comme le tir & le cours de la flèche fe fait en ligne droite, &
que la convexité des Tours rondes ne pouvoit être veuë ni flan-
quée félon une longueur, on s’avifa de faire des Tours quarrées,
qui n’étoient proprement que des angles faillans vers la cam-
pagne : La diflance d’une Tour à l’autre elloit de la portée d’u-
ne flèche; & fur cette mefure on en bâtiffoit autant que la lon-
gueur de chaque muraille en pouvoit contenir, de forte qu’il n’y
avoir aucune partie de l’enceinte qui ne fut défendue : Exem-
ple P.
Enfuite le peid de ces Tours fut environné d’un petit chemin,
qui eftoit couvert d’une muraille, pour empêcher ladefeente
dans le Folié ; 3c c’eft ce qu’on a depuis nommé Faullebrayé :
Exemple Q.
Les affiégeans voyant que ces Tours leur difputoient l’appro-
che des murailles, s’aviférent d’élever auffi des Tours plus hau-
tes, qu’ils bâtiflùient fur le bord extérieur du folié , qu’on ap-
pelle Contrefcarpe : Deces polies élevez ils découvraient l’af-
fiégé dans les Tours, l’en chaflbient à coups de pierres, deflé-
ches, de dards & d’autres machines, tandis qu’ils commaftdoien t
des foldats détachez qui venoient efcaîader ces murailles, &
qui s’en rendoient les maiftres.
Cette maniéré d’attaquer & de défendre les Places conti nua ,
jufqu’à