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PAPYRUS N° 1. — Ce papyrus a été offert au Musée de Boulaq par un voyageur qui l’avait acheté
à Louqsor.
On y voit un plan du lac Mœris, situé « dans la terre de Mer. » Selon le cartouche, le lac appartenait
à Ra, à Osiris, à Horus et au Pharaon. Le temple qui occupe le milieu est le temple de Crocodilopolis,
dans le Fayoum. On lit à gauche, au milieu d’autres textes, « ... leur prix de chacun d’eux 100,064,
en schènes 10,700, pour le grand lac de leur père Noum. » Ces chiffres n’ont d’application que si l’on admet,
en premier lieu, qu’il s’agit ici de la circonférence du lac, en second lieu que les 10,700 schènes sont des petits
schènes (ceux qu’on emploie le plus souvent dans les calculs égyptiens), lesquels équivalent à 1,070 stades
ou à un peu plus de vingt-six lieues géographiques, ce qui s’accorde suffisamment avec les mesures du
lac tel qu’il a été retrouvé par Linant-Bey (1).
Dans son état actuel, le papyrus est encadré symétriquement par les deux gros traits qui le bordent
sur ses quatre côtés et il semblerait faire à lui seul un document dont nous aurions le commencement et
la fin. Il est bon cependant de faire remarquer qu’entre l’achat à Louqsor et l’entrée au Musée, le papyrus
a subi des mutilations qui en ont altéré la forme. En effet, le blanc considérable (plus de soixante centimètres
de longueur) qui le terminait à droite a été coupé. Les marges ont été diminuées en haut et en bas. En
outre les deux gros traits à gauche ont été remaniés à l’encre de Chine et le bas des lignes horizontales
du même côté portent des traces de grattage qui ne permettent pas de savoir si l’angle du cadre était
primitivement aussi net qu’il l’est aujourd’hui, ou plutôt si les deux lignes horizontales ne se prolongeaient
pas au-delà vers la gauche. De ce que le papyrus se présente comme un monument complet, il ne faut
donc pas conclure qu’il n’est pas le commencement d’un tableau dont la fin serait perdue ou se retrouverait
autre part. Les altérations qu’il a subies feraient croire au contraire que, d’un côté, le manuscrit- avait une
continuation que nous ne connaissons pas.
Pour le fac-similé du Papyrus n° 1, voyez pl. 1.
PAPYRUS N° 2. — Acheté pour le Musée à Louqsor le même jour et au même vendeur que le
précédent. Interrogé sur la provenance du monument, le vendeur n’a pas pu ou n’a pas voulu répondre.
Il ne s’est pas expliqué non plus sur les parties qui manquent au commencement et à la fin. Le Papyrus
n° 1 et le Papyrus n° 2, comparés sur les lieux au moment de l’achat, ont été trouvés exactement de la
même hauteur.
Comme le précédent, le Papyrus n° 2 se rapporte au Lac Moeris (2). On y trouve en effet une sorte de
plan mythologique du lac et de ses environs. Le lac y est présenté comme l’eau primordiale, celle où
résident, en même temps que les huit divinités élémentaires , Ra, Osiris et les dieux de leur cycle. Des
temples situés en des localités plus ou moins éloignées (3) se rattachaient mythologiquement au lac et à
l’action divine dont il était le centre. Ce sont ces temples que l’on voit figurés sur les autres parties du papyrus
avec les dieux qui y étaient adorés.
(1) Mémoire sur le Lac Mœris, par Linant de Bellefonds, Alexandrie, 1843.
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(2) Les Papyrus nos 1 et 2 donnent au lac les noms de 'v"~MMer et de X - Hun-t. On trouve le premier
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dans le nom actuel du lac. Le second s’est conservé dans le nom du canal d’entrée X ^ Ra-hun, conservé
I X wws.
lui-même dans le nom d’Ellahoun, village qu’on trouve cité sur la stèle de Piankhi (III, 42 à IY, 1 ). Pianklii, suivant
par le fleuve la route qui conduit d’Hermopolis à Héracléopolis arrive à Ellahoun. Le texte s’exprime en ces termes :
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O Après que Sa Majesté fût descendue
jusqu’à la tête (Ap) [ou l’ouverture] du lac, là où est Ellahoun, il trouva la ville de Pe-sekhem-klieper-Ra, etc.
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Hun-t existe d’ailleurs dans le grec AaëdptvOoç qui pourrait parvenir du thème
Lapi-ri-hunt, le temple de Rahount, le Labyrinthe.
/VWWW Rapt ra-hunt,
/WWW\
/VWV\ AAAWSA
(3) On identifie assez facilement El-senbàt avec Pe-sche-en-anb-hat, Biamou avec Ta-ab-mou, Behebit-el-hagar
avec Heb , Abourâdi avec Bou-en-ra-t’at , Goraq avec Pa-gar, Berg avec Berg-t. Le Pe-bou-en-Usiri du papyrus
PAPYRUS N° 1. — Ce papyrus a été offert au Musée de Boulaq par un voyageur qui l’avait acheté
à Louqsor.
On y voit un plan du lac Mœris, situé « dans la terre de Mer. » Selon le cartouche, le lac appartenait
à Ra, à Osiris, à Horus et au Pharaon. Le temple qui occupe le milieu est le temple de Crocodilopolis,
dans le Fayoum. On lit à gauche, au milieu d’autres textes, « ... leur prix de chacun d’eux 100,064,
en schènes 10,700, pour le grand lac de leur père Noum. » Ces chiffres n’ont d’application que si l’on admet,
en premier lieu, qu’il s’agit ici de la circonférence du lac, en second lieu que les 10,700 schènes sont des petits
schènes (ceux qu’on emploie le plus souvent dans les calculs égyptiens), lesquels équivalent à 1,070 stades
ou à un peu plus de vingt-six lieues géographiques, ce qui s’accorde suffisamment avec les mesures du
lac tel qu’il a été retrouvé par Linant-Bey (1).
Dans son état actuel, le papyrus est encadré symétriquement par les deux gros traits qui le bordent
sur ses quatre côtés et il semblerait faire à lui seul un document dont nous aurions le commencement et
la fin. Il est bon cependant de faire remarquer qu’entre l’achat à Louqsor et l’entrée au Musée, le papyrus
a subi des mutilations qui en ont altéré la forme. En effet, le blanc considérable (plus de soixante centimètres
de longueur) qui le terminait à droite a été coupé. Les marges ont été diminuées en haut et en bas. En
outre les deux gros traits à gauche ont été remaniés à l’encre de Chine et le bas des lignes horizontales
du même côté portent des traces de grattage qui ne permettent pas de savoir si l’angle du cadre était
primitivement aussi net qu’il l’est aujourd’hui, ou plutôt si les deux lignes horizontales ne se prolongeaient
pas au-delà vers la gauche. De ce que le papyrus se présente comme un monument complet, il ne faut
donc pas conclure qu’il n’est pas le commencement d’un tableau dont la fin serait perdue ou se retrouverait
autre part. Les altérations qu’il a subies feraient croire au contraire que, d’un côté, le manuscrit- avait une
continuation que nous ne connaissons pas.
Pour le fac-similé du Papyrus n° 1, voyez pl. 1.
PAPYRUS N° 2. — Acheté pour le Musée à Louqsor le même jour et au même vendeur que le
précédent. Interrogé sur la provenance du monument, le vendeur n’a pas pu ou n’a pas voulu répondre.
Il ne s’est pas expliqué non plus sur les parties qui manquent au commencement et à la fin. Le Papyrus
n° 1 et le Papyrus n° 2, comparés sur les lieux au moment de l’achat, ont été trouvés exactement de la
même hauteur.
Comme le précédent, le Papyrus n° 2 se rapporte au Lac Moeris (2). On y trouve en effet une sorte de
plan mythologique du lac et de ses environs. Le lac y est présenté comme l’eau primordiale, celle où
résident, en même temps que les huit divinités élémentaires , Ra, Osiris et les dieux de leur cycle. Des
temples situés en des localités plus ou moins éloignées (3) se rattachaient mythologiquement au lac et à
l’action divine dont il était le centre. Ce sont ces temples que l’on voit figurés sur les autres parties du papyrus
avec les dieux qui y étaient adorés.
(1) Mémoire sur le Lac Mœris, par Linant de Bellefonds, Alexandrie, 1843.
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(2) Les Papyrus nos 1 et 2 donnent au lac les noms de 'v"~MMer et de X - Hun-t. On trouve le premier
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dans le nom actuel du lac. Le second s’est conservé dans le nom du canal d’entrée X ^ Ra-hun, conservé
I X wws.
lui-même dans le nom d’Ellahoun, village qu’on trouve cité sur la stèle de Piankhi (III, 42 à IY, 1 ). Pianklii, suivant
par le fleuve la route qui conduit d’Hermopolis à Héracléopolis arrive à Ellahoun. Le texte s’exprime en ces termes :
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O Après que Sa Majesté fût descendue
jusqu’à la tête (Ap) [ou l’ouverture] du lac, là où est Ellahoun, il trouva la ville de Pe-sekhem-klieper-Ra, etc.
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Hun-t existe d’ailleurs dans le grec AaëdptvOoç qui pourrait parvenir du thème
Lapi-ri-hunt, le temple de Rahount, le Labyrinthe.
/VWWW Rapt ra-hunt,
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(3) On identifie assez facilement El-senbàt avec Pe-sche-en-anb-hat, Biamou avec Ta-ab-mou, Behebit-el-hagar
avec Heb , Abourâdi avec Bou-en-ra-t’at , Goraq avec Pa-gar, Berg avec Berg-t. Le Pe-bou-en-Usiri du papyrus