Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Marolles, Michel de
Tableaux Du Temple Des Muses: Tirez Du Cabinet De Feu Mr. Favereau ... & gravez en Tailles-douces par les meilleurs Maistres de son temps ... — Amsterdam, 1676 [Cicognara, 4722]

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.4177#0346
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
201

ife ^s. *te *'î- «fe «fe *fe SB. «s, «fe «fe «fe «fe «fe «fe Sfe «fe «fe «fe «fe «fe «fe «te
Hi, fr^^v&Jtâ î&?2®< Mfe %K ^ %s ^\^ws%^ wSb^ ^
-ii»- 'sst i$s -i4V ^ <i> -ii* w -i4v -vit <ki ifës -is? -tU -sst <n < fi- -œ?
ECHO. XXX V I I.
L ne fut jamais une Nymphe sibabillarde ny Ci
amoureuse qu'Echo fille de l'Air, il n'en fut jamais
au (si une plus malheureuse, ny qui aitreceu un
plus severe chastiment pour avoir trop parlé, &
pour avoir tropaymé. Elle avoit toujours mille
contes à faire qui arrestoient à les écouter les per-
sonnes les plus inquiètes, parce qu'elleles faisoit
fort agréablement. Elle avoit fort bonne grâce, & son esprit estoit
parfaitement enjoué; mais pour avoir mêlé un peu trop de malice,
pour favoriser les amours de Jupiter , quand il s'alloit divertir en la
compagnie de quelque Nymphe de la Grèce, Junon qui en fut abu-
sée plusieursfois, luy envoya une courte-haleine; de sorte que sans
devenir une simple voix, comme elle fut depuis, ny sans perdre
mesme son esprit, ny sa beauté, elle ne pût prononcer que peu
de mots de suite , & redoubler en l'air la fin de ce qu'on luy disoir.
Elle estoit en cet estat, quand son malheur luy fit depuis rencontrer
NarcilTe, que sa jeunesse& sa beauté faisoient desirer & admirer de
tout le monde. La Nymphe le vid courant par le bois, & en fut tout
aussi-tost éprise d'amour ; elle le sui vit, l'attaqua de quelques dou-
ces paroles, se servant des mesmes qu'il disoit, revenant à son des-
sein, & luy ouvrit enfin son coeur : mais le dédaigneux fils de Lyrio-
pe n'en ayant pas fait plus d'estat que de toutes les autres qu'il avoit
méprisées, elle se retira dans le plus épais de la forest, se couvrit le
visage de feuilles, & n*a point eu depuis d'autre demeure que les an-
tres & les rochers, autour desqueh elle s'est tousiours plainte de l'af-
front qu'elle avoit receu; car l'amour ne l'abandonna jamâs, & îa
rigueur du dédain fit glilTer plus avant le feu dans Tes moiielles qui re-
doubla sa sièvre amoureuse, dont l'ardeur delTeicha tellement soa
corps, qu'il ne luy resta plus que la voix & les os; encore dit-on, &
cette peinture le fait bien voir, que ses os se changèrent en pierres, &
que la voix seule luy demeura pour se faire entendre par les bois, sans
estre veuè", & respondre aux pitoyables accents des Amants desoîez
comme elle. Mais quelque changement qui arrive à la pauvre Echo,
Oo elle
 
Annotationen