DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.49982#0014
10
N. MARR
Nos comptes-rendus, de J. Smirnov et le mien, ne prétendent
maintenant à être plus que des textes explicatifs des témoins
ayant découvert et examiné les vichaps.
Cependant tout crime mérite un châtiment. Le nôtre est puni:
d’autres vichaps (au surplus, pareils en tout aux stèles - poissons
des monts Ghéghame) viennent d’être trouvés hors de l’Arménie,
notamment en Géorgie, par l’expédition de l’Université Commu-
niste de Transcaucasie. Cette expédition était dirigée par L. Me-
likset-Bekov, dont j’ai entendu le rapport détaillé lors de mon
séjour à Tiflis en 1930 f). De même, en Arménie A. Kalantar, un
des membres les plus actifs du Comité de conservation des mo-
numents historiques, avait enregistré sur une autre montagne, le
mont Aragatz, d’autres vichaps aux détails particuliers, parmi les-
quels l’apparition des images d’hommes reporte évidemment ces
monuments à un autre stade, précisément au stade d’anthropo-
morphisation, ultérieur au stade des vichaps des monts Ghéghame.
Mais les difficultés viennent d’un autre côté. Il est arrivé dirait-
on un grand malheur: tous mes journaux de fouilles systématiques
à Ani, continuées pendant des années, ont péri. C’est par ce
centre d’études archéologiques d’Ani que furent organisées les
fouilles à Garni qui menèrent à leur tour à la recherche et à la
découverte des vichaps. Toutes les notes concernant nos recher-
ches des vichaps, de même que tous les matériaux recueillis pen-
dant de longues années à Ani (journaux de fouilles, plans, des-
sins, photographies), expédiés à l’institut d’histoire et d’archéologie
de Tiflis nouvellement fondé pour y être mis en ordre et étudiés
par nos disciples, on dirait — notre jeune relève ont été égarés ou dé-
truits en route entre Armavir et Bakou. Le destin leur avait réservé
un sort pareil à la mort, de sorte qu’à côté de l’édition posthume
1) Cette conférence accentuant surtout la découverte des vichaps, faite par l’expédition
en 1927 au plateau Thoparavan, fut précédée d’un rapport sur toute la littérature concer-
nant les vichaps et M. Melikset-Bekov nous fit voir des stèles-vichaps (vichapoïdes) et de
vrais vichaps, dont l’un répète en tout notre vichap aux grues.
N. MARR
Nos comptes-rendus, de J. Smirnov et le mien, ne prétendent
maintenant à être plus que des textes explicatifs des témoins
ayant découvert et examiné les vichaps.
Cependant tout crime mérite un châtiment. Le nôtre est puni:
d’autres vichaps (au surplus, pareils en tout aux stèles - poissons
des monts Ghéghame) viennent d’être trouvés hors de l’Arménie,
notamment en Géorgie, par l’expédition de l’Université Commu-
niste de Transcaucasie. Cette expédition était dirigée par L. Me-
likset-Bekov, dont j’ai entendu le rapport détaillé lors de mon
séjour à Tiflis en 1930 f). De même, en Arménie A. Kalantar, un
des membres les plus actifs du Comité de conservation des mo-
numents historiques, avait enregistré sur une autre montagne, le
mont Aragatz, d’autres vichaps aux détails particuliers, parmi les-
quels l’apparition des images d’hommes reporte évidemment ces
monuments à un autre stade, précisément au stade d’anthropo-
morphisation, ultérieur au stade des vichaps des monts Ghéghame.
Mais les difficultés viennent d’un autre côté. Il est arrivé dirait-
on un grand malheur: tous mes journaux de fouilles systématiques
à Ani, continuées pendant des années, ont péri. C’est par ce
centre d’études archéologiques d’Ani que furent organisées les
fouilles à Garni qui menèrent à leur tour à la recherche et à la
découverte des vichaps. Toutes les notes concernant nos recher-
ches des vichaps, de même que tous les matériaux recueillis pen-
dant de longues années à Ani (journaux de fouilles, plans, des-
sins, photographies), expédiés à l’institut d’histoire et d’archéologie
de Tiflis nouvellement fondé pour y être mis en ordre et étudiés
par nos disciples, on dirait — notre jeune relève ont été égarés ou dé-
truits en route entre Armavir et Bakou. Le destin leur avait réservé
un sort pareil à la mort, de sorte qu’à côté de l’édition posthume
1) Cette conférence accentuant surtout la découverte des vichaps, faite par l’expédition
en 1927 au plateau Thoparavan, fut précédée d’un rapport sur toute la littérature concer-
nant les vichaps et M. Melikset-Bekov nous fit voir des stèles-vichaps (vichapoïdes) et de
vrais vichaps, dont l’un répète en tout notre vichap aux grues.