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Marr, Nikolaj Jakovlevič; Smirnov, Jakov I.
Les Vichaps — Memoires de l'Académie de l'histoire de la culture matérielle, Band 1: Leningrad: Fedorov, 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.49982#0061
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PRÉFACE

57

détail toponymique substanciel: le nom même de cette ville nous
fait faire le dernier tournant pour faire face aux légendes, au
fond mythologique du Caucase japhétique et de la Méditerranée
sémitique. Le nom de Ninive „Nin-u + a“ et ses variantes „Nm-â“,
„Nin -we“, „Nine-we“ composées à l’instar du nom personnel
„Men-u + a“, roi des Khaldes de Van, et des formations apparen-
tées, ne sont que des doublets du nom propre de „Nin-o“,
apôtre du christianisme en Géorgie et de ses variations locales,
„Nin-a“, „Nun-ey“, dont l’origine païenne, de plus—totémique,
est maintenant éclaircie définitivement *). Or, la base „nun“, plus
exactement „nun“, syr. „nunâ“ 'le poisson’ est justement le syno-
nyme de „vmiap“ des versions géorgiennes et arméniennes (rem-
plaçant du 'poisson’ „dâg“ = arm. „du-kan“), par lequel fut englouti
le „prophète“ Jonas. Or, le prophète Jonas qui passa trois jours
et trois nuits dans ce domicile maritime, descend lui aussi des
cieux, justement du 'ciel d’en haut’, tout comme son homonyme
hébreu „yuna“ 'la colombe’, et du 'ciel de sous-sol’ 'la mer’, par
conséquent du 'poisson’. Nous voyons donc que le récit légen-
daire sur Jonas n’est que le mythe de deux personnages issus
de l’unité primitive, l’histoire réelle de la lutte des deux classes.
Mais cette histoire nous mène avec ses détails saisissants jusqu’ à
la Méditerranée archaïque des Grecs avec leurs Oupavôç, Kpôvo;
et même avec le nom commun ypovôç 'le temps’. Nous arrivons
au monde dit indo-européen, or, pour lui l’heure n’a pas encore
sonné.

’) N. Marr, flsbiKOBan noAHTHKa a<j>eTH’iecKoii Teopnn h yAMypTCKHÜ H3biK=La poli-
tique linguistique de la théorie japhétique et la langue oudmourte, p. 51—64.
 
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