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Marr, Nikolaj Jakovlevič; Smirnov, Jakov I.
Les Vichaps — Memoires de l'Académie de l'histoire de la culture matérielle, Band 1: Leningrad: Fedorov, 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.49982#0086
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82

N. MARR

Une voie apparaît cependant qui semble nous amener à l’empla-
cement de ces trois villes liées par les mêmes traditions de cul-
ture: Armavir, encore légendaire, Artachat et Dvine.
Nos fouilles nous ont montré la prospérité de la ville d’Ani
et l’organisation de ses services publics, entre autres de son service
d’eau. Ce dernier était considéré comme indispensable dans l’or-
ganisation des anciennes villes arméniennes, sinon par son système,
du moins par le rôle qu’il jouait dans le bien-être de la popula-
tion: la vie dans la vallée d’Ayrarat serait impossible sans un
service régulier et abondant de ses canaux artificiels. Il est donc
naturel que l’historien arménien explique les déplacements de villes
entières provoquées par le manque d’eau. La déchéance même
des grandes villes d’Arménie ancienne a pour cause plutôt la dé-
cadence de leur culture, par conséquent de leur service d’eau,
que des invasions étrangères.
Il ne peut être question de F exploitation des courants d’eau
naturels seuls, car ni l’Azat, ni certes l’Arax, ne pouvaient fournir
l’eau nécessaire à toute la vallée d’Ayrarat: ce n’étaient pas les
habitants des villes seuls qui avaient besoin de ces eaux pour
leur usage quotidien, mais surtout la population rurale pour ses
travaux agricoles. Des jardins en fleurs et de beaux champs en-
touraient des villes elles-mêmes florissantes, et nous savons, par
des témoignages des historiens, que les villes de Dvine et de Vaghar-
chapat étaient enceintes de vignobles et de champs cultivés. L’état
actuel de cette contrée, comparé à ce qu’elle était au temps des
grandes villes historiques, ressemble plutôt à un désert avec de
rares oasis fleuris. L’Azat ne suffit plus, même maintenant, à
fournir l’eau nécessaire à ces oasis et ce qui est à noter, il se
divise en de multiples canaux, dont les eaux, étant toutes absor-
bées par le sol, n’atteignent pas l’Arax. D’où prenait-on alors
l’eau dont on alimentait le reste de la région qui était des plus
cultivées? D’où prenait-on l’eau, lorsque les rois plantaient des
forêts entières autour de leurs palais situés loin des cours d’eau?
 
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