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Marr, Nikolaj Jakovlevič; Smirnov, Jakov I.
Les Vichaps — Memoires de l'Académie de l'histoire de la culture matérielle, Band 1: Leningrad: Fedorov, 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.49982#0107
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LÈS VICHAPS

1Ô3

pure „viiu||vem“ avec le passage régulier de la sibilante „m“ (ch)
en spirante „h“ dans la langue japhétique de l’Arménie pré-aryenne
devait résonner „veh“. Cette dernière forme étant empruntée aux
Arméniens par les Géorgiens (donc avec la perte de la spirante
„h„—„ve“ et la terminaison plurielle géorgienne „-eb“) s’est conser-
vée dans la forme géorgienne actuelle „veeba“ (333^) ''apparition’,
'monstre’, 'énorme’.
Dans une des deux langues de l’Arménie, justement la langue
hay [ancienne littéraire] il existe un mot qui vient de la langue
japhétique de l’Arménie pré-aryenne, c’est justement ce mot „veh“
(^Ç) qui signifie (de même que le mot qad—/""£) 'divin’, 'dieu’,
'puissant’, 'noble’, 'vaillant’, mais jamais il ne signifie simplement
'bon’. Cependant les arménisants indo-européistes ont cru la
signification 'bon’ fondamentale. Ils passent sous silence toutes
les images réelles se rattachant à ce mot et identifient par con-
sonnance le mot arménien „veh“ au „veh“ aryen, le „bih“
persan, „vanhu“ aveste. Le mot hay „veh“ 'bon’ fut peut-être
emprunté aux Perses par les Arméniens et confondu avec le mot
consonnant qui nous intéresse, mais qui est d’une autre origine.
Ce mot „veh“ s’emploie dans la littérature géorgienne, juste-
ment dans la lettre de Datchi (s°iRo) à l’évêque Mroveli (de
Mrove) Antoine *), dans laquelle nous lisons: „sollicite pour moi
du juge une lettre de franchise pour que je sois délivré des
horribles vehs“ (^cie^oœWg^
8i)aOTi 1 2) Cette lettre provient
du milieu des Arméniens „chalcédonites“, mais il est d’autant
plus à noter que dans ce texte „veh“ ne signifie évidemment
pas 'noble’, mais 'diable’, 'épouvantail’. Il serait difficile de
dire sous quel aspect les peuples japhétiques se représentaient
les vichaps et les khadges. On ne peut se fier entièrement aux
1) Takaïchvili, fciSr'iGo.p (=: Trois chroniques), p. XIII; Jordania, j ( — Les
Chroniques), I, p. 101.
’) Edition Takaïchvili; g<j£r<n».
 
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