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Martin, Jacques
La Religion des Gaulois: tirée des plus pures sources de l'antiquité (Band 1) — Paris, 1727 [Cicognara, 4724-1]

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https://doi.org/10.11588/diglit.28006#0537

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DES GAULOIS. Liv. II. 455

cst née du Soleil tout entier, & je m eloigne dc ia Fa- «
ble > en ce qu’elle faic sortir cette Déesse seulement «
de latête, qui est lune des extrémitez d 5une person- «
ne ; au Iieu que je la fais vemr toute d’un tout. (d)
Les Ouvrages de Julien sont remplis de semblables
variationsj Celse, Porphyre & plusieurs autres lui en
avoient donné l’exemple ôc frayé ie chemin. Dou
l’on peut tirer3 que si des particuliers ont pu de leur
autorité privée, alterer, changer &: renverier les no-
tions, qui avoient passé en dogme : les peuples en
corps avoient bien plus de droit de faire des systê-
mes accommodez au génie, ôc au goût générai de la
Republique.

Je ne sais si je dois donner en preuve ou en con-
firmation de tout ce que je viens de dire, le beau
Mercure qui a été trouvé en France : il eft sur la orou-
pe d’un Taureau comme Mithras, non point à la
verité avec la mêrne attitude, qubn représente ce
dernier sur Jes Monumens Romains : mais îl faut ie
souvenir qu’il n’est pas ici question de la Religion Rjà-
maine, mais dela Religion des Gaulois. Les Romarns
en représcntant Mithras, se sont éloignez des ma-
nieres Persiennes : les Gaulois sont allez encore plus
loin: car imitant les Romains, ils se sont éloignez.
non seulement des Romains 5c des Pcrses ; mais en-
core ils ont déplacé Mithras, &: ont fait prendre sa
place à Mercure. Il est vrai qu’en représentant ainfi
Mercure sur un Taureau , ils n’ont jamais perdu de
vûëla fin que les Perses & les Romains setoient pro-
posée, en représentant aussi leur Mithras sur un Tau-

r'i-Vi c.H.

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