DES GAULOIS. Liv. II. 457
on sentira bien-tot que la maniere, dont les Gaulois
neprélentoient leur Mercure-Soleil, ou Mercure-Mi-
tliras, exprim'oit bien mieux l’empire, la vertu , l’ef-
fîcace <5c les inssuences du Soleil sur les Astres <5c sur
toute la nature, que ceîle des Perses <5c des Romains.
En effet sa posture droite , son attitude, son geste , (a
mine, son air, tout cela représente un Dieu qui fait la
loi, 8c qui tient les rênes de l’Empire du monde.
On doit ajoûter à toutes ces preuves, que les Gau-
iois avoient représenté aussi droitsur la croupe d’un
Taureau le Dieu Dolichenius , qui étoit le Soleil,
commc je l’ai fait voir: d’où l’on peut raisonnable-
ment inférer, que c’étoit-là la maniere propre des
Gaulois de représenter le Soleil ; «5c qu’aihsi les Gaulois
voulantque Mercure représentât le Soleil, ils ne pou-
voient point le représenter autrement qu’iis ont fait.
Après tout, cette maniere de représenter le Soleil
n’étoit pas si particuliere aux Gaulois, que quetques
autres peuples ne l’ayent mise quelquefois en usage ,
Scnes’en soient servis. En effct nous avons déja ob-
servé qu’à la Villc de Patras il y avoit un Temple
d’ApoIlon, (a) où ce Dieu nud ôc droit comme ce
Mercure, étoit porté sur un Taureau. Il n’est pas ne-
cessaire que je fasse remarquer qu’Apollon ôc le So-
leil étoient réellement lemêmeDieu.
On pourra peut-être dire en objeèàion que l’alliance
que les Gaulois failoient du Taureau avec Mercure,
avoit rapport au vol que ce Dieu fit des Vachcs d’A-
pollon.
Porphyre répond que c’est ce vol même qui ex-
prime au naturel la vertu <5c l’efficace secrcte du So-
( a ) aVoAAwv yv/asç l&ïnoç-
Tome I. Mmm
Paufin.
on sentira bien-tot que la maniere, dont les Gaulois
neprélentoient leur Mercure-Soleil, ou Mercure-Mi-
tliras, exprim'oit bien mieux l’empire, la vertu , l’ef-
fîcace <5c les inssuences du Soleil sur les Astres <5c sur
toute la nature, que ceîle des Perses <5c des Romains.
En effet sa posture droite , son attitude, son geste , (a
mine, son air, tout cela représente un Dieu qui fait la
loi, 8c qui tient les rênes de l’Empire du monde.
On doit ajoûter à toutes ces preuves, que les Gau-
iois avoient représenté aussi droitsur la croupe d’un
Taureau le Dieu Dolichenius , qui étoit le Soleil,
commc je l’ai fait voir: d’où l’on peut raisonnable-
ment inférer, que c’étoit-là la maniere propre des
Gaulois de représenter le Soleil ; «5c qu’aihsi les Gaulois
voulantque Mercure représentât le Soleil, ils ne pou-
voient point le représenter autrement qu’iis ont fait.
Après tout, cette maniere de représenter le Soleil
n’étoit pas si particuliere aux Gaulois, que quetques
autres peuples ne l’ayent mise quelquefois en usage ,
Scnes’en soient servis. En effct nous avons déja ob-
servé qu’à la Villc de Patras il y avoit un Temple
d’ApoIlon, (a) où ce Dieu nud ôc droit comme ce
Mercure, étoit porté sur un Taureau. Il n’est pas ne-
cessaire que je fasse remarquer qu’Apollon ôc le So-
leil étoient réellement lemêmeDieu.
On pourra peut-être dire en objeèàion que l’alliance
que les Gaulois failoient du Taureau avec Mercure,
avoit rapport au vol que ce Dieu fit des Vachcs d’A-
pollon.
Porphyre répond que c’est ce vol même qui ex-
prime au naturel la vertu <5c l’efficace secrcte du So-
( a ) aVoAAwv yv/asç l&ïnoç-
Tome I. Mmm
Paufin.