Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Maspero, Gaston
Études de mythologie et d'archéologie égyptiennes (Band 2) — Paris, 1893

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.12354#0404
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
390

sur l'eNNÉADE

triades locales, s'identifier tour à tour dans l'ennéade locale
avec Shou, filsd'Atoumou, et perdre leur individualité dans
la sienne. C'était amener à délai plus ou moins long le
rapprochement de toutes les triades et leur absorption l'une
dans l'autre. A force de répéter que les dieux-fils de la triade
étaient identiques à Shou au second rang de l'ennéade, on en
vint nécessairement à penser qu'ils l'étaient encore., même
dans la triade indépendante de l'ennéade, en d'autres termes,
que la troisième personne des familles divines était partout
et toujours Shou sous un nom différent. Or, par la vertu de
la triade, on admettait dans les collèges sacerdotaux que
Shou et Toumou, le fils et le père, étaient un : tous les dieux-
fils, identiques à Shou, étaient donc identiques à Toumou,
père de Shou, et comme, par définition, ils se confondaient
chacun avec leurs parents, on devait en conclure que ces
parents eux-mêmes étaient Toumou sous d'autres noms. En
raisonnant de la sorte, les Égyptiens s'acheminaient naturelle-
ment vers le concept de l'unité divine, où les menait déjà la
théorie de l'ennéade hermopolitaine. Ils y touchèrent en effet,
et les monuments nous montrent d'assez bonne heure les théo-
logiens occupés à concentrer sur un seul être les attributions
que leurs ancêtres avaient dispersées dans mille êtres
différents. Mais ce dieu vers lequel ils tendent n'a rien de
commun avec celui de nos religions et de nos philosophies
modernes. Il n'était pas, comme le nôtre pour nous, Dieu
tout court : il était Toumou, le dieu unique et solitaire

Anhouri-Shou, le dieu unique et solitaire à Sébennytos et
à Thinis. L'unité d'Atoumou n'excluait pas celle d'Anhouri-
Shou, mais chacun de ces personnages, unique dans son do-
maine, cessait de l'être clans le domaine de l'autre. L'esprit
féodal, toujours vivace et jaloux, s'opposa à ce que le dogme
entrevu dans les temples y triomphât des religions locales
et s'étendît au pays entier. L'Egypte connut autant de
dieux uniques qu'elle avait de grandes cités et même de

noutir ouâou ouâiti, — à Héliopolis,
 
Annotationen