24 NOTICE.
Une courte notice sur feu M. Mazois ne sera pas déplacée dans cet ouvrage; ce sera l'in-
scription tracée sur le monument qu'il s'éleva lui-même.
François Mazois, né à Lorient, département du Morbihan, le 12 octobre 1783, mourut à
Paris le 3i décembre 1826.
Le goût et les premières études de Mazois semblaient le diriger d'abord vers la carrière des
armes; mais, à l'âge de i5 ans, à la suite d'une rougeole, il fut affligé d'une surdité qui résista à
tous les remèdes, et il renonça à ses premiers projets pour se livrer entièrement à l'architecture,
art dans lequel les connaissances préliminaires qu'il avait acquises pour entrer à l'École Poly-
technique lui firent faire des progrès rapides.
Admis au nombre des élèves de MM. Percier et Fontaine, il puisa, sous les yeux de ces grands
maîtres, les bons principes et le goût qui distinguent si éminemment leur célèbre école. Il per-
fectionna ensuite ses études sur la terre classique de l'Italie, et s'y acquit la double réputation
d'artiste et d'archéologue.
Arrivé à Naples, il y fut chargé de la direction de grands travaux pour l'embellissement de
cette capitale, et Mazois sut faire tourner au profit des sciences et des arts les avantages de
cette position. Il obtint la faveur que l'Académie de Naples s'était jusqu'alors réservée pour
elle seule, d'étudier et de dessiner les précieux monuments de l'antique ville de Pompéi.
C'est à son zèle, à son talent, que nous devons la connaissance de ces ruines célèbres et le
Recueil que nous avons sous les yeux.
Les restes somptueux de Pestum, ancienne ville des Sybarites, furent également soumis à ses
investigations, et nous pouvons espérer que le fruit de ce travail, tout préparé par l'auteur, ne
sera pas perdu pour le public. Si tant d'études inspirées par l'intérêt des sciences attestent le
zèle et le dévouement de Mazois, un autre travail dont il enrichit la littérature a prouvé son ta-
lent et son savoir profond dans la théorie de l'art qu'il professa. Sa description du Palais de
Scaurus est digne de l'immortel ouvrage de Barthélémy, dont on croirait lire la suite. L'érudition
profonde s'y cache sous l'agrément d'un style remarquable par son élégante correction, et les pré-
ceptes de l'architecture, ordinairement si arides, y sont rendus sous une forme propre à répandre
dans toutes les classes de la société l'amour de cet art, si étroitement lié au bien-être de notre
existence privée.
Mazois avait employé à ces travaux douze années de sa vie et les derniers débris de sa
fortune, lorsqu'il vint se fixer à Paris en 1819. Il avait parcouru les pays étrangers pour agran-
dir ses connaissances, pour enrichir son pays du fruit de ses études; ses services lui obtinrent
d'honorables récompenses. Placé dans le conseil des bâtiments civils par un ministre éclairé, il
s'y distingua par son savoir, son goût et son activité. Chargé de travaux importants et poursui-
vant la publication de divers ouvrages scientifiques, la mort vint le ravir à une famille chérie
et à ses nombreux amis, au moment où il espérait jouir du fruit de ses études et de ses longues
fatigues.
Le deuil profond des hommes les plus distingués dans les sciences et dans les arts, est le plus
bel hommage rendu à son mérite : les ouvrages qu'il nous a laissés garantissent à son nom
une gloire durable.
Paris, juin 1827. GAU.
Une courte notice sur feu M. Mazois ne sera pas déplacée dans cet ouvrage; ce sera l'in-
scription tracée sur le monument qu'il s'éleva lui-même.
François Mazois, né à Lorient, département du Morbihan, le 12 octobre 1783, mourut à
Paris le 3i décembre 1826.
Le goût et les premières études de Mazois semblaient le diriger d'abord vers la carrière des
armes; mais, à l'âge de i5 ans, à la suite d'une rougeole, il fut affligé d'une surdité qui résista à
tous les remèdes, et il renonça à ses premiers projets pour se livrer entièrement à l'architecture,
art dans lequel les connaissances préliminaires qu'il avait acquises pour entrer à l'École Poly-
technique lui firent faire des progrès rapides.
Admis au nombre des élèves de MM. Percier et Fontaine, il puisa, sous les yeux de ces grands
maîtres, les bons principes et le goût qui distinguent si éminemment leur célèbre école. Il per-
fectionna ensuite ses études sur la terre classique de l'Italie, et s'y acquit la double réputation
d'artiste et d'archéologue.
Arrivé à Naples, il y fut chargé de la direction de grands travaux pour l'embellissement de
cette capitale, et Mazois sut faire tourner au profit des sciences et des arts les avantages de
cette position. Il obtint la faveur que l'Académie de Naples s'était jusqu'alors réservée pour
elle seule, d'étudier et de dessiner les précieux monuments de l'antique ville de Pompéi.
C'est à son zèle, à son talent, que nous devons la connaissance de ces ruines célèbres et le
Recueil que nous avons sous les yeux.
Les restes somptueux de Pestum, ancienne ville des Sybarites, furent également soumis à ses
investigations, et nous pouvons espérer que le fruit de ce travail, tout préparé par l'auteur, ne
sera pas perdu pour le public. Si tant d'études inspirées par l'intérêt des sciences attestent le
zèle et le dévouement de Mazois, un autre travail dont il enrichit la littérature a prouvé son ta-
lent et son savoir profond dans la théorie de l'art qu'il professa. Sa description du Palais de
Scaurus est digne de l'immortel ouvrage de Barthélémy, dont on croirait lire la suite. L'érudition
profonde s'y cache sous l'agrément d'un style remarquable par son élégante correction, et les pré-
ceptes de l'architecture, ordinairement si arides, y sont rendus sous une forme propre à répandre
dans toutes les classes de la société l'amour de cet art, si étroitement lié au bien-être de notre
existence privée.
Mazois avait employé à ces travaux douze années de sa vie et les derniers débris de sa
fortune, lorsqu'il vint se fixer à Paris en 1819. Il avait parcouru les pays étrangers pour agran-
dir ses connaissances, pour enrichir son pays du fruit de ses études; ses services lui obtinrent
d'honorables récompenses. Placé dans le conseil des bâtiments civils par un ministre éclairé, il
s'y distingua par son savoir, son goût et son activité. Chargé de travaux importants et poursui-
vant la publication de divers ouvrages scientifiques, la mort vint le ravir à une famille chérie
et à ses nombreux amis, au moment où il espérait jouir du fruit de ses études et de ses longues
fatigues.
Le deuil profond des hommes les plus distingués dans les sciences et dans les arts, est le plus
bel hommage rendu à son mérite : les ouvrages qu'il nous a laissés garantissent à son nom
une gloire durable.
Paris, juin 1827. GAU.