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Abbate, Onofrio: La mort de Socrate: origine égyptienne du Pharmacon, et les effets de la cigue͏̈
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dans la persistance de l'idée qui l'a fait condamner et peut-être
provoquer en lui quelque fugitive résipiscence en demandant
grâce de la vie.
Mais le philosophe répondit à toute suggestion, par des argu-
ments irrécusables et solides en même temps; il démontra la né-
cessité absolue d'obéir aux exigences des lois, dans l'attente tran-
quille d'une mort qui est pour les justes un repos et une récompense.
Tel Caton, après de graves et calmes entretiens, se retirant
dans sa chambre, lisant ces pages sublimes de Phédon, pour cor-
roborer sa résolution, s'endormant jusqu'à l'aube, puis tranquille-
tment se perçant de son épée. Rome recevant un maître, il avait
résolu de ne plus vivre. Au point de vue philosophique, le suicide
de Caton est en rapport direct avec le dédain de la vie exalté
par Socrate, quoique dans le Phédon même Socrate avait répondu
à Cebès qu'un philosophe ne peut faire mieux que de souhaiter
la mort, mais il n'a pas le droit de se tuer, idées appartenant, dit
Socrate, à la doctrine de Philolaus, et en opposition aux idées
courantes et contradictoires d'Egésias nommé expressément neiûi-
(ïâvaroç, c'est-à-dire, le philosophe persuasif de la mort. Ce mé-
pris de la mort et les terreurs qu'elle inspire aux esprits faibles
ont été très bien rendus après par Senèque et par Lucrèce dans
ces mémorables vers que Cabanis a reproduits pour ainsi dire
et formulés dans sa conclusion imitée du poëte avec une philo-
sophique résignation : — « Pour un esprit sage, pour une con-
science pure, la mort n'est que le terme de la vie : c'est le soir
d'un beau jour. »
La philosophie avant les temps décrits par Platon avait vécu
d'abord à l'ombre des temples, au sein même de certaines con-
tradictions dans les idées sur ce sujet qui est un peu équivoque
dans le Phédon et opposées à d'autres, émises antérieurement
dans l'apologie, et qui sont dévolues aux impressions encore
dans la persistance de l'idée qui l'a fait condamner et peut-être
provoquer en lui quelque fugitive résipiscence en demandant
grâce de la vie.
Mais le philosophe répondit à toute suggestion, par des argu-
ments irrécusables et solides en même temps; il démontra la né-
cessité absolue d'obéir aux exigences des lois, dans l'attente tran-
quille d'une mort qui est pour les justes un repos et une récompense.
Tel Caton, après de graves et calmes entretiens, se retirant
dans sa chambre, lisant ces pages sublimes de Phédon, pour cor-
roborer sa résolution, s'endormant jusqu'à l'aube, puis tranquille-
tment se perçant de son épée. Rome recevant un maître, il avait
résolu de ne plus vivre. Au point de vue philosophique, le suicide
de Caton est en rapport direct avec le dédain de la vie exalté
par Socrate, quoique dans le Phédon même Socrate avait répondu
à Cebès qu'un philosophe ne peut faire mieux que de souhaiter
la mort, mais il n'a pas le droit de se tuer, idées appartenant, dit
Socrate, à la doctrine de Philolaus, et en opposition aux idées
courantes et contradictoires d'Egésias nommé expressément neiûi-
(ïâvaroç, c'est-à-dire, le philosophe persuasif de la mort. Ce mé-
pris de la mort et les terreurs qu'elle inspire aux esprits faibles
ont été très bien rendus après par Senèque et par Lucrèce dans
ces mémorables vers que Cabanis a reproduits pour ainsi dire
et formulés dans sa conclusion imitée du poëte avec une philo-
sophique résignation : — « Pour un esprit sage, pour une con-
science pure, la mort n'est que le terme de la vie : c'est le soir
d'un beau jour. »
La philosophie avant les temps décrits par Platon avait vécu
d'abord à l'ombre des temples, au sein même de certaines con-
tradictions dans les idées sur ce sujet qui est un peu équivoque
dans le Phédon et opposées à d'autres, émises antérieurement
dans l'apologie, et qui sont dévolues aux impressions encore