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Mjasoédov, V.
Les fresques byzantines de Spas-Nereditsa — Paris, 1928

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https://doi.org/10.11588/diglit.28208#0008
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Deux centres artistiques, Kiev et Novgorod, apparaissent dès les premiers temps
de l’histoire de l’art russe. Tout en se ressemblant, ils diffèrent sur beaucoup de points
essentiels.

Plus ouverts à l’influence méridionale et orientale, les monuments de Kiev sont
apparentés non seulement à Constantinople, mais aussi à l’Asie Mineure (Chersonèse
ayant servi de trait d’union entre les deux pays), et au Caucase.

Par l’intermédiaire de Kiev, Novgorod puise aux mêmes sources artistiques,
mais, dès ses débuts, l’art de cette région manifeste de fortes tendances occidentales.

Son monument le plus ancien, la cathédrale Sainte-Sophie, fondée en 1045
et consacrée cinq ans plus tard, type classique de basilique byzantine à plusieurs
coupoles, se distingue par une quantité de détails nettement occidentaux. Comme
les façades des églises romanes, ses façades sont ornées de pilastres plats. Les cha-
pelles latérales de la nef Est ont des voûtes en demi-berceau qui étaient d’usage dans
les nefs latérales des basiliques romanes en France. Les chapelles latérales de la par-
tie Ouest de la nef portent une curieuse toiture en bâtière qui se rencontre, bien que
fort rarement, dans quelques églises du Poitou. Des portes allemandes célèbres ornent
le portail Ouest.

Mais c’est l’analyse de l’église Spas-Nereditsa construite par le prince Jaros-
lav Vladimirovitch en 1198 et décorée de fresques en 1199, qui nous révèle ce que fut
l’art de Novgorod dans sa période la plus ancienne et par quelles influences il fut do-
miné. Cette église s’est admirablement conservée en comparaison avec toutes les
autres églises de la période pré-mongole.

Son architecture est celle des petites églises byzantines du début du deuxième
millénaire; ces églises, à une seule coupole et quatre piliers, inconnues à Constantinople,
étaient très répandues en Asie Mineure, dans le Péloponèse, dans l’Italie du Sud, au
Caucase et en Russie. Comme à Sainte-Sophie et dans les autres églises les plus
anciennes de Novgorod, la décoration des façades y présente des traits romans. Ses
murs sont ornés de pilastres plats surmontés par des arcs demi-circulaires, le tambour
est couronné d’une frise d’arcature. Les procédés techniques de la construction té-
moignent d’autres influences.

L’examen de ses peintures nous révèle des influences encore plus remarquables.

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