L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE :
est maintenant opportune, et que s'il est d'un grand intérêt de suivre de près les progrès ma-
tériels de l'impression photographique, il n'est pas moins intéressant d'encourager l'emploi
de ces procédés à l'obtention d'œuvres d'art.
CARTES ET APPAREILS DE GEOGRAPHIE ET DE COSMOGRAPHIE — TOPOGRAPHIE
MODÈLES - PLANS ET DESSINS DU GÉNIE CIVIL ET DES TRAVAUX PUBLICS
On reprochait autrefois aux Français de ne pas savoir assez la géographie, et l'on avait
en cela grandement raison. Aujourd'hui, une telle assertion ne pourrait plus être formulée,
car les cartes françaises actuelles sont parfaitement au niveau des cartes allemandes ou
anglaises, les premières surtout, qu'on nous citait toujours comme d'une parfaite exécution.
L'Exposition permettait au visiteur de juger d'un seul coup d'reil du vigoureux effort
fait en France depuis vingt ans pour y rehausser le niveau des études géographiques, ce
mouvement coïncidant justement avec la tendance coloniale de plus en plus marquée de la
vieille Europe: témoin les nombreuses explorations et acquisitions nouvelles, faites surtout
en Afrique depuis une dizaine d'années seulement.
Cette renaissance de la géographie en France est, on peut le dire, l'œuvre à la fois des
pouvoirs publics, de nos éditeurs, qui se sont appliqués le plus possible à tenir leurs atlas
au courant des changements qui surviennent, et surtout des sociétés de géographie et de
topographie.
Le service géographique de l'armée avait à l'Esplanade des Invalides et au Champ-de-
Mars une exposition des plus instructives. Cet établissement scientifique, qui a été, selon
l'expression de M. F. Hennequin, la grande école où se sont formés les hommes qui ont
doté l'Europe des plus beaux travaux topographiques au siècle, fut créé sous le ministère
de Louvois, en 1688, sous le nom de Dépôt de la guerre. Remanié et réorganisé à différentes
reprises, notamment en 1744,1761,1769 et 1793, ii se vit adjoindre le dépôt des cartes et
plans.
L'œuvre capitale de ce service officiel est l'exécution de la carte de l'état-major, à
l'échelle de 1/80,000°. Quelques mots de l'historique de cette œuvre colossale ne sont pas
inutiles.
C'est en 1669 que Picard exécutait pour la première fois la mesure d'un degré du méri-
dien de Paris; plus tard, Dominique Cassini mesura toute la partie de l'arc-mcridien qui
traverse la France, et d'autres astronomes français exécutaient de semblables travaux à des
latitudes différentes, au Chili et en Laponie. A ces travaux s'ajoutèrent ceux de Cassini, de
Thury, de La Caille, de Delambrc et de Méchain; ces deux derniers déterminèrent de nou-
veau la grande méridienne de France jusqu'à Barcelone, afin d'avoir la longueur d'un arc
de méridien qui permit de déduire des dimensions exactes de la terre l'unité fondamentale
du système métrique : le mètre.
La carte de France à 1/S0,0006 a été commencée en 1818. C'est sur la grande chaîne de
triangles qui se développe sans interruption de Dunkerque à Formentera que les ingé-
est maintenant opportune, et que s'il est d'un grand intérêt de suivre de près les progrès ma-
tériels de l'impression photographique, il n'est pas moins intéressant d'encourager l'emploi
de ces procédés à l'obtention d'œuvres d'art.
CARTES ET APPAREILS DE GEOGRAPHIE ET DE COSMOGRAPHIE — TOPOGRAPHIE
MODÈLES - PLANS ET DESSINS DU GÉNIE CIVIL ET DES TRAVAUX PUBLICS
On reprochait autrefois aux Français de ne pas savoir assez la géographie, et l'on avait
en cela grandement raison. Aujourd'hui, une telle assertion ne pourrait plus être formulée,
car les cartes françaises actuelles sont parfaitement au niveau des cartes allemandes ou
anglaises, les premières surtout, qu'on nous citait toujours comme d'une parfaite exécution.
L'Exposition permettait au visiteur de juger d'un seul coup d'reil du vigoureux effort
fait en France depuis vingt ans pour y rehausser le niveau des études géographiques, ce
mouvement coïncidant justement avec la tendance coloniale de plus en plus marquée de la
vieille Europe: témoin les nombreuses explorations et acquisitions nouvelles, faites surtout
en Afrique depuis une dizaine d'années seulement.
Cette renaissance de la géographie en France est, on peut le dire, l'œuvre à la fois des
pouvoirs publics, de nos éditeurs, qui se sont appliqués le plus possible à tenir leurs atlas
au courant des changements qui surviennent, et surtout des sociétés de géographie et de
topographie.
Le service géographique de l'armée avait à l'Esplanade des Invalides et au Champ-de-
Mars une exposition des plus instructives. Cet établissement scientifique, qui a été, selon
l'expression de M. F. Hennequin, la grande école où se sont formés les hommes qui ont
doté l'Europe des plus beaux travaux topographiques au siècle, fut créé sous le ministère
de Louvois, en 1688, sous le nom de Dépôt de la guerre. Remanié et réorganisé à différentes
reprises, notamment en 1744,1761,1769 et 1793, ii se vit adjoindre le dépôt des cartes et
plans.
L'œuvre capitale de ce service officiel est l'exécution de la carte de l'état-major, à
l'échelle de 1/80,000°. Quelques mots de l'historique de cette œuvre colossale ne sont pas
inutiles.
C'est en 1669 que Picard exécutait pour la première fois la mesure d'un degré du méri-
dien de Paris; plus tard, Dominique Cassini mesura toute la partie de l'arc-mcridien qui
traverse la France, et d'autres astronomes français exécutaient de semblables travaux à des
latitudes différentes, au Chili et en Laponie. A ces travaux s'ajoutèrent ceux de Cassini, de
Thury, de La Caille, de Delambrc et de Méchain; ces deux derniers déterminèrent de nou-
veau la grande méridienne de France jusqu'à Barcelone, afin d'avoir la longueur d'un arc
de méridien qui permit de déduire des dimensions exactes de la terre l'unité fondamentale
du système métrique : le mètre.
La carte de France à 1/S0,0006 a été commencée en 1818. C'est sur la grande chaîne de
triangles qui se développe sans interruption de Dunkerque à Formentera que les ingé-