LES ÉTATS-UNIS A L'EXPOSITION
Pvec quel entrain les Etats-Unis sont accourus à notre Exposition ! Leur devise
7/m\k g» ahead ne s'était jamais mieux affirmée. En quelques jours leurs boutiques-
' salons étaient debout, leurs vitrines ajustées et leurs marchandises installées.
Essayerons-nous de décrire la multitude d'inventions qui sollicitaient notre intérêt d'un
bout à l'autre de la longue galerie rectangulaire ? Toutes ont pour but de simplifier la vie,
d'abréger le travail, de transporter le son ou la pensée à des distances incalculables. Et
avec quelle fierté convaincue A'Anglo-Gascons tous ces gens-là vous vantent leur système,
qu'il s'agisse du phonographe, du graphophone ou de la machine à écrire !... Tainter vous
arrête au passage avec son graphophone qui emmagasine des sons d'un timbre clair et les
reproduit fortement voilés. Edison fait parvenir mille bavardages lointains à votre oreille.
Des jeunes filles, bien dressées et sachant le piano, manœuvrent des machines à écrire,
devant nous permettre de tout conter sans cet accent personnel qui pointe ou qui vibre,
selon l'humeur du moment, dans notre griffonnage. Tout cela est merveilleux, ou puéril,
selon le point de vue auquel on se place. Mais il faut admirer, malgré soi, l'esprit curieuse-
ment pratique de ce peuple américain qui se lance à la conquête de la science avec une
fièvre continue. On se dit tout d'abord, en voyant leurs machines, que leur unique but est
d'inventer sans cesse de nouveaux moyens de produire plus vite ou plus facilement ceci
ou cela. Puis, en y réfléchissant, on finit par croire qu'ils ont fait une double gageure, et
qu'ils veulent, d'une part, s'étonner mutuellement; de l'autre, ahurir la vieille Europe.
Quoi qu'il en soit, ils nous intéressent, et nous aurions mauvaise grâce à ne pas le recon-
naître.
Dirigeons-nous, sans plus tarder, vers la partie centrale de cette longue galerie, où se
croisaient les deux voies qui la divisaient. Quatre boutiques-salons, d'allure fort imposante,
se dressent devant nous. Elles occupent chacune un angle des deux passages, et les vitrines
qui les entourent sont remplies d'objets qui attirent et retiennent l'attention des passants.
C'est ici que trônent Tiffany et C°, la Gorham manufacturing Company, la Meriden Britannia C°
et Davis Collamore et C°. Entrons d'abord chez Tiffany, et oublions, si faire se peut, que nous
Pvec quel entrain les Etats-Unis sont accourus à notre Exposition ! Leur devise
7/m\k g» ahead ne s'était jamais mieux affirmée. En quelques jours leurs boutiques-
' salons étaient debout, leurs vitrines ajustées et leurs marchandises installées.
Essayerons-nous de décrire la multitude d'inventions qui sollicitaient notre intérêt d'un
bout à l'autre de la longue galerie rectangulaire ? Toutes ont pour but de simplifier la vie,
d'abréger le travail, de transporter le son ou la pensée à des distances incalculables. Et
avec quelle fierté convaincue A'Anglo-Gascons tous ces gens-là vous vantent leur système,
qu'il s'agisse du phonographe, du graphophone ou de la machine à écrire !... Tainter vous
arrête au passage avec son graphophone qui emmagasine des sons d'un timbre clair et les
reproduit fortement voilés. Edison fait parvenir mille bavardages lointains à votre oreille.
Des jeunes filles, bien dressées et sachant le piano, manœuvrent des machines à écrire,
devant nous permettre de tout conter sans cet accent personnel qui pointe ou qui vibre,
selon l'humeur du moment, dans notre griffonnage. Tout cela est merveilleux, ou puéril,
selon le point de vue auquel on se place. Mais il faut admirer, malgré soi, l'esprit curieuse-
ment pratique de ce peuple américain qui se lance à la conquête de la science avec une
fièvre continue. On se dit tout d'abord, en voyant leurs machines, que leur unique but est
d'inventer sans cesse de nouveaux moyens de produire plus vite ou plus facilement ceci
ou cela. Puis, en y réfléchissant, on finit par croire qu'ils ont fait une double gageure, et
qu'ils veulent, d'une part, s'étonner mutuellement; de l'autre, ahurir la vieille Europe.
Quoi qu'il en soit, ils nous intéressent, et nous aurions mauvaise grâce à ne pas le recon-
naître.
Dirigeons-nous, sans plus tarder, vers la partie centrale de cette longue galerie, où se
croisaient les deux voies qui la divisaient. Quatre boutiques-salons, d'allure fort imposante,
se dressent devant nous. Elles occupent chacune un angle des deux passages, et les vitrines
qui les entourent sont remplies d'objets qui attirent et retiennent l'attention des passants.
C'est ici que trônent Tiffany et C°, la Gorham manufacturing Company, la Meriden Britannia C°
et Davis Collamore et C°. Entrons d'abord chez Tiffany, et oublions, si faire se peut, que nous