VENUS. <7î
que Mars semble faire à Venus. Iln’y arien jusquici qui ne convienne aux
symboles représentez 3 mais pousser plus avant mes conjectures, c’est ce que
je n’oserois faire sans crainte de m’égarer.
On donne à Venus , comme aux autres divinitez , differens noms, ou-
tre ceux dont il est fait mention ci-devant. On l’appelloit Apatura , Argyn-
nis, Calva , Callipygos, Capitolina , Colias, Cloacina, Erycina, Euplcea ,
Libitina, Melænis,Myrtea, Paphia, Peribasia, Phila, Pythonica, Tymbo-
rychos, Urania, qui est la même que Venus celeste. Ces noms sont pris
ou des lieux, ou de quelques qualitez de la déesse. On lui en donnoit aussi un
grand nombre d’autres, que nous nous dispenserons de rapporter.
bîandientis Martis lasciViam in ethicam seriamque
speculationem transserre videntur. Sed errandi metu
rem non ulterius prosequemur.
Veneri perinde atque aliis numinibus varia nomina
veteres attribuebant , praeter illa quorum mentio su-
perius» Apatura , Strabo p. 341. Argynnis 3 Athenaus
p. 603. Calva, Lampridius : Capitolina, Callipygos,
Athen&usp. 554. Colias, Pausanias p, 2. Cloacina,
Plinius l- 15. c.29. Erycina ^tÆlianusfape : Euploea,
P aufanias p. 2. Libitina, Melænis , Atheneus p. 588-
Myrtea,Paphia, Peribasia,Clemens Alex. in Protrept.
Phila , Athenans p. 255. Pythonica , idem p. W
, Clemens Alex, in Protrept. Urania, quæ
eadem est atque Venus cælestis. Hæc nomina vel ex
locis , vel éx deæ dotibus desumta sunt. Multa quo-
que alia ipsi tribuebantur , quibus rccensendis super-
sedemus.
CHAPITRE XX.
I. Amour de Venus & d'Adonis. II. Mon d'Adonis. III. Il efl adoré comme dieu
apres sa mon. IV. Noces de Pelée, & la pomme de difeorde*
V. Jugement de Paris.
I. T Es monumens de Venus nous conduisent à l’histoire d’Adonis ; du bd
g Adonis si célébré dans la fable, & dont le culte après sa mort s’est
étendu jusqu’aux nations les plus éloignées, & même jusqu’au peuple de Dieu ;
qui par une apostasie plus que criminelle, avoir préféré cet efféminé au Créa-
teur de l’univers. Adonis étoit fils d’un nommé Thyas & de Myrrhe, sélon
Lycophron^ou sélon Ovide,fils de Cinyre roi de Cypre & de Myrrhe,qui étant
devenue grosse à l’insçû de son pere, pria les dieux de la changer en une au-
tre forme, où elle ne fut ni entre les vivans, ni entre les morts. Ils la chan-
gèrent en un arbre qui porte son nom : elle accoucha avant cette métamor-
phose d’un fils d’une excellente beauté. Venus l’aima dès son enfance, rac-
compagna presque toujours 3 & voiant sa grande inclination pour la chasie,
elle l’exhortoit continuellement d’éviter ces bêtes champêtres que la nature
avoient armées, & qui pourroient trancher le cours de sa vie dès sa plus
c a p u T xx.
Veneris & Adonidis amores. 11. Mors
Adonidis. III. Pofi mortem ut deus colitur.
IV. Pelei nuptiœ , difcordiœ pomum.
V. Judicium Paridis.
Î.V TEneris imagines ad historiam Adonidis nos
V deducunt, Adonidis, inquam, quem Mytho-
logi tantopere celebrant, cujusque cultus post obi-
tum ad remotissimas usque nationes pervasit, imo ad
usque populum Dei, qui tali nullisque expianda sup-
jdiciis defeétione , esfeminatum hujasmodi omnium
Hom.
cdnditori Deo anteposuerunt. Adonis ex Lycophro-
ne in Cassandra filius erat Thyantis & Myrrhæ 5
aut ut refert Ovidius Metamorph. lib. 10. Cinyri
regis Cypri & Myrrhæ , quæ cum inseio patre
prægnans esset, deos precata est ut se aliam in for-
mam transmutarent , qua nec inter vivos nec inter
mortuos degeret.Dii in arborem ejusdem nominis eam
converterunt: ante metamorphosin vero illam Myrrha
filium peperit formosissimum. Venus ab infantia pue-
rum amavit, seque ei comitem assiduam præstitit,
cumque venandi studiosum videret, monita frequens
dabat agrestes illas vitaret feras, quas armasset natura,
quæque eum juventute ssorentem polsent letho tradere.
Pastorem simul venatoremque Adonidem fuisse diei>
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que Mars semble faire à Venus. Iln’y arien jusquici qui ne convienne aux
symboles représentez 3 mais pousser plus avant mes conjectures, c’est ce que
je n’oserois faire sans crainte de m’égarer.
On donne à Venus , comme aux autres divinitez , differens noms, ou-
tre ceux dont il est fait mention ci-devant. On l’appelloit Apatura , Argyn-
nis, Calva , Callipygos, Capitolina , Colias, Cloacina, Erycina, Euplcea ,
Libitina, Melænis,Myrtea, Paphia, Peribasia, Phila, Pythonica, Tymbo-
rychos, Urania, qui est la même que Venus celeste. Ces noms sont pris
ou des lieux, ou de quelques qualitez de la déesse. On lui en donnoit aussi un
grand nombre d’autres, que nous nous dispenserons de rapporter.
bîandientis Martis lasciViam in ethicam seriamque
speculationem transserre videntur. Sed errandi metu
rem non ulterius prosequemur.
Veneri perinde atque aliis numinibus varia nomina
veteres attribuebant , praeter illa quorum mentio su-
perius» Apatura , Strabo p. 341. Argynnis 3 Athenaus
p. 603. Calva, Lampridius : Capitolina, Callipygos,
Athen&usp. 554. Colias, Pausanias p, 2. Cloacina,
Plinius l- 15. c.29. Erycina ^tÆlianusfape : Euploea,
P aufanias p. 2. Libitina, Melænis , Atheneus p. 588-
Myrtea,Paphia, Peribasia,Clemens Alex. in Protrept.
Phila , Athenans p. 255. Pythonica , idem p. W
, Clemens Alex, in Protrept. Urania, quæ
eadem est atque Venus cælestis. Hæc nomina vel ex
locis , vel éx deæ dotibus desumta sunt. Multa quo-
que alia ipsi tribuebantur , quibus rccensendis super-
sedemus.
CHAPITRE XX.
I. Amour de Venus & d'Adonis. II. Mon d'Adonis. III. Il efl adoré comme dieu
apres sa mon. IV. Noces de Pelée, & la pomme de difeorde*
V. Jugement de Paris.
I. T Es monumens de Venus nous conduisent à l’histoire d’Adonis ; du bd
g Adonis si célébré dans la fable, & dont le culte après sa mort s’est
étendu jusqu’aux nations les plus éloignées, & même jusqu’au peuple de Dieu ;
qui par une apostasie plus que criminelle, avoir préféré cet efféminé au Créa-
teur de l’univers. Adonis étoit fils d’un nommé Thyas & de Myrrhe, sélon
Lycophron^ou sélon Ovide,fils de Cinyre roi de Cypre & de Myrrhe,qui étant
devenue grosse à l’insçû de son pere, pria les dieux de la changer en une au-
tre forme, où elle ne fut ni entre les vivans, ni entre les morts. Ils la chan-
gèrent en un arbre qui porte son nom : elle accoucha avant cette métamor-
phose d’un fils d’une excellente beauté. Venus l’aima dès son enfance, rac-
compagna presque toujours 3 & voiant sa grande inclination pour la chasie,
elle l’exhortoit continuellement d’éviter ces bêtes champêtres que la nature
avoient armées, & qui pourroient trancher le cours de sa vie dès sa plus
c a p u T xx.
Veneris & Adonidis amores. 11. Mors
Adonidis. III. Pofi mortem ut deus colitur.
IV. Pelei nuptiœ , difcordiœ pomum.
V. Judicium Paridis.
Î.V TEneris imagines ad historiam Adonidis nos
V deducunt, Adonidis, inquam, quem Mytho-
logi tantopere celebrant, cujusque cultus post obi-
tum ad remotissimas usque nationes pervasit, imo ad
usque populum Dei, qui tali nullisque expianda sup-
jdiciis defeétione , esfeminatum hujasmodi omnium
Hom.
cdnditori Deo anteposuerunt. Adonis ex Lycophro-
ne in Cassandra filius erat Thyantis & Myrrhæ 5
aut ut refert Ovidius Metamorph. lib. 10. Cinyri
regis Cypri & Myrrhæ , quæ cum inseio patre
prægnans esset, deos precata est ut se aliam in for-
mam transmutarent , qua nec inter vivos nec inter
mortuos degeret.Dii in arborem ejusdem nominis eam
converterunt: ante metamorphosin vero illam Myrrha
filium peperit formosissimum. Venus ab infantia pue-
rum amavit, seque ei comitem assiduam præstitit,
cumque venandi studiosum videret, monita frequens
dabat agrestes illas vitaret feras, quas armasset natura,
quæque eum juventute ssorentem polsent letho tradere.
Pastorem simul venatoremque Adonidem fuisse diei>
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