ï,S L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. I.
étoit de petite taille, qu’il avoir les cheveux épars & mal peignez ; mais une
grande force de corps. Dicearque là-même, le dit quarré dans sà taille, ner-
veux, noir, aiant le nez aquilin, les yeux bleuâtres, les cheveux plats. Nous le
4 voions déjà grand & sans barbe * dans l’image suivante, où il tient une mas-
5 sue.il estaussmans barbe dans une pierre gravée,oùiln’y a que la tête couron-
née de laurier. Ce laurier marque qu’il avoir déjà fait quelque exploit. On
peur raiibnnablement douter si c’est un Hercule, & si celui qui 1 a donné de-
vant nous pour tel, ne s’est pas trompé.
suisse, sparsis negle&isque capillis, sed immani cor- vam tenet: imberbis item1 conspicitur in gemma ,
poris robore : Dicæarchus ibidem ipfum stàtura qua- ubi solum caput lauro coronatum comparet : laurea
dratum ait, nervosum, nigrum, aquilino naso, cæsiis corona jam aliquod certamen iniisse indicat, si tamen
oculis, capillis incomptis. 'Procerae vero illum 4 staturæ is vere Hercules sit, qua de re dubitatur j fides cito
imberbemque videmus in imagine sequenti, ubi cla- penes cum qui pro Hercule habuit & publicavit.
Z. La vertu çf la volupté fi préfintent a Hercule encore jeune fins la sigure de deux
semmes : il embrajfe la vertu. IL Hercule obligé par le fort de fa naijfance de
fuivre les ordres d'Eurysihée : maniérés dont on repré fente Hercule, sg) fis fym-
boles. III. Hercule appelle Fundanius fur un bronze antique. IV. Hercule de
Farne^e , & autres.
I. T TEr c u l e étant devenu grand, dit Xenophon, iortit en un lieu à
χ χ l’écart , pour penser à quel genre de vie il le donneroir. Alors lui ap-
parurent deux femmes de grande flature , dont l’une fort belle , qui étoitla
Vertu, avoit un viiàge majestueux & plein de dignité, la pudeur dans les
yeux, la modestie en tous ses gestes, & la robe blanche. L’autre, que les uns
appellent la Félicité, les autres la Mollesse, étoit dans un grand embonpoint*
& d’une couleur plus relevée : ses regards libres & ses habits magnifiques * la
faiibient connoître pour ce quelle étoit. Chacune des deux tâcha de le ga-
gner j il se détermina enfin à suivre le parti de la Vertu : c’est, à ce qu’on croit,
ce qui est représenté dans une gravure que nous donnerons plus bas, où un
jeune homme assis parle à deux femmes, dont l’une est habillée en Minerve,
& l’autre en Venus, qui a le petit Cupidon devant elle. Minerve est là prife
pour la vertu, & Venus pour le vice. Hercule, dit-on, se rangea du côté de
îa vertu, qui se prend ici pour la valeur.
c a p u T IL
J. Virtus & voluptas mulierum forma Hercu-
li fefe exhibent y qui virtutem ampletlitur.
II. Hercules natalium forte Eurysiheoparere
cogitur : Jchemata Herculis, ejufque fymbo-
la. III. Hercules Fundanius appellatus in
aneo veteri fehemate. IV. Hercules Farne-
zjus & alii.
L/tUm adolevisset Hercules, inquit Xenophon
^ομν»μο'^νμάτ(<>ν 1.z. in quemdam locum seor-
sum se contulit, ut quod vitæ genus suseipiendum
■£jbi esset cogitaret j duae ipsi mulieres vis» sunt
proccræ staturæ , quarum altera pulcherrima , quae
virtus erat, majestatem dignitatemque in vultu præ-
ferebat, oculis pudibunda, gestu modesta, albo vcsti-
tu ·, altera quam alii felicitatem, alii mollitiem vocant,
pinguior coloreque vividior erat : aspeôtus liberior ,
magnificæ vestes, quæ qualisve esset sat indicabant.
Utraque illum allicere , ad suasque partes trans-
ferre tentabat : ille vero tandem virtutis partem est
amplexus. Idipsum exhibetur in schemate infra
proferendo, ubi juvenis sedens mulieres duas allo-
quitur , quarum altera Minervam vestitu refert ,
altera Venerem cui adstat Cupido. Minerva hic pro
virtute, Venus pro mollitie ac vitio accipi debent.
Hercules igitur virtutis partes amplexus est, roboris
scilicet atque strenui tatis.
étoit de petite taille, qu’il avoir les cheveux épars & mal peignez ; mais une
grande force de corps. Dicearque là-même, le dit quarré dans sà taille, ner-
veux, noir, aiant le nez aquilin, les yeux bleuâtres, les cheveux plats. Nous le
4 voions déjà grand & sans barbe * dans l’image suivante, où il tient une mas-
5 sue.il estaussmans barbe dans une pierre gravée,oùiln’y a que la tête couron-
née de laurier. Ce laurier marque qu’il avoir déjà fait quelque exploit. On
peur raiibnnablement douter si c’est un Hercule, & si celui qui 1 a donné de-
vant nous pour tel, ne s’est pas trompé.
suisse, sparsis negle&isque capillis, sed immani cor- vam tenet: imberbis item1 conspicitur in gemma ,
poris robore : Dicæarchus ibidem ipfum stàtura qua- ubi solum caput lauro coronatum comparet : laurea
dratum ait, nervosum, nigrum, aquilino naso, cæsiis corona jam aliquod certamen iniisse indicat, si tamen
oculis, capillis incomptis. 'Procerae vero illum 4 staturæ is vere Hercules sit, qua de re dubitatur j fides cito
imberbemque videmus in imagine sequenti, ubi cla- penes cum qui pro Hercule habuit & publicavit.
Z. La vertu çf la volupté fi préfintent a Hercule encore jeune fins la sigure de deux
semmes : il embrajfe la vertu. IL Hercule obligé par le fort de fa naijfance de
fuivre les ordres d'Eurysihée : maniérés dont on repré fente Hercule, sg) fis fym-
boles. III. Hercule appelle Fundanius fur un bronze antique. IV. Hercule de
Farne^e , & autres.
I. T TEr c u l e étant devenu grand, dit Xenophon, iortit en un lieu à
χ χ l’écart , pour penser à quel genre de vie il le donneroir. Alors lui ap-
parurent deux femmes de grande flature , dont l’une fort belle , qui étoitla
Vertu, avoit un viiàge majestueux & plein de dignité, la pudeur dans les
yeux, la modestie en tous ses gestes, & la robe blanche. L’autre, que les uns
appellent la Félicité, les autres la Mollesse, étoit dans un grand embonpoint*
& d’une couleur plus relevée : ses regards libres & ses habits magnifiques * la
faiibient connoître pour ce quelle étoit. Chacune des deux tâcha de le ga-
gner j il se détermina enfin à suivre le parti de la Vertu : c’est, à ce qu’on croit,
ce qui est représenté dans une gravure que nous donnerons plus bas, où un
jeune homme assis parle à deux femmes, dont l’une est habillée en Minerve,
& l’autre en Venus, qui a le petit Cupidon devant elle. Minerve est là prife
pour la vertu, & Venus pour le vice. Hercule, dit-on, se rangea du côté de
îa vertu, qui se prend ici pour la valeur.
c a p u T IL
J. Virtus & voluptas mulierum forma Hercu-
li fefe exhibent y qui virtutem ampletlitur.
II. Hercules natalium forte Eurysiheoparere
cogitur : Jchemata Herculis, ejufque fymbo-
la. III. Hercules Fundanius appellatus in
aneo veteri fehemate. IV. Hercules Farne-
zjus & alii.
L/tUm adolevisset Hercules, inquit Xenophon
^ομν»μο'^νμάτ(<>ν 1.z. in quemdam locum seor-
sum se contulit, ut quod vitæ genus suseipiendum
■£jbi esset cogitaret j duae ipsi mulieres vis» sunt
proccræ staturæ , quarum altera pulcherrima , quae
virtus erat, majestatem dignitatemque in vultu præ-
ferebat, oculis pudibunda, gestu modesta, albo vcsti-
tu ·, altera quam alii felicitatem, alii mollitiem vocant,
pinguior coloreque vividior erat : aspeôtus liberior ,
magnificæ vestes, quæ qualisve esset sat indicabant.
Utraque illum allicere , ad suasque partes trans-
ferre tentabat : ille vero tandem virtutis partem est
amplexus. Idipsum exhibetur in schemate infra
proferendo, ubi juvenis sedens mulieres duas allo-
quitur , quarum altera Minervam vestitu refert ,
altera Venerem cui adstat Cupido. Minerva hic pro
virtute, Venus pro mollitie ac vitio accipi debent.
Hercules igitur virtutis partes amplexus est, roboris
scilicet atque strenui tatis.