Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Moreau-Vauthier, Charles; Dinet, Etienne [Vorr.]
La peinture: les divers procédés, les maladies des couleurs, les faux tableaux — Paris, 1933

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.20834#0115
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA PEINTURE

peintres déclassés, qui, avec un degré de plus dans
l'intelligence humaine, auraient pris le divin lan-
gage de l'art de peindre pour exprimer leurs pen-
sées.... Homère dit que Nausicaa est belle, tandis
que Phidias réalise cette beauté. » Et Couture finit
par placer Phidias, Michel-Ange et Raphaël,
au-dessus d'Homère, Virgile et Shakespeare.

Couture va trop loin. Le sculpteur et le peintre
auront toujours la facilité de n'exprimer qu'un
moment de l'action; le littérateur doit la pré-
parer, la conduire, la parfaire, montrer ses origines,
son développement et ses résultats. Sa tâche
apparaît plus lourde et plus délicate à la fois.
Et lorsque Couture dit que «la création du poète
est augmentée ou diminuée selon l'intelligence
imaginative de l'auditeur, que sa création est vas-
sale, courtisane, etc.. », il oublie que le statuaire
et le peintre, n'ayant pas les ressources de la prépa-
ration, ne pouvant reproduire qu'un moment quel-
conque de l'action, exigent, par suite, une plus
vive imagination chez leur admirateur et deman-
dent à être complétés par des intelligences qui ne
les goûteront qu'en raison de leur supériorité (i).

Les hiéroglyphes qui traçaient des idées géné-
rales étaient très accessibles et imposaient peu
d'effort. Ces signes parlaient de la vie et de la mort,

(i) La sculpture est peu accessible au peuple. Trop fière, trop
concise, elle n'est pas assez bavarde; elle ne sait pas, comme la pein-
ture, raconter des histoires.

( 82 )
 
Annotationen