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Moreau-Vauthier, Charles; Dinet, Etienne [Vorr.]
La peinture: les divers procédés, les maladies des couleurs, les faux tableaux — Paris, 1933

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https://doi.org/10.11588/diglit.20834#0341
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COMMENT REGARDER LA PEINTURE

« r-p out homme du monde a la science nécessaire

1 pour jouir de la tournure d'une jolie femme,
et nous dédaignons d'acquérir la science si facile
et pourtant indispensable pour voir les tableaux.»
Stendhal en écrivant ces mots n'avait qu'à moitié
raison : indispensable est juste, facile ne l'est pas.

Bien regarder un tableau est difficile. D'abord
tous les tableaux ne peuvent pas être regardés de
la même manière.

Mais deux règles s'imposent devant tous les
tableaux : l'oubli de sa propre vision et l'adoption
de celle de l'artiste.

Le souvenir de la nature ne doit pas être tyran-
nique. Nous devons faire abnégation de notre
manière de voir, à moins qu'elle ne soit conforme
a celle que l'on nous propose ; plus nous élargirons
notre dilettantisme, plus nous en recueillerons
de jouissances. Aussi n'acceptons qu'avec réserve
l'opinion critique des peintres, qui rarement par-
viennent à s'abstraire de leur manière. Trop souvent,
de la part du peintre, approbation est aveu de
ressemblance (i). Il suffit pour le prouver de rappe-

(i) Il y a bien entendu des exceptions : des artistes tels que
MM. Bonnat et Degas sont des amateurs éclectiques et des
connaisseurs éminents.

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