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Moreau-Vauthier, Charles; Dinet, Etienne [Vorr.]
La peinture: les divers procédés, les maladies des couleurs, les faux tableaux — Paris, 1933

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https://doi.org/10.11588/diglit.20834#0257
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LA PEINTURE

a ramassé la poussière sur tous les meubles de
l'appartement vient-il effleurer le vernis et le cadre.
Et c'est tout. Cet époussetage négligent est déj à
nuisible. Il risque d'aggraver la saleté, et les érail-
lures du plumeau sont à redouter. Mais les
hommages des admirateurs ne sont pas moins
néfastes. Suivant un geste en usage dans les ateliers
et que, par snobisme, prennent tous les amateurs,
on veut désigner par de petits gestes en rond, tracés
du bout des doigts, le morceau que l'on admire ;
ces gestes de circonscription, exécutés de fort
près, effleurent souvent la peinture d'un coup
d'ongle. Quelquefois (et les peintres eux-mêmes
pratiquent ce procédé, tourné en tic chez certains
d'entre eux) on frotte du doigt un peu mouillé
de salive l'endroit digne d'admiration. On veut le
faire revenir. Hélas ! ça ne lui revient pas du tout,
ce procédé-là, bien qu'au moment même le ton
en soit ravivé. Comme sur dix personnes il peut y
avoir cinq fumeurs, ces lavages de salive à la
nicotine ont des effets désastreux. L'endroit admiré
fane comme un enfant qu'on a énervé de caresses.
Il bleuit, et le chancis se déclare. Si le tableau
a été ainsi admiré sur toute la surface, on ima-
gine ce qu'il en advient (i).

Un tableau demande à être surveillé. C'est une
erreur de croire qu'il se porte bien dès qu'il n'est
pas crevé. Mille dangers le menacent, la lumière,

(i) La science de la peinture, par Vibert.

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