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Mulot, François Valentin; David, François Anne [Ill.]; Ludwig [Honoree]
Le Museum De Florence Ou Collection Des Pierres Gravées, Statues, Médailles et Peintures: Qui se trouvent à Florence, principalement dans le Cabinet du Grand Duc de Toscane; Dédié & présenté à Monsieur, Frère du Roi (Band 1): Pierres Antiques — Paris: David, 1787

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https://doi.org/10.11588/diglit.75293#0079
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D E F L ORE NC E. 69
certain trait qui éloigne l'explication de Gori: on voit le fuperftitieux Empe-
reur immoler une Femme, & dans fes entrailles palpitantes tâcher de lire
l’annonce de la profpérité de fes armes (1). Voltaire, nous ne l'ignorons pas,
met ce fait au nombre des Fables. Défenfeur zélé de tous les ennemis du
Chriftianifme, & fpécialement de Julien, il prétend qu'on ne doit pas croire
cet Empereur coupable de cette fuperftitieufe inhumanité, parce que, dit-il,
Théodoret eft le feul qui rapporte ce conte infâme ; mais comme Théo-
doret , habitant plus près de Carrhés que Marcellin , fut plus à portée que
lui d'être inftruit de ce fait; comme Marcellin, de fon propre aveu , fupprime
ce qui eft principalement déshonorant pour fon Héros ; comme ce même
Marcellin dit que le facrifice de Julien fut très-fecret ; (ce qui n'eut pas été
néceffaire fi ce Prince n’eut fait que les libations accoutumées &. les offrandes
d’ufage; ) comme d’ailleurs cet Hiftorien ne dit rien qui puiffe nuire au récit
de Théodoret, & que tout homme fuperftitieux eft capable, pour fatisfaire
fa curieufe fuperftition , de commettre les plus grandes cruautés (2), nous ne
pouvons nous décider à nous réunir avec Voltaire pour crier à l'impofiure
contre Théodoret, & conféquemment à reconnoître dans notre Camée le facri-
fice de Julien dans le temple des Carrhés.
Des deux autres conjectures que Gori joint à celle que nous venons d'exa-
miner, nous n’admettrons pas la feconde, fuivant laquelle l'Auteur de notre
Camée, auroit fait allufion à un autre facrifice de Julien à Peffinonte ; car
dans ce facrifice, au rapport de Marcellin, il y eut des vi&imes, & fur notre
Onyx, on n’en voit pas le moindre vefiige.
Nous nous arrêterons donc à l'autre hypothèfe, comme à la plus vraifem-
blable , & nous croirons que notre Pierre repréfente Ifis pour laquelle on

(1) Cœterum pofl ejus cœdem , magicœ ipfius artes ac machinationes deteclœfunt.
Carrœ enim civitas impietatis ejus relliquias adhuc fervat.Viderunt enim mulierem
capillis fufpenfam, manufque extentas habentem. Cujus diffeclo ventre , fceleratus ille
vicloriam Perficam jecoris infpeclione didicerat. Et Carris quidem hujufmodi deprehenfum
eft maleficium. Traduction Latine du Grec de Théodoret , Henri Valois. Paris 1673,
fo. Hift. Eccléfiaft. Lib. III. C. XXVI. p. 147.
(2) Le facrifice humain que nous venons de citer ci-deffus ne feroit pas, d'après
Théodoret , le feul trait de cruauté auquel la fuperflition auroit porté Julien : cet
Hiftorien en donne d'autres preuves au troifième Liv. de fon Hift. Eccléfiaft. Chap. XXVII.
Voici ce qu'il raconte fuivant la traduction déja citée. Ætiochiœ vero, plurimas areas
in palatio repertas effe ferunt , plenas capitibus humanis ; multos item puteos cadayeribus
refertos. Ejufmodi enim eft disciplina abominandorum Deorum. p. 147.
 
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