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Mulot, François Valentin; Ludwig [Gefeierte Pers.]; David, François Anne [Ill.]
Le Museum De Florence Ou Collection Des Pierres Gravées, Statues, Médailles et Peintures: Qui se trouvent à Florence, principalement dans le Cabinet du Grand Duc de Toscane; Dédié & présenté à Monsieur, Frère du Roi (Band 1): Pierres Antiques — Paris: David, 1787

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https://doi.org/10.11588/diglit.75293#0112
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qu'en quarante jours il parvint à dompter; ainfi que par les honneurs extraor-
dinaires qu'il fit rendre au corps d'Ephefiion dans Babylone, où il l'avoit fait
tianfporter par Perdicas.
Ces funérailles , conduites par le fameux Architecte Staficrate, furent d'une
magnificence auffi folle qu'étonnante , & crente-fix millions, prix du fang des
hommes les plus valeureux, fuffirent à peine pour en payer les frais.Elles furent
fuivies de l'apothéofe ridicule de ce mortel à qui l'on éleva de tous côtés des
Autels , des temples , par qui fe firent tous les fermens , & qui de toutes
parts reçut des prières & des vœux.
Cependant, avant d'entrer à Babylone, Alexandre avoit été menacé par les
Afirologues Caldéens de la mort qui i'attendoit, difoient-ils , dans leurs murs;
les Philofophes Grecs avoient tenté de le raffurer en lui démontrant la vanité
de l'art de ces faux devins. Convaincu ou non par leurs raifons, ayant appris
la réunion d'un grand nombre d'Ambaffadeurs qui venoient dans cette Ville
lui rendre leurs hommages, l'orgueil lui fit mépriser les menaces de l'Aftro-
lôgie, & ce fut à Babylone qu'il reçut des Corinthiens le droit de bourgeoise
qu'ils n'avoient encore accordé qu'au feu! Hercule, & que par cette unique
raifon ce Prince accepta.
Embellir Babylone , réparer les digues de l'Euphrate pour lui en épargner
les inondations; y reconstruire le temple de Bélus renverfé par Xerxès, ce
fût une partie des occupations d'Alexandre pendant fon féjour dans cette
Ville fuperbe ; mais il fe livra fur-tout aux jeux & aux plailirs. Ils étaient
devenus des difira&ions nécefiàires pour le détourner des fatales prédictions
des Mages que la tempérance eut rendu plus facilement inutiles. C'étoit un
fpe&acle bien digne des yeux de la philofophie de voir un Prince la terreur
de l'Univers, s'effrayer feu! par le fouvenir d'une prédiction aftrologique : un
Prince affez hardi pour fe mettre lui-même au rang des Dieux, vi&ime d'une
baffe fuperftition qui l'aviliffoit. Hélas ! ces jeux, ces piaifirs dévoient être
la caufe même de l'accompliffement trop réel de ces menaces chimériques
qu'il redoutoit. Une nuit paflée dans la débauche devint le terme de fa vie:
l'invincible Alexandre fut vaincu par le vin : l'orgueilleux fils de Philippe
qui fe difoit celui de Jupiter, ce Conquérant redoutable qu'aucunes fatigues,
aucuns voyages n'avoient pu affoiblir, cet homme que les fleuves les plus
rapides , les torrens les plus impétueux , les eaux irritées des Mers n'avoient
pu fubmerger, vint senfevelir dans la large & fatale coupe d'Hercule dont
il étoit le defcendant & dont il prétendoit être l'image.
 
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