DE FLORENC E.
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Agoftini , ni fur l'Agathe que nous examinons. La tête de notre Pierre eft
ceinte d'un diadème: fes cheveux, comme dans celle que donne Agofiini, retom-
bent en boucles parallèles, en forme de rayons à la mode ancienne des Égyp-
tiens, &', feulement au-deffus du front, ils forment des finuofités qui ne font
pas fans agrément. En mourant, ce Prince laiffa par teftament le peuple Romain
fon héritier.
Quant au Sylphium dont nous venons de parler, il n'eft pas déplacé fans
doute d'en donner ici quelque notion , d'après ce qu en ont dit, au fujet d une tête
de Magas, les Auteurs de la defcription des Pierres gravées d'Orléans. Cette
plante que les Anciens ont nommé Laferpitium, croiffoit en Syrie, en Perfe, en
Médie , & Théophrafie dit que la plus eftimée , que l'on appefloit par excellence
le Sylphium de Battus , venoit de la Cyrénaïque: on la met dans la claffe des
fimples Rofacées. Gro(Te & haute comme la Férule , elle a des feuilles difpofées
en ailes , fermes , charnues , roides & découpées à l'extrémité. Ces feuilles for-
tent deux à deux de chaque nœud de la plante, & un pédicule orné d'une
fleur en rofe fort à la naidànce des feuilles. La tête de la plante reüèmble
beaucoup à celle de l'artichaut. Au lever de la canicule tombent les femences
qui fuccèdent aux fleurs. Cette plante étoit d'un grand ufage dans la Méde-
cine & pour la Table : double raifon qui occafionna fa rareté. Cependant, quoique
du tems de Strabon elle manquât prefqu'entiérement, quoiqu'on en ait préfenté
une à Néron, comme une chofe extrêmement rare & précieufe , il eft difficile
de fe perfuader qu'elle foit entièrement perdue : il y a même des Auteurs pofté-
rieurs à ces tems, tels que Galien & Synéfas Evêque de Ptoiémaïde , qui
parlent d'elle comme d'une plante abondante, &., fi l'on fe donnoit la peine
d'examiner les plantes dont M. le Maire, Conful de France à Tripoli en 1706,
parle dans le mémoire de fon voyage à la Cyrénaïque , on pourroit recon-
noître que le Serfione ou Sépiffione , dont les campagnes de Derne font gar-
nies, de que les Arabes appellent Céfie, ou Zerra eft la même plante que le
Sylphium que l'on retrouve fur bien des médailles frappées autrefois dans ces
pays.
Planche XXX V.
SÉMIRAMIS, REINE D'ASSYRIE.
Eft-ce bien Sémiramis que nous offrent cette Cornaline , ce Jajpe mêlé de N°$. I.II& IIL
Calcédoine, & cette Calcédoine ? Il eft certain que c'eft la même tête que portent
Tome I. Q
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Agoftini , ni fur l'Agathe que nous examinons. La tête de notre Pierre eft
ceinte d'un diadème: fes cheveux, comme dans celle que donne Agofiini, retom-
bent en boucles parallèles, en forme de rayons à la mode ancienne des Égyp-
tiens, &', feulement au-deffus du front, ils forment des finuofités qui ne font
pas fans agrément. En mourant, ce Prince laiffa par teftament le peuple Romain
fon héritier.
Quant au Sylphium dont nous venons de parler, il n'eft pas déplacé fans
doute d'en donner ici quelque notion , d'après ce qu en ont dit, au fujet d une tête
de Magas, les Auteurs de la defcription des Pierres gravées d'Orléans. Cette
plante que les Anciens ont nommé Laferpitium, croiffoit en Syrie, en Perfe, en
Médie , & Théophrafie dit que la plus eftimée , que l'on appefloit par excellence
le Sylphium de Battus , venoit de la Cyrénaïque: on la met dans la claffe des
fimples Rofacées. Gro(Te & haute comme la Férule , elle a des feuilles difpofées
en ailes , fermes , charnues , roides & découpées à l'extrémité. Ces feuilles for-
tent deux à deux de chaque nœud de la plante, & un pédicule orné d'une
fleur en rofe fort à la naidànce des feuilles. La tête de la plante reüèmble
beaucoup à celle de l'artichaut. Au lever de la canicule tombent les femences
qui fuccèdent aux fleurs. Cette plante étoit d'un grand ufage dans la Méde-
cine & pour la Table : double raifon qui occafionna fa rareté. Cependant, quoique
du tems de Strabon elle manquât prefqu'entiérement, quoiqu'on en ait préfenté
une à Néron, comme une chofe extrêmement rare & précieufe , il eft difficile
de fe perfuader qu'elle foit entièrement perdue : il y a même des Auteurs pofté-
rieurs à ces tems, tels que Galien & Synéfas Evêque de Ptoiémaïde , qui
parlent d'elle comme d'une plante abondante, &., fi l'on fe donnoit la peine
d'examiner les plantes dont M. le Maire, Conful de France à Tripoli en 1706,
parle dans le mémoire de fon voyage à la Cyrénaïque , on pourroit recon-
noître que le Serfione ou Sépiffione , dont les campagnes de Derne font gar-
nies, de que les Arabes appellent Céfie, ou Zerra eft la même plante que le
Sylphium que l'on retrouve fur bien des médailles frappées autrefois dans ces
pays.
Planche XXX V.
SÉMIRAMIS, REINE D'ASSYRIE.
Eft-ce bien Sémiramis que nous offrent cette Cornaline , ce Jajpe mêlé de N°$. I.II& IIL
Calcédoine, & cette Calcédoine ? Il eft certain que c'eft la même tête que portent
Tome I. Q