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https://doi.org/10.11588/diglit.75293#0135
DE FL 0 R ENCE. 12$
Sur la Cornaline qui fuit immédiatement , on croit qu'une main Sçavante a N°. IL
tracé le portrait de quelque Roi de Thrace, dont le calque, pour emblème
particulier, porte un Triton qui lançe des flèches.
Gori dans le texte de fon ouvrage penfe que les têtes fuivantes repréfentent N°. III.
des Rois de Syrie ; mais il ne les nomme que dans fa table. Nous les nommerons
comme lui , & nous laifferons les Sçavans diffiper dans nos Lecteurs l'incertitude
où nous fommes nous-mêmes relativement à ces portraits.
Le N°. III, qui eft un beau Camée de Calcédoine , eft peut-être, dit Gori,
Antiochus II que les Miléfiens furnommèrent Théos, Théus ou Dieu, par recon-
noiffance de ce qu'il les avait délivrés de la tyrannie de Tymarque. Les anciens
Écrivains nous confervent l'hiftoire de fes guerres avec Ptolemée Philadelphe,
& de la paix honteufe qu'il fit avec ce Roi. Nous avons déjà parlé de la condition
que Philadelphe y avoit appolée, qu'il répudiroit Laodice pour époufer fa fille
Bérénice, dont les feuls enfans fuccéderoient à fa Couronne; mais à la mort de
Philadelphe, ce Prince répudia fa féconde époufe pour reprendre Laodice, qui,
craignant de nouvelles foibleffes de la part d'Antiochus, le fit périr par le poifon.
Démétrius , fils d'Antigone, furnommé Poliorcète, peut être, fuivant la table N°. IV
de Gori, celui dont la tête eft fi bien gravée fur le Grenat Oriental N°. IV.
Effectivement, fuivant Plutarque, outre une taille avantageufe, ce Prince avoit
une beauté fingulière. Sur ion vifage la gravité fe mêloit à la douceur: la viva-
cité & la majefté brilloient à la fois fur fa figure, caractères qui femblent retra-
cés fur notre Pierre. Le nom de Poliorcète, qui fignifie Preneur de Filles, donne
une idée de fon courage & de fon habileté; il étoit auffi patient que vif & belli-
queux. Quand il n'avoit point d'entreprife à fuivre, c'étoit l'homme du com-
merce le plus facile ^ le plus délicieux. Ses mœurs adaptées aux circonfiances
étoient févères dans la guerre St voluptueufes au fein de la paix. Nous ne
rapporterons point ici toutes les actions de Poliorcète : la manière dont il fe
fit connoître d'abord dans l'Afie mineure : fes diftérens avec Philadelphe, & les
mutuels échecs qu'ils reçurent l'un de l'autre : ce qu'il fit de bien & de mal. aux
Athéniens :-le crime à l'aide duquel il fe fit proclamer Roi de Macédoine :
comment il fut obligé de quitter ce Royaume, & comment il mourut prifonnier
de Séieucus. Nous nous contenterons de dire qu'il éprouva tous les avantages &
tous les revers dont la fortune s'amufe à tourmenter les humains & fur-tout Ie$
Rois.
Sur la Cornaline N°. V verroit-on Démétrius Soter que Gori indique dans fa N% y.
table ? C'eft ce que nous n'affirmerons point. Ce beau nom de Soter ou Sauveur,
Sur la Cornaline qui fuit immédiatement , on croit qu'une main Sçavante a N°. IL
tracé le portrait de quelque Roi de Thrace, dont le calque, pour emblème
particulier, porte un Triton qui lançe des flèches.
Gori dans le texte de fon ouvrage penfe que les têtes fuivantes repréfentent N°. III.
des Rois de Syrie ; mais il ne les nomme que dans fa table. Nous les nommerons
comme lui , & nous laifferons les Sçavans diffiper dans nos Lecteurs l'incertitude
où nous fommes nous-mêmes relativement à ces portraits.
Le N°. III, qui eft un beau Camée de Calcédoine , eft peut-être, dit Gori,
Antiochus II que les Miléfiens furnommèrent Théos, Théus ou Dieu, par recon-
noiffance de ce qu'il les avait délivrés de la tyrannie de Tymarque. Les anciens
Écrivains nous confervent l'hiftoire de fes guerres avec Ptolemée Philadelphe,
& de la paix honteufe qu'il fit avec ce Roi. Nous avons déjà parlé de la condition
que Philadelphe y avoit appolée, qu'il répudiroit Laodice pour époufer fa fille
Bérénice, dont les feuls enfans fuccéderoient à fa Couronne; mais à la mort de
Philadelphe, ce Prince répudia fa féconde époufe pour reprendre Laodice, qui,
craignant de nouvelles foibleffes de la part d'Antiochus, le fit périr par le poifon.
Démétrius , fils d'Antigone, furnommé Poliorcète, peut être, fuivant la table N°. IV
de Gori, celui dont la tête eft fi bien gravée fur le Grenat Oriental N°. IV.
Effectivement, fuivant Plutarque, outre une taille avantageufe, ce Prince avoit
une beauté fingulière. Sur ion vifage la gravité fe mêloit à la douceur: la viva-
cité & la majefté brilloient à la fois fur fa figure, caractères qui femblent retra-
cés fur notre Pierre. Le nom de Poliorcète, qui fignifie Preneur de Filles, donne
une idée de fon courage & de fon habileté; il étoit auffi patient que vif & belli-
queux. Quand il n'avoit point d'entreprife à fuivre, c'étoit l'homme du com-
merce le plus facile ^ le plus délicieux. Ses mœurs adaptées aux circonfiances
étoient févères dans la guerre St voluptueufes au fein de la paix. Nous ne
rapporterons point ici toutes les actions de Poliorcète : la manière dont il fe
fit connoître d'abord dans l'Afie mineure : fes diftérens avec Philadelphe, & les
mutuels échecs qu'ils reçurent l'un de l'autre : ce qu'il fit de bien & de mal. aux
Athéniens :-le crime à l'aide duquel il fe fit proclamer Roi de Macédoine :
comment il fut obligé de quitter ce Royaume, & comment il mourut prifonnier
de Séieucus. Nous nous contenterons de dire qu'il éprouva tous les avantages &
tous les revers dont la fortune s'amufe à tourmenter les humains & fur-tout Ie$
Rois.
Sur la Cornaline N°. V verroit-on Démétrius Soter que Gori indique dans fa N% y.
table ? C'eft ce que nous n'affirmerons point. Ce beau nom de Soter ou Sauveur,