DE FLORENCE. ïgt
$> habitons de la ville de Gabaa, (ce mot en Hébreu a la même lignification que
» Pergame en Grec), qui fut prile par les autres Tribus Confédérées , à l'aide
» d'une rufe de guerre & qui fut à fa fin livrée aux flâmmes par les Vain-
>9 queurs ? Le fçavant Auteur apprendra encore que c'eft le cantique de Débora
" qui, joint au même fujet traité dans les derniers Chapitres du Livredes Juges ,
» par un alliage que l'imagination des Grecs a eu l'art d'amalgamer, a produit
» le germe de l'Iliade d'Homère (i) „. De même qu'il eft impoffible que Thé-
fée ait affilié à la guerre de Troye, fuivant le fyftême de M. Durocher, il
eR impofiible auffiqu'il fe foit trouvé à la conquête de la Toifon d'Or,
puifque, d'après ce même Sçavant, « dans l'expédition des Argonautes , dans
» Jafon & Médée, l'on retrouvera Gédéon & les Madianites.... Dans Hercule ,
» Samfon ^ Jofué , dont Alcide n'eft que la traduction faite en Grec....Et que les
» noms d'Ajax, d'Enée, de Diomède , à'Agamemnon &. de Ménélas ne font
„ que des traductions de ceux des enfans de Jacob , Ruben , Simeon , Lêvi,
„ &c, &c,.... que les Grecs ont rendus dans leur langue tantôt avec une exac-
» titude littérale & tantôt avec des altérations groffières ». Ce même per-
fonnage de Théfée, dont nous venons de tracer l'hifioiie fabuleufe & fur les
exploits duquel nous venons d'élever quelques doutes d'après M. l'Abbé Duro-
cher , n'a femblé à d'autres Sçavans qu'un être allégorique, ou fes travaux
du moins ne font que des allégories du labourage des terres & du dcfféche-
ment des terreins marécageux : c'efi ainfi que penfe M. l'Abbé Bergier , qui
ne voit dans le combat contre les Amazones qu'un travail affidu au milieu
des terres fangeufes ^ aquatiques : fa defcente aux Enfers pour en tirer Profer-
pine , n'eft aux yeux de ce Sçavant que la culture des lieux bas pour en tirer
du grain : fi ce Héros enlève & conduit Ariadne, c'eft parce que fes foins
(i) Ce fyftême intéreffant de M. l'Abbé Durocher, annoncé dans fon ouvrage des Tems
Fabuleux, vient d'être annoncé de nouveau dans celui de M. l'Abbé Bonnaud, intitulé,
Hérodote Hiflorien du peuple Hébreu fans le fçavoir. On ne peut pas douter qu'une opinion
auffi extraordinaire ne heurte beaucoup de préjugés; mais quand on a lu, avec l'envie de
découvrir la vérité, & les deux ouvrages que nous venons de citer, & celui de M. l'Abbé
Chapelle, qui a pour titre, YHiftoire véritable des Tems Fabuleux : confirmée par les
critiques qu'on en a faites , ces mêmes préjuges perdent beaucoup de leur force, & Ion
defire que M. Guérin Durocher fe hâte de donner à fon fyftême tous les développemens
néceffaires qui le rendent inattaquable. Ce que nous avons cité avec des guillemets eft tiré
de l'ouvrage de M. l'Abbé Bonnaud.
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$> habitons de la ville de Gabaa, (ce mot en Hébreu a la même lignification que
» Pergame en Grec), qui fut prile par les autres Tribus Confédérées , à l'aide
» d'une rufe de guerre & qui fut à fa fin livrée aux flâmmes par les Vain-
>9 queurs ? Le fçavant Auteur apprendra encore que c'eft le cantique de Débora
" qui, joint au même fujet traité dans les derniers Chapitres du Livredes Juges ,
» par un alliage que l'imagination des Grecs a eu l'art d'amalgamer, a produit
» le germe de l'Iliade d'Homère (i) „. De même qu'il eft impoffible que Thé-
fée ait affilié à la guerre de Troye, fuivant le fyftême de M. Durocher, il
eR impofiible auffiqu'il fe foit trouvé à la conquête de la Toifon d'Or,
puifque, d'après ce même Sçavant, « dans l'expédition des Argonautes , dans
» Jafon & Médée, l'on retrouvera Gédéon & les Madianites.... Dans Hercule ,
» Samfon ^ Jofué , dont Alcide n'eft que la traduction faite en Grec....Et que les
» noms d'Ajax, d'Enée, de Diomède , à'Agamemnon &. de Ménélas ne font
„ que des traductions de ceux des enfans de Jacob , Ruben , Simeon , Lêvi,
„ &c, &c,.... que les Grecs ont rendus dans leur langue tantôt avec une exac-
» titude littérale & tantôt avec des altérations groffières ». Ce même per-
fonnage de Théfée, dont nous venons de tracer l'hifioiie fabuleufe & fur les
exploits duquel nous venons d'élever quelques doutes d'après M. l'Abbé Duro-
cher , n'a femblé à d'autres Sçavans qu'un être allégorique, ou fes travaux
du moins ne font que des allégories du labourage des terres & du dcfféche-
ment des terreins marécageux : c'efi ainfi que penfe M. l'Abbé Bergier , qui
ne voit dans le combat contre les Amazones qu'un travail affidu au milieu
des terres fangeufes ^ aquatiques : fa defcente aux Enfers pour en tirer Profer-
pine , n'eft aux yeux de ce Sçavant que la culture des lieux bas pour en tirer
du grain : fi ce Héros enlève & conduit Ariadne, c'eft parce que fes foins
(i) Ce fyftême intéreffant de M. l'Abbé Durocher, annoncé dans fon ouvrage des Tems
Fabuleux, vient d'être annoncé de nouveau dans celui de M. l'Abbé Bonnaud, intitulé,
Hérodote Hiflorien du peuple Hébreu fans le fçavoir. On ne peut pas douter qu'une opinion
auffi extraordinaire ne heurte beaucoup de préjugés; mais quand on a lu, avec l'envie de
découvrir la vérité, & les deux ouvrages que nous venons de citer, & celui de M. l'Abbé
Chapelle, qui a pour titre, YHiftoire véritable des Tems Fabuleux : confirmée par les
critiques qu'on en a faites , ces mêmes préjuges perdent beaucoup de leur force, & Ion
defire que M. Guérin Durocher fe hâte de donner à fon fyftême tous les développemens
néceffaires qui le rendent inattaquable. Ce que nous avons cité avec des guillemets eft tiré
de l'ouvrage de M. l'Abbé Bonnaud.
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