I52 LE MUSEUM
Cornaline N°. II. Plane. LVII , où l'on voit ce Héros portant un aigle fur un
de fes bras étendu , & de l'autre main tenant fa coupe admirable avec laquelle
Apollodore raconte qu'il navigua pour aller délivrer Frométhée.
Hercule, que rien n'avoit pu affoiblir, qu'aucuns dangers & les menaces
mêmes des Dieux n'avoient point effrayé , ce Vainqueur des monftres & des
brigands, ce Héros indomptable fut cependant vaincu à fon tour, & le plus
petit des Dieux, l'Amour, eut fur lui l'honneur de la victoire ; l'Amour à qui
rien ne réfifte, ce maître des humains & des Divinités , contre lefquels les
flèches, la maffue, les forces du corps n'ont pas de puiffance. Sur YAgathe-
Sardoine N°. III, & la Cornaline N°. IV de la Plane. LIII, ainfi que fur la
Calcédoine N°. I de la Plan. LIV, on voit Hercule trifie , abattu, fuccom-
bant au poids de l'Amour qui, triomphant, affis fur fes épaules ou courbé
fur elles femble jouir de fa victoire; &: fur le Jafpe mêlé de Calcédoine N°. III
de la Plan. ' LIV, le même Amour paroît en Vainqueur, conduifant captif Her-
cule, dont les mains font liées derrière le dos en figne d'efclavage. Une antique
Épigramme de l'Anthologie ne fert pas peu à confirmer cette explication de
nos quatre Pierres. Au rapport de Spon qui la cite, on la lit à Vemfe fur
la bafe d'une ftatue d'Hercule. Antonio Maria Salvini, qui avoit entrepris,
mais qui, furpris par la mort, n'a pu terminer une traduction de toutes les
Épigrammes de l'Anthologie, a traduit celle-ci , & dans notre langue nous allons
tâcher d'en rendre le fens. « Alcide, où eft ton énorme maffue ? Où eh la
» dépouille du lion Néméen? Pourquoi n'as-tu plus cette figure redoutable
» & menaçante ? Pourquoi ton carquois eft-il vuide? Qui donc a pu fi bien
„ rendre ton abattement & ta trifteffe ? Lyfippe a fçu donner au bronze les
» cara&ères de la douleur. Tu regrettes tes armes, eh ! qui t'en a dépouillé ?
„ L'Amour, le cruel Amour, ce petit Dieu qui , quoiqu'aîlé , eft le plus
» pefant des fardeaux ».
On conçoit facilement que les Artifies n'ont pas fans raifon gravé Hercule
fous cette heureufe allégorie, quand on penfe aux fdibleffes de fon cœur.
On connoît fa paffion pour Omphale , dont notre Héros prenait la que-
nouille , & à laquelle il offrit en pur don la dépouille du lion Néméen, fa
maffue, &, fuivant quelques Auteurs, la ceinture & la hache ravies à Qppotite,
Reine des Amazones. Parée des cadeaux de fon amant, Omphale eft gravée fur
YAméthyfte N°. I, la Cornaline N°. Il & Y Agathe-Sardoine N°. III de la
Planche LV,
Cornaline N°. II. Plane. LVII , où l'on voit ce Héros portant un aigle fur un
de fes bras étendu , & de l'autre main tenant fa coupe admirable avec laquelle
Apollodore raconte qu'il navigua pour aller délivrer Frométhée.
Hercule, que rien n'avoit pu affoiblir, qu'aucuns dangers & les menaces
mêmes des Dieux n'avoient point effrayé , ce Vainqueur des monftres & des
brigands, ce Héros indomptable fut cependant vaincu à fon tour, & le plus
petit des Dieux, l'Amour, eut fur lui l'honneur de la victoire ; l'Amour à qui
rien ne réfifte, ce maître des humains & des Divinités , contre lefquels les
flèches, la maffue, les forces du corps n'ont pas de puiffance. Sur YAgathe-
Sardoine N°. III, & la Cornaline N°. IV de la Plane. LIII, ainfi que fur la
Calcédoine N°. I de la Plan. LIV, on voit Hercule trifie , abattu, fuccom-
bant au poids de l'Amour qui, triomphant, affis fur fes épaules ou courbé
fur elles femble jouir de fa victoire; &: fur le Jafpe mêlé de Calcédoine N°. III
de la Plan. ' LIV, le même Amour paroît en Vainqueur, conduifant captif Her-
cule, dont les mains font liées derrière le dos en figne d'efclavage. Une antique
Épigramme de l'Anthologie ne fert pas peu à confirmer cette explication de
nos quatre Pierres. Au rapport de Spon qui la cite, on la lit à Vemfe fur
la bafe d'une ftatue d'Hercule. Antonio Maria Salvini, qui avoit entrepris,
mais qui, furpris par la mort, n'a pu terminer une traduction de toutes les
Épigrammes de l'Anthologie, a traduit celle-ci , & dans notre langue nous allons
tâcher d'en rendre le fens. « Alcide, où eft ton énorme maffue ? Où eh la
» dépouille du lion Néméen? Pourquoi n'as-tu plus cette figure redoutable
» & menaçante ? Pourquoi ton carquois eft-il vuide? Qui donc a pu fi bien
„ rendre ton abattement & ta trifteffe ? Lyfippe a fçu donner au bronze les
» cara&ères de la douleur. Tu regrettes tes armes, eh ! qui t'en a dépouillé ?
„ L'Amour, le cruel Amour, ce petit Dieu qui , quoiqu'aîlé , eft le plus
» pefant des fardeaux ».
On conçoit facilement que les Artifies n'ont pas fans raifon gravé Hercule
fous cette heureufe allégorie, quand on penfe aux fdibleffes de fon cœur.
On connoît fa paffion pour Omphale , dont notre Héros prenait la que-
nouille , & à laquelle il offrit en pur don la dépouille du lion Néméen, fa
maffue, &, fuivant quelques Auteurs, la ceinture & la hache ravies à Qppotite,
Reine des Amazones. Parée des cadeaux de fon amant, Omphale eft gravée fur
YAméthyfte N°. I, la Cornaline N°. Il & Y Agathe-Sardoine N°. III de la
Planche LV,