Planche LV. Au rapport d'Hygin, la fille de Jardanus, Roi des Ly+ens, com-
bla fon amant de prélens, en reconnoiffance de ce qu'il avoir tué un dragon qui,
fléau de la contrée, pres du fleuve Sagaris, faifoit périr les hommes & dévaftoit
tous les fruits. C'eft d'une Amazone nue que la pâte de verre imitant XAndihyfe
N°. III Plan. LV1 nous offre l'image : elle porte un cafque ; par derrière eft
une autre femme qui s'appuie fur elle, & aux pieds de qui l'on voit un
bouclier.
Nous ne parlerons pas ici des Amazones , de la victoire d'Hercule fur elles,
puifque nous avons déjà regardé leur exiftence comme étant pour le moins
incertaine; mais Initierions - nous auffi ce que M. Bergicr dit COmphale ?
Cette prétendue Reine de Lydie n'eft , fuivant cet Ecrivain, qu’une colline
fituee fur les bords du Jardanus. Tmolus fon époux, eft une montagne de
Lydie très-connue. Elle a réduit Hercule en fervitude, & l'a obligé de filer;
c'eft-à-dire, que pour faire une chauffée de une digue au Jardanus, il fallut
fuivre le contour de la colline & faire tourner l'ouvrage autour comme un
fil. L'équivoque , ajoute le même Ecrivain , vient de ce que NN fignifie
tout-à-la-fois, aller, nager & filer, & qu'il fe confond aifément avec N%%
couler.
Enfin après tant de travaux foutenus avec gloire, Hercule fut mis par Jupiter
au rang des aftres : c'eft cette apothéofe qu'annonce la Cornaline N°. III,
Plan. LVII , fur laquelle on voit ce Héros-Dieu , la tête orné d'une cou-
ronne radiale entourée de cinq étoiles. Les Anciens, comme l'on fçait, don-
noient aux Dieux des étoiles pour attributs , & ces aftres leur fervoient
encore pour défigner la préfence bienfaifante des Divinités.
Notre Héros, ainfi divinifé, méritoit une alliance divine; fille de Jupiter &
de Junon, la Déeffe de la Jeuneffe, Hébé, charmante Échanfonne des Cieux,
devint fon époufe après la chute qu'elle fit en portant du neHar aux Dieux, & ,
fuivant bien des Auteurs, ce mariage fymbolique eft l'emblème de la réunion
de la jeuneffe avec la force. Le Béril N°. IV, Plan. LVII , repréfente cette
jeune Divinité, approchant de fa bouche une coupe d'or, comme pour goûter
le ne&ar qu'elle contient. Stace l'a peinte dans fes Vers offrant cette boiffon
célefte à fon augufie époux. On ne fçauroit rendre d une manière plus fpiri-
tuelle la chute d'Hébé, fa honte après cette chûte, les fenfations des Déefïes
lorsqu'elles virent Hercule l'époufer, que ne l'a fait dernièrement M. Maréchal
Tome l.V
bla fon amant de prélens, en reconnoiffance de ce qu'il avoir tué un dragon qui,
fléau de la contrée, pres du fleuve Sagaris, faifoit périr les hommes & dévaftoit
tous les fruits. C'eft d'une Amazone nue que la pâte de verre imitant XAndihyfe
N°. III Plan. LV1 nous offre l'image : elle porte un cafque ; par derrière eft
une autre femme qui s'appuie fur elle, & aux pieds de qui l'on voit un
bouclier.
Nous ne parlerons pas ici des Amazones , de la victoire d'Hercule fur elles,
puifque nous avons déjà regardé leur exiftence comme étant pour le moins
incertaine; mais Initierions - nous auffi ce que M. Bergicr dit COmphale ?
Cette prétendue Reine de Lydie n'eft , fuivant cet Ecrivain, qu’une colline
fituee fur les bords du Jardanus. Tmolus fon époux, eft une montagne de
Lydie très-connue. Elle a réduit Hercule en fervitude, & l'a obligé de filer;
c'eft-à-dire, que pour faire une chauffée de une digue au Jardanus, il fallut
fuivre le contour de la colline & faire tourner l'ouvrage autour comme un
fil. L'équivoque , ajoute le même Ecrivain , vient de ce que NN fignifie
tout-à-la-fois, aller, nager & filer, & qu'il fe confond aifément avec N%%
couler.
Enfin après tant de travaux foutenus avec gloire, Hercule fut mis par Jupiter
au rang des aftres : c'eft cette apothéofe qu'annonce la Cornaline N°. III,
Plan. LVII , fur laquelle on voit ce Héros-Dieu , la tête orné d'une cou-
ronne radiale entourée de cinq étoiles. Les Anciens, comme l'on fçait, don-
noient aux Dieux des étoiles pour attributs , & ces aftres leur fervoient
encore pour défigner la préfence bienfaifante des Divinités.
Notre Héros, ainfi divinifé, méritoit une alliance divine; fille de Jupiter &
de Junon, la Déeffe de la Jeuneffe, Hébé, charmante Échanfonne des Cieux,
devint fon époufe après la chute qu'elle fit en portant du neHar aux Dieux, & ,
fuivant bien des Auteurs, ce mariage fymbolique eft l'emblème de la réunion
de la jeuneffe avec la force. Le Béril N°. IV, Plan. LVII , repréfente cette
jeune Divinité, approchant de fa bouche une coupe d'or, comme pour goûter
le ne&ar qu'elle contient. Stace l'a peinte dans fes Vers offrant cette boiffon
célefte à fon augufie époux. On ne fçauroit rendre d une manière plus fpiri-
tuelle la chute d'Hébé, fa honte après cette chûte, les fenfations des Déefïes
lorsqu'elles virent Hercule l'époufer, que ne l'a fait dernièrement M. Maréchal
Tome l.V