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Mulot, François Valentin; Ludwig [Gefeierte Pers.]; David, François Anne [Ill.]
Le Museum De Florence Ou Collection Des Pierres Gravées, Statues, Médailles et Peintures: Qui se trouvent à Florence, principalement dans le Cabinet du Grand Duc de Toscane; Dédié & présenté à Monsieur, Frère du Roi (Band 1): Pierres Antiques — Paris: David, 1787

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https://doi.org/10.11588/diglit.75293#0187
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D E FLORE NC E. 17,
Calcédoine. Il étoit originaire de Tufculum, & fa famille étoit Plébéienne ;
mais fa fageffe & fes vertus l'élevèrent aux premières charges de la Répu-
blique. Homme jufte, mais inflexible, il eut des appréciateurs & des enne-
mis : ceux-ci ne purent empêcher qu'on lui élevât une ftatue qui portoit
cette mémorable infcription : A la gloire de Caton, qui a remédié à la corruption
des mœurs. Orateur célèbre , il fut furnommé le Démofthènes des Romains , ainfi
que le rapporte Plutarque. Il reftoit encore, du tems de Cicéron, cent cinquante
de fes difcours & d'autres ouvrages : nous n'avons de lui maintenant que des
fragmens de fon hifloire des origines des Ailles d'Italie & fon traité ^Œconomie
rurale, ( de re rufticâ), traduit par M. Saboureux de la Bonneterie. Nous ne
pouvons réfifier à donner ici une copie du portrait de ce grand homme , tracé
de la main de Tite-Live : « il avoit, dit cet Ecrivain, tant de vigueur dans
„ l'ame & tant d'efprit, que quelque fut fon origine, il ne fembloit avoir
» befoin que de lui - même pour établir fa fortune. Perfonne ne poffédoit
„ mieux que ce Romain le grand art de conduire les affaires particulières
» & de traiter les intérêts publics. Également il étoit verfé dans les connoif-
» fances nécessaires au fein des Villes & dans celles qu'exigent les champs;
„ les uns doivent leur élévation à l'étude qu'ils ont faite de la Jurifpru-
„ dence , les autres à leur éloquence : des exploits guerriers en ont conduit
» beaucoup aux honneurs ; mais Caton avoit tellement l'efprit propre à tout,
» qu'il paroiffoit deftiné par la Nature à chacune des chofes qu'il entrepre-
» noit. Homme brave & courageux, on pouvoit célébrer fes hauts faits dans
» la guerre, & les grades militaires qu'il acquit ne faifant qu'augmenter fa
„ valeur, il put être mis au rang des plus grands Généraux d'armée. Dans la
„ paix on pouvoit avec confiance lui propofer toute efpèce de difficulté fur
„ les Loix : la Jurifprudence fembloit être fa fcience favorite. Falloit-il parler?
„ A i'inftant fe déployoit fon éloquence qu'atteftent encore fes écrits qui lui
„ ont furvécu. Combien n'a-t-il pas prononcé de harangues pour lui, pour
„ les autres & contre les autres ? Car il vainquit fes ennemis , & par les
„ coups qu'il leur porta & par fes défenfes. Si des envieux tentèrent de laffer
„ fon courage, il réuffit bien plus à les fatiguer, & l'on ne fçauroit trop décider
„ fi les Grands le tourmentèrent plus qu'il ne les tourmenta. Il avoit , à la
„ vérité, un caractère âpre, une langue trop vive & trop mordante; mais fon
„ cœur étoit invincible aux attaques des paffions. Inta& , irrépréhenfible, il
„ méprifoit & la faveur & les richeflés : la fobriété faifoit fa force. Prefqu'im-
„ paffible au milieu des plus pénibles travaux, on eut cru que dans un corps
Tome I.

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