DE FLORENCE. fy
hymnes, & l'un d'eux, que lut Paufanias, étoit gravé fur une colonne prè<
d'un Autel élevé à ce Dieu par Ptolémée fils de Lagus. Nous tirons ces détails
de l'ouvrage de MM. le Bond & de la Chau: il nous en offrent bien d'autres
encore fur la portion du lieu où étoit placé l'Oracle d'Ammon, & fur l'origine
de ce furnom de Jupiter. Après avoir cité le témoignage de Catulle , celui de
Stlius Italiens, le fentiment de Martianus Capella ^ l'interprétation de Veffus,
ces do&es Ecrivains concluent « que Je fentiment le plus probable eft celui
» qui place le Temple & l'Oracle dans la Lybie, à l'Orient de la Cyrénaïque,
» proprement dite, à l'Occident de l'Egypte & au Nord des Garamanthes.
„ Il étoit, continuent ces mêmes Auteurs , fitué entre la Cyrénaïque & la
» Marmarique , dans un lieu arrofé de ruiffeaux & planté de palmiers, pofition
„ d'autant plus agréable, que le refte du pays étoit aride & délert. Près du
» Temple, on voyoit une fontaine, nommée la Fontaine du Soleil, dont Quinte-
» Curce & Arrien racontent des chofes merveiileufes. Ses eaux étoient froides
„ le jour; mais s'échauffant par degrés, à mefure que le Soleil difparoifloit, elles
„ étoient brûlantes pendant la nuit ». L'origine du nom d'Ammon a fait auffi
l'objet des recherches des Sçavans. Ceux qui regardent l'hiftoire de Bacchus
comme fabuleufe , ne croiront sûrement pas que ce foit lui qui ait donné ce
nom à Jupiter pour perpétuer la connoiflànce d'un bienfait accordé par ce
Dieu qui , par le moyen d'un bélier , lui fit au milieu des fables brûlans
de la Lybie reconnaître une fource où il fe défahera. Ceux qui aiment les
étymologies pourront croire que le mot d'Amun, qui, chez les Egyptiens,
fuivant Hécatée, fignifie quelque chofe d'inconnu, a dû fervir à çara&érifer
Jupiter le fouverain des Dieux. Les hommes pieux qui ne voyent dans le
nom de Jupiter que celui de Jéhovah, qui défignoit le vrai Dieu, applau-
diront bien davantage encore à ce fentiment. Les amateurs du fyftême qui
fonde la Mythologie fur l'Aftronomie, préféreront l'opinion de ceux qui
prétendent que Jupiter eft le Soleil, & qu'Ammon dérivé du mot Cham, qui,
che% les Hébreux, fignifie également le Soleil &: la chaleur, eft l'épithète
naturelle de ce Dieu. Enfin, les Écrivains qui veulent que la Fable ne foit
qu'une corruption de l'hiftoire, fouriront avec plaifir au fentiment d'après
lequel Amman eft dérivé de Ckam, père de Mitsrdim ^ des Egyptiens , qui
fut adoré en Afrique fous le nom de Jupiter Ammon.
Au furplus, l'Oracle de Jupiter Ammon, fi célèbre d'abord, comme nous
l'avons dit, & qui avoit fait former & exécuter par Alexandre le projet de
paffer pour le fils de çe Dieu , avoit beaucoup moins de vogue du tems d^
Tome I. Dd
hymnes, & l'un d'eux, que lut Paufanias, étoit gravé fur une colonne prè<
d'un Autel élevé à ce Dieu par Ptolémée fils de Lagus. Nous tirons ces détails
de l'ouvrage de MM. le Bond & de la Chau: il nous en offrent bien d'autres
encore fur la portion du lieu où étoit placé l'Oracle d'Ammon, & fur l'origine
de ce furnom de Jupiter. Après avoir cité le témoignage de Catulle , celui de
Stlius Italiens, le fentiment de Martianus Capella ^ l'interprétation de Veffus,
ces do&es Ecrivains concluent « que Je fentiment le plus probable eft celui
» qui place le Temple & l'Oracle dans la Lybie, à l'Orient de la Cyrénaïque,
» proprement dite, à l'Occident de l'Egypte & au Nord des Garamanthes.
„ Il étoit, continuent ces mêmes Auteurs , fitué entre la Cyrénaïque & la
» Marmarique , dans un lieu arrofé de ruiffeaux & planté de palmiers, pofition
„ d'autant plus agréable, que le refte du pays étoit aride & délert. Près du
» Temple, on voyoit une fontaine, nommée la Fontaine du Soleil, dont Quinte-
» Curce & Arrien racontent des chofes merveiileufes. Ses eaux étoient froides
„ le jour; mais s'échauffant par degrés, à mefure que le Soleil difparoifloit, elles
„ étoient brûlantes pendant la nuit ». L'origine du nom d'Ammon a fait auffi
l'objet des recherches des Sçavans. Ceux qui regardent l'hiftoire de Bacchus
comme fabuleufe , ne croiront sûrement pas que ce foit lui qui ait donné ce
nom à Jupiter pour perpétuer la connoiflànce d'un bienfait accordé par ce
Dieu qui , par le moyen d'un bélier , lui fit au milieu des fables brûlans
de la Lybie reconnaître une fource où il fe défahera. Ceux qui aiment les
étymologies pourront croire que le mot d'Amun, qui, chez les Egyptiens,
fuivant Hécatée, fignifie quelque chofe d'inconnu, a dû fervir à çara&érifer
Jupiter le fouverain des Dieux. Les hommes pieux qui ne voyent dans le
nom de Jupiter que celui de Jéhovah, qui défignoit le vrai Dieu, applau-
diront bien davantage encore à ce fentiment. Les amateurs du fyftême qui
fonde la Mythologie fur l'Aftronomie, préféreront l'opinion de ceux qui
prétendent que Jupiter eft le Soleil, & qu'Ammon dérivé du mot Cham, qui,
che% les Hébreux, fignifie également le Soleil &: la chaleur, eft l'épithète
naturelle de ce Dieu. Enfin, les Écrivains qui veulent que la Fable ne foit
qu'une corruption de l'hiftoire, fouriront avec plaifir au fentiment d'après
lequel Amman eft dérivé de Ckam, père de Mitsrdim ^ des Egyptiens , qui
fut adoré en Afrique fous le nom de Jupiter Ammon.
Au furplus, l'Oracle de Jupiter Ammon, fi célèbre d'abord, comme nous
l'avons dit, & qui avoit fait former & exécuter par Alexandre le projet de
paffer pour le fils de çe Dieu , avoit beaucoup moins de vogue du tems d^
Tome I. Dd