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Maspero, Henri; Edgar, Campbell Cowan; Breccia, Annibale Evaristo; Lefebvre, Gustave; Spiegelberg, Wilhelm; Legrain, Georges: Le musée égyptien
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.9426#0011
LE MUSÉE ÉGYPTIEN.
PLANCHES I-IV.
Un double graffito, tracé sur les rochers cTAssouan, nous a fait connaître depuis
longtemps déjà deux personnages, qui vécurent à la fin du règne d'Aménôthès III
et sous celui de Khouniatonou, et qui jouèrent un rôle important parmi les artistes
d'alors''^.
Le premier, Mani, fils de Qenamon, était directeur des travaux dans la Mon-
tagne Rouge (les carrières de granit dAssouan), et chef des sculpteurs dans tous
les grands monuments royaux quAménôthès III édifiait alors. Mani, dans son
service, relevait des architectes Suti et Hor, qui avaient charge, l'un des monu-
ments de l'est, l'autre de ceux de l'ouestde Thèbes(2l Aménôthès, fils de Hapoui,
commandait à ceux-là, et joignait à ses nombreux et hauts titres celui de directeur
des travaux du roi en tout ce qui concerne ses grands monuments, qui lui sont
apportés en pierre bien taillée '3'. Or il advint qu'on voulut avoir une statue
d'Aménôthès III en granit rose. Mani fut envoyé en mission, vint à Assouan,
dégagea un bloc de la carrière, et le façonna si bien qu'il en tira un colosse du
roi assis, auprès duquel se dressait l'image plus petite de la reine ïii : cette
statue fut nommée rrAménôthès III, prince (ou Soleil) des princes»'4). Mani
n'eut garde de manquer à l'usage antique et il consigna le fait sur les rochers
dAssouan; il se fit portraire présentant des offrandes et brûlant de l'encens
devant la statue d'Aménôthès III qu'il avait faite, et vénérant les noms du roi.
Mani, à tout bien prendre, n'était, au point de vue administratif, qu'un artiste,
un sculpteur, un tailleur de pierre, un de ceux qui n'ont même pas signé tant
de merveilleuses statues que nous admirons aujourd'hui. La profession était
W Mariette, Monuments divers, pl. 26 u; Brugsch, Geschichte ^Egyptens, p. &21-&23; Maspero,
Histoire ancienne, t. II, p. 32o; J. de Morgan, Catalogue des monuments et inscriptions de VEgypte antique,
t. I, p. ko.
W Cf. Pierret, Recueil de monuments, t. I, p. 70.
'3) Cf. Maspero, Note sur le rapport de M. Legrain, dans les Annales du Service des Antiquités, t. II,
p. 28/1. Aménôthès se vante ailleurs (Mariette, Karnak, p. 36) d'avoir érigé des colosses (ceux de
Memnon?) dont la sculpture peut être attribuée à Mani.
'4) Cf. J. de Morgan, Catalogue des monuments, 1.1, p. ho et 63. Cette statue ne serait-elle pas celle
qui demeure abandonnée sur la route d'Assouan? Elle est figurée p. 62 du même volume.
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PLANCHES I-IV.
Un double graffito, tracé sur les rochers cTAssouan, nous a fait connaître depuis
longtemps déjà deux personnages, qui vécurent à la fin du règne d'Aménôthès III
et sous celui de Khouniatonou, et qui jouèrent un rôle important parmi les artistes
d'alors''^.
Le premier, Mani, fils de Qenamon, était directeur des travaux dans la Mon-
tagne Rouge (les carrières de granit dAssouan), et chef des sculpteurs dans tous
les grands monuments royaux quAménôthès III édifiait alors. Mani, dans son
service, relevait des architectes Suti et Hor, qui avaient charge, l'un des monu-
ments de l'est, l'autre de ceux de l'ouestde Thèbes(2l Aménôthès, fils de Hapoui,
commandait à ceux-là, et joignait à ses nombreux et hauts titres celui de directeur
des travaux du roi en tout ce qui concerne ses grands monuments, qui lui sont
apportés en pierre bien taillée '3'. Or il advint qu'on voulut avoir une statue
d'Aménôthès III en granit rose. Mani fut envoyé en mission, vint à Assouan,
dégagea un bloc de la carrière, et le façonna si bien qu'il en tira un colosse du
roi assis, auprès duquel se dressait l'image plus petite de la reine ïii : cette
statue fut nommée rrAménôthès III, prince (ou Soleil) des princes»'4). Mani
n'eut garde de manquer à l'usage antique et il consigna le fait sur les rochers
dAssouan; il se fit portraire présentant des offrandes et brûlant de l'encens
devant la statue d'Aménôthès III qu'il avait faite, et vénérant les noms du roi.
Mani, à tout bien prendre, n'était, au point de vue administratif, qu'un artiste,
un sculpteur, un tailleur de pierre, un de ceux qui n'ont même pas signé tant
de merveilleuses statues que nous admirons aujourd'hui. La profession était
W Mariette, Monuments divers, pl. 26 u; Brugsch, Geschichte ^Egyptens, p. &21-&23; Maspero,
Histoire ancienne, t. II, p. 32o; J. de Morgan, Catalogue des monuments et inscriptions de VEgypte antique,
t. I, p. ko.
W Cf. Pierret, Recueil de monuments, t. I, p. 70.
'3) Cf. Maspero, Note sur le rapport de M. Legrain, dans les Annales du Service des Antiquités, t. II,
p. 28/1. Aménôthès se vante ailleurs (Mariette, Karnak, p. 36) d'avoir érigé des colosses (ceux de
Memnon?) dont la sculpture peut être attribuée à Mani.
'4) Cf. J. de Morgan, Catalogue des monuments, 1.1, p. ho et 63. Cette statue ne serait-elle pas celle
qui demeure abandonnée sur la route d'Assouan? Elle est figurée p. 62 du même volume.
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