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Nicolle, Marcel [Editor]
Rembrandt: aux expositions d'Amsterdam et de Londres — Paris: Librairie Paul Ollendorff, 1899

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https://doi.org/10.11588/diglit.71577#0068
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L'EXPOSITION REMBRANDT A AMSTERDAM

Nous ne ferons que signaler le fragment si intéressant, seul reste de la
Leçon d'anatomie du PL Degman ; l'œuvre appartient à la ville d'Amsterdam;
elle est bien connue (n° 97, — 1656).
Dans ces derniers tableaux, il est facile de le remarquer, la facture de
Rembrandt tend à s'élargir encore; et nous le savons, en dépit du goût con-
temporain, cette pratique ira toujours s'accentuant. Cependant, moins que
jamais, le public n'était à ce moment porté vers cette mâle peinture. Aussi
à cette époque, pour sacrifier à la mode, des élèves de Rembrandt, et non des
moindres, Maës par exemple, renient les leçons de leur maître et adoptent une
nouvelle exécution brillante, lissée, joliment maniérée et fade. Au contraire,
comme nous l'avons déjà indiqué, dans ses œuvres de vieillesse, Rembrandt
dédaigneux du succès du moment, continue à exagérer toujours sa manière
jusqu'à sa mort.
Déjà, peut-on imaginer étude plus puissante de relief et de coloration que
cette admirable Vieille femme, occupée à se couper les ongles. Toutes les qua-
lités du maître y sont réunies, môme une surprenante délicatesse d'exécu-
tion dans certains détails (n° 101, — 1658, à M. R. Kann, à Paris).
Un autre Portrait de femme, d'une simple servante peut-être, nous paraît
d'une époque postérieure. Il est d'une facture exaspérée et rappelle, plus
môme que Rembrandt, Aert de Gelder, l'élève de sa vieillesse (n° 104, — vers
1660, à M. G. Rath, Budapest). Sans avoir passé par ces manières successives,
où s'était formée la personnalité de son maître, A. de Gelder, entré jeune chez
Rembrandt vieux, prend aussitôt cette facture heurtée, aux empâtements
excessifs, dont il se servira à son tour assez habilement pour que souvent on
ait hésité à attribuer certaines œuvres à l'un plutôt qu'à l'autre.
On connaît le beau portrait de Rembrandt vieux, daté de 1660 et placé au
Salon carré du Louvre, non loin de l'Homme au gant du Titien. Le dernier
portrait du maître par lui-même, à l'exposition d'Amsterdam, n'est guère
antérieur; il offre la même physionomie, déjà ridée, fatiguée, vieillie. Ici un
béret remplace le serre-tête. L'œuvre est de belle qualité, un peu noircie
sous un vernis devenu jaune et assez opaque (n° 102, Rembrandt à un âge
avancé, les mains jointes, — ^ 1659, au duc de Buccleuch, Londres). De la même
année, et dans des proportions plus réduites, nous avons encore un petit
Portrait d'homme, en manteau rouge, à la physionomie bien caractérisée
(n° 103, à M. M. Kann, Paris).
 
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