Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]: Nouvelles annales (1.1836)

I. TEMPLE DE GOZO. 9

de 23m,00 de c en d, et de 16m,10 de e en f. L'aréa antérieure
de ce temple pre'senie sur la droite en entrant, une distribution
dans laquelle il est facile de reconnaître une très grande ana-
logie avec ce que nous représentent quelques médailles de
Chypre, où l'on a cru voir avec raison le sanctuaire du temple
de Paphos ; des pierres de différentes formes qui partent des
deux côtés de l'aréa composent une espèce de parapet, et lais-
sent vers le milieu un espace vide , dans lequel il est facile de
reconnaître l'entrée qui donnait dans le sanctuaire; un marche-
pied à rebord, de forme circulaire , se trouve encore au bas de
cette ouverture, et représente tout-à-fait une pareille pièce qui
existait certainement à Paphos, puisque nous la retrouvons très
clairement indiquée sur les monnaies en question. Cette porte,
dont l'entrée ne devait pas être permise à tout le monde, était
fermée par une grille circulaire qui venait s'adapter contre le
rebord encore existant : elle aura sans doute été de bronze, et
telle à peu près que nous la représente la fig. cl.

Après avoir traversé le seuil de ladite porte, on trouve deux
espèces de degrés, assez bas, mais d'égale hauteur, qui laissent
entre eux un espace v moins élevé. Cette particularité rappelle
les seuils sacrés des temples orientaux placés à Ventrée des
sanctuaires , seuils sur lesquels il n'était pas permis de poser le
pied, et que les prêtres eux-mêmes ne pouvaient franchir qu'en
le dépassant par une enjambée ou en sautant par dessus ; c'est
ainsi que se conduisirent les prêtres de Dagon à Azoth, après
que les fragments de la statue eurent touché le seuil de la porte,
qui, devenu par là sacré pour eux, ne pouvait plus être foulé
par leurs pieds (1).

Un examen attentif de ce lieu m'a porté à croire que cet
espace v, actuellement d'un niveau inférieur à celui du sol en-
vironnant , était jadis occupé par une dalle de matière proba-
blement plus précieuse que celle des deux pierres latérales ,
destinées seules à être touchées par le pied humain ; nous avons
encqre en Asie des exemples de seuils semblables, celui, par

(0 Voyez à ce sujettes dcclcs commentaires deD. Calmet.sur ce passage, tom. II.
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