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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Witte, Jean Joseph Antoine Marie de: Aphrodite Colias
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0103

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IV. APHRODITE COLIAS. 93

Ainsi, à la naissance d'Aphrodite, comme dans tous les
mythes relatifs à cette déesse, nous voyons constamment in-
tervenir des poissons. Aussi les Syriens s'abstenaient-ils de man-
ger des poissons, de peur de prendre dans les étangs Derceto
elle-même (1).

Nous avons déjà trouvé quelques rapprochements à faire en-
tre la Vénus honorée sur le promontoire Colias et la Démèter
la Noire dePhigalie; en effet, la vieille statue de bois décrite
par Pausanias a comme attributs caractérisques un dauphin et
une colombe (2) , par conséquent les animaux qui, chez les Sy-
riens , étaient regardés comme sacres et comme symboles
vivants des deux grandes déesses Derceto et Sémiramis (3).

Quant au noni du promontoire Golias qui offrait de la res-
semblance avec une jambe d'homme, selon le témoignage de
quelques auteurs (4), nous pouvons produire une rare mé-
daille de Sinope (5), qui montre une tête d'animal, ressem-
blant à celle d'un bœuf, posée sur une jambe humaine.

Une divinité en forme de jambe n'est guère éloignée d'une
déesse en forme de colonne (6) ou dont le corps se termine en
gaîne; telle était l'Aphrodite honorée par les Cypriens, comme
nous avons vu plus haut. D'ailleurs, le xoanon consacré par
Thésée à Apollon n'avait pas de pieds; la figure des tétra-

' (1) Selden, de Dits Syms, II, 5. Les prêtres de Neptune, nommés hiéromnémones,
s'abstiennent de manger des poissons. Plularch. Sympos., VIII, p. 913 et 14, Reiske.
Cf. Plularch. de Solert. Anim., X, p. 92. D'après un passage de Julien (Orat., V,
p. 176) , on pourrait croire que, dans le culte phrygien de la Mère des Dieux,
les Galles s'abstenaient de manger des poissons. En Egypte les prêtres ne pouvaient
manger aucun poisson. ( llerodot., II , 57).

(2) Paus., VIII, 42,5.

(3) M. le duc de Luynes {Etudes numismat., p. 61 ) a déjà indiqué les rapports
qui existent entre la Vénus d'Ascalon et la Cérès de Phigalie.

(4) Cf. supra, p. 86.

(s) Mionnet, IV, S appt. p. S83. Voy. notre planche A, n° 4. Dans la numisma-
tique d'Alexandrie d'Egypte , on trouve la tête de Sérapis posée sur un pied hu-
main ( Mionnet, VI, p. 137, n° 1222.) Sinope, comme chacun sait, était le chef-
lieu du culte de Sérapis.

(6) Nous avons vu (supra p. 81, note 3) que dans le Métroùm de Corinlhe
( Paus., II, 4, 7), une colonne tenait la place de la déesse. Cf. la colonne d'or dans
le temple de la Junon Laeinienne (Tit. Liv., XXIV, 5).
 
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