Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]: Nouvelles annales (1.1836)

94 IV. APHRODITE COI.IAS.

drachmes a les pieds serrés l'un contre l'autre. Neptune aussi
était particulièrement honoré dans l'endroit de F Attique nommé
Colonus ( 1 ).

Il nous resterait encore un point à examiner pour compléter
l'explication de cette plaque d'or; nous voulons parler des ailes
que l'artiste a données à la déesse. Rappelons-nous, avant d'en-
trer dans d'autres considérations, que l'Aphrodite Colias se pré-
sente comme Génétyllide et comme llithyie. Et s'il est bien rare,
comme l'ont déjà observé MM. Gerhard (2) et Lenormant (3),
de rencontrer une llithyie ailée, deux monuments dénature,
de matière, de destination différentes, montrent pourtant des
déesses ailées, remplissant auprès de Jupiter les fonctions
d'obsLétrices. L'un de ces monuments est le sarcophage de
M. le général Nugent, publié dans les Monuments inédits des
Annales de l'Institut archéologique (4) , l'autre est une plaque
d'or de forme circulaire et convexe, encore inédite, sur la-
quelle figure Minerve ailée, tirant le petit Bacchus de la cuisse
de Jupiter (5).

Ces deux monuments, indépendamment des simulacres ailés
de Priape, le dieu générateur, simulacres qui ont dû exister
chez les Anciens (6), ces deux monuments, dis-je, me paraî-
traient une autorité suffisante pour reconnaître dans l'attribut

(1) Thucyd., VIII ,'67 ; Sophocl. Arg. in OEdip. Colon, Le thon est sacrifié à
Neptune. Antigon. Caryst. ap. Athen., VII, p. 297, E. Le poisson pompile est aussi
consacré à ce dieu. Athen., VII, p. 233, A. Nous avons déjà vu [supra, p. 84) les
liaisons qui existent entre Bacchus et Vénus. Le poisson ^ax/oç est consacré à Dio-
nvsus. (Hesych. v. Bixp;. Cf. Cavedoni, Bull., 1854, p. 108.)

(2) Bull., 1851, p. €7.

(5) Ann. de. t'inst. aroh., V, p. 217.

(4) I, pl. XLV, A.

(5) Descript. du cab. Durand, n° 21G3. (Cette plaque en or est au cabinet des
médailles.) La Parque Muran (Moîpa) figure avec des ailes sur la patère Borgia, au-
près de Jupiter, en proie aux douleurs de l'enfantement. (Visconti. Mus. Pio Clem.,
IV, B , 1 ; Millin. Galtr. myth., LXXl, 222.)

(6) Suid. v. IIpta-TToç. Cf. la nouvelle galerie mythologique, dans le Trésor denu-
misrnatique, p. 6, où M. Lenormant explique la tête ailée qu'on voit sur les mé-
dailles de la famille Tilia par celle du dieu Mutinus Titinus, à qui les jeunes mariées
à Rome devaient offrir le tribut de leur virginité. Comp. les phallus ailés qu'on
trouve sur quelques monuments, et notamment sur l'amphithéâtre de Nîmes. Les