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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lajard, Felix: Mémoire sur une représentation figurée de la vénus orientale androgyne
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0184

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1 74

VIII, VÉNUS ORIENTALE ANDROGYNE.

tarer que ces deux emblèmes nous révèlent ici l'origine et la véri-
table signification des deux serpents qui sont constamment en-
lacés autour du caducée de Mercure ? Ne faut-il pas reconnaître
qu'ici, comme sur notre cône, ces deux reptiles, l'un mâle,
l'autre femelle, deviennent les hiéroglyphes idéographiques de
l'hermaphroditisme (1), c'est-à-dire de la puissance génératrice
complète (2) ? Une autre communauté de symboles ne se dé-
couvre-t-elle pas aussi entre Vénus et Mercure, lorsqu'on re-
marque que la colombe fut consacrée à Vénus , et que les ailes
de ce même oiseau se retrouvent attachées, non seulement au
pétase de Mercure et à ses talonnières, mais souvent encore au
sommet de son caducée , signe du pouvoir attribué sur la vie
et sur la mort au dieu psychopompe ? De semblables observa-
tions et toutes celles que nous fournirait aussi l'examen des
fonctions qui, chez les Grecs, sont assignées à Mercure et à
Vénus, ne nous conduiraient-elles pas à rechercher si ce dieu
et cette déesse ne seraient pas le démembrement ou le dédou-
blement d'une seule et ancienne divinité, laquelle aurait été
androgyne et vierge, comme devaient l'être, à une époque fort
reculée, toutes les divinités génératrices? Ces diverses questions
ne sauraient être convenablement traitées ici sans nuire à l'objet
de ce Mémoire ; et je dois me contenter de les avoir signalées
à l'attention des savants, en indiquant le rapprochement cu-

(1) Depuis la rédaction de ce mémoire, j'ai vu, non sans quelque satisfaction,
que M. Ch. Lenormant, à qui j'avais communiqué mon travail, adopte, dans son in-
téressant article sur un collier étrusque et sur l'hermaphrodite de Bernay {Annales
de l'Inst. de corresp. arclu, tom. VI, pag. 246-26 ï ), l'opinion où je suis que le ca-
ducée de Mercure doit être considéré comme le symbole de l'hermaphroditisme.

(2) Les deux serpents de la Vénus et de la Rhéa des Assyriens, ceux du caducée
de Mercure, du char de Cybèle, du char de Triptolème, du char de la Diane des Al-
taiéens, etc., ne doivent-ils pas aussi être rapprochés des deux serpents enlacés que
l'on voit, sur des médailles qui appartiennent à des localités où Bacchu-, autre divi-
nité génératrice, recevait un culte particulier? Ne serait-on pas en droit de faire re-
marquer, à cette occasion, que , sous la forme d'un serpent sortant de la cyste mer-
veilleuse, quelques autres médailles de cette même série nous offrent très probable-
ment les emblèmes symboliques de la vie et du monde créé? Je ne parlerai point ici
de l'attribution du symbole du serpent à Apollon, à Esculape, à Hygie et à plusieurs
autres personnages des systèmes religieux de l'antiquité: une pareille digression m'en-
traînerait trop loin, et pourrait remplir à elle seule un gros volume.
 
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