Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

DOI Artikel:
Lajard, Felix: Mémoire sur une représentation figurée de la vénus orientale androgyne
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0185
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
VIII. VÉNUS ORIENTALE ANDROGYNE. 175

rieux que la pierre gravée de mon ancienne collection semble
établir entre les deux serpents de la Vénus assyrienne et ceux
du caducée de Mercure.

Les deux dragons ailés qui, sur cette même pierre, sont op-
posés aux deux serpents, nous offrent un exemple remarquable
de cette ancienne croyance religieuse qui admettait deux créa-
tions, l'une d'êtres bons ou bienfaisants, l'autre d'êtres mauvais
ou malfaisants. Ce dogme, très explicitement exposé dans les
livres de Zoroastre, et très clairement indiqué sur quelques
monuments figurés du culte de Mitbra, se retrouve, si je ne me
trompe, dans la plupart des systèmes religieux de l'antiquité.
Mais les arcbéologues, je le dis à regret, ne l'ont pas toujours
aperçu ou suffisamment pris en considération ; et plus d'une
erreur a été commise dans l'interprétation des monuments, et
dans celle des symboles en particulier, faute d'avoir tenu
compte de l'acception bonne ou mauvaise sous laquelle le même
objet avait été symboliquement employé dans un texte ou sur
un monument figuré. La même cause a encore produit le fà-
cbeux résultat de faire rejeter ou contester plusieurs témoignages
de l'antiquité relatifs à certaines croyances populaires dont il
est cependant possible, à mon avis, de retrouver la source ou
le fondement dans ce même système que je viens de signaler à
l'attention des savants, et qui, je le répète, admettait une créa-
tion double. Pour n'en citer qu'un seul exemple, tiré du sujet
même de mon mémoire, je me bornerai à rappeler ici une an-
tique tradition qu'on est assez généralement convenu aujour-
d'hui de reléguer dans le domaine des fables inventées à plaisir.
Jl s'agit de la vive terreur que manifestaient plusieurs peuples
de l'Orient, lors de l'apparition des éclipses (1). Ils croyaient
devoir attribuer la cause de ces phénomènes célestes à l'affai-
blissement momentané qu'éprouvaient le soleil ou la lune,
par suite des attaques réitérées d'un dragon furieux (2) qui

. (i) Il est curit'ux d'avoir à faire remarquer que la même croyance s'est retrouvée"
chez les peuples du Pérou.

(2) La secte des Ophites admettait que le serpent est le symbole du bon génie,
et le dragon le symbole du mauvais génie. La Genèse, les livres de Zoroastre , les
 
Annotationen