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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0232

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222 IX. ÉTUDE DE LA RELIGION PHRYGIENNE

néo-platonisme alexandrin^ On connaît la distinction établie par
l'école néo-platonique entre les dieux intelligiblesv-vo/j-toi, et les
dieux intelligents, voepotjj ceux-ci étant considérés comme d'un
ordre inférieur aux premiers. Cette distinction, qui a peut-être
sa source dans un des systèmes religieux de l'Orient, où les
degrés de l'émanation étaient richement développés et échelon-
nés d'une manière régulière, ne saurait, en aucun cas, s'adapter
à une religion comme celle de Cybèle où l'appareil scientifique
est nul, et dont la constitution simple représente aussi claire-
ment qu'aucune des religions de la Grèce proprement dite, un
état de société primitif et un collège de prêtres ignorants et
grossiers. Telle est, au moins en apparence, l'idée que nous
pouvons nous faire du système théologique des Phrygiens.
Aussi, quand, pour expliquer comment la Mère des dieux, dans
le mythe d'Atys, est néanmoins l'ennemie de la reproduction
des êtres, Julien nous dit que, par cela seul qu'elle réunit en
elle-même toutes les causes des dieux intelligibles hypercosmi-
ques, elle est la source, même involontaire, des dieux intel-
ligents (1), nous ne devons voir dans une telle explication
qu'un palliatif mis en désespoir de cause sur l'antinomie du
mythe et du langage dans le personnage de la Mère des dieux.
Nous disons cela, et néanmoins nous ne pouvons nous em-
pêcher de soupçonner qu'à travers le jargon de nouvelle date
qu'emploie le défenseur du paganisme, il se trouve sur le per-
sonnage de la Mère des dieux une notion conforme à la vérité.
Cette notion est celle du panthéisme absolu qu'au dire de Ju-
lien, exprimerait la Magna-Mater ; et nous allons bientôt ren-
contrer sur notre chemin des rapprochements qui donneront
quelque valeur à l'opinion de Julien ainsi simplifiée et circon-
scrite. Nous serions toutefois malheureux, si nous n'avions
d'autre moyen d'arriver à l'intelligence du problème, que le dé-
gagement périlleux de l'opinion antique étouffée sous les am-
bages et les subtilités du néo-platonisme.

(i) P. 1G6 B, Spanh. TSv yap voyjtwv V7rEpxoa|/.ccùV Siiïv c^ÇatÀSVV) 7raVTcov ouTi'a;
 
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