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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0234

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224 IX. ETUDE DE LA. RELIGION PHRYGIENNE

aux idiomes non helléniques des Lydiens et des Cariens. On
doit avouer, toutefois, que les Grecs, en même temps, se sont
aidés d'une notion parfaitement exacte; c'est que, dans les lieux
où existait une ville du nom de Mastaura, où l'on adorait un
dieu du nom de Masaris, existait aussi le culte d'une déesse ou
d'une nymphe, laquelle portait simplement le nom de Ma. Ce
personnage de Ma, quel qu'il fût, ne pouvait être complètement
inconnu aux Grecs, car il avait passé chez, eux sous la forme
hellénisée de Mata. Mœa, comme toutes les divinités étran-
gères, avait été ohligée, pour se naturaliser en Grèce, de s'y
affilier à une famille nationale; elle était devenue fille d'Atlas et
de Pléïoné, mère d'Hermès (1). Mais l'Italie, bien plus fidèle
aux traditions orientales, avait conservé au personnage de
Maja sa simplicité primitive : c'était , dit Macrobe (2) , la
même qu'Ops, la Rhéa italienne, Fauna, Fatua, la Terre ou
la Magna-Mater. LesGrecs instruits, qui, dans les siècles d'é-
rudition, n'avaient pu ignorer ni l'existence, ni le caractère fie
la Maja italienne, ne devaient pas sans doute être moins frappés
de l'analogie qui existait entre les fonctions de la Ma lydienne ,
nourrice d'un jeune dieu analogue à Dionysus, et l'expression
de leur propre langue [/.aîa, qui signifie une nourrice.

Jusqu'ici, malgré la disparité des idiomes, l'analogie avait bien
conduit les Grecs. Il n'en fut pas de même quand ils tentèrent
d'expliquer la seconde partie du nom de Mastaura, soit en fai-
sant intervenir après l'énoncé de la divinité, celui de la victime
qu'on lui immolait, Taupoç, soit en imaginant l'historiette de
Ma et de sa supercherie, telle qu'on la lit dans Etienne de Ey-
zance. Evidemment, ni avec Arès(3), ni avec le taureau, on ne
peut régulièrement parfaire le nom de Mastaura, et l'on est

(1) Hesiod., Theog., V, 958; Hom., Hymn. in Merc. Apollod., etc.

(2) Saturn., I, 12; Fatua, 1.1., s'unit avec son père transformé en serpent. Voy.
plus bas (§ IV. 14).

(3) Le fondement réel de l'anecdote est dans l'identité d'Arcs avec Zeus, soit
qu'on considère cette identité sous un point de vue général, soit qu'on l'applique
à des religions particulières, comme celles de l'Elide, de la PMifesie, et même de la
Carie. Cf. Streber, Num. Reg. Bav. p. 237.
 
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