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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0238

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228 ix. étude de la religion phrygienne

aborder une acception de cette racine qui nous paraît plus
large que celle de mère, avec les sens accessoires qu'on groupe
assez péniblement alentour. Cette nouvelle acception a , de
plus, l'avantage de nous écarter du point de vue de Yonoma-
topée, dont les esprits prudents ou faciles à contenter s'arran-
geraient sans beaucoup de difficulté. En regard de Ma, déesse
lydo-pbrygienne, analogue à la Maja et à la Magna-Mater de
la Grèce et de l'Italie, Hésychius nous montre l'expression Ma
comme employée par les Phrygiens, à désigner un troupeau (1).

Ma, dans le sens de troupeau, s'explique très bien par l'idée
d'agrégation, de cohésion (en grec, ap., ensemble) , de même
qu'ayslv], lequel vient évidemment de âyetpco, je rassemble, je
réunis. Devrons-nous, en pbilologues méticuleux, distinguer
la racine âtx et |xa, mater, de la racine a;xa, simulé cela serait
permis peut-être, si les langues sémitiques ne nous offraient
pas la racine am, avec la double signification de mère et de
peuple ou de troupeau. (2) L'idée à agrégation et de cohésion, qui
résulte de cette dernière acception, conduit immédiatement à
celle de lien , et rend ainsi compte tVama , en hébreu, dans les
sens de lien en général, et par dérivation, de force, de solidité,
d'une part, et d'esclavage de l'autre (3). Je ne me serais pas
permis, je l'avoue, une excursion aussi longue et aussi hasardée
sur un terrain qui m'est peu familier, si je n'avais éprouvé le
besoin d'attaquer l'explication d'un problème plus grave encore
que celui de la Magna-Mater sans maternité. Selon le témoignage
unanime des anciens, \a Magna-M ater éAah adorée sous la forme
d'une pierre, et même, s'il faut prendre à la lettre certaines ex-
pressions des auteurs, la pierre sacrée était la Magna-Mater elle-
même. Évidemment, il est impossible de rattacher ce symbole

(1) Ma, 7rpoëaT« , $p3)<£ç.

(2) UH,mater, gens universa, mclropolis ; HOX > métropoles; ftOK. génies,
nationes (hébr. et, chàld.). arab. communis fuit. poputûs; HOJJ, con~

jttnctio, communltas. Sidon, comme capitale d'une ligue phénicienne, porte sur ses
médailles le titre de : DU, mater circuli. Cf. Kopp, Bildcr and Schrift,

p. 193. Gesenius, Palaeographische Studien, p. GO.

(3) ONi fundamentum; HON j ancilla , serva.
 
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