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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0242

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232 XX. ÉTUDE DE LA RELIGION PHRYGIENNE

lifîcations de l'être divin; virtuellement, ils en font pressentir l'u-
nité et l'étendue. Soit, dans un temple, une maison, un champ,
la représentation isolée d'une divinité (à quelque ordre d'ail-
leurs qu'appartienne cette divinité , selon les classifications
communes), l'homme intelligent-, Vinifié, si l'on veut, aura de-
vant lui une image dans laquelle se résumera et se condensera,
pour ainsi dire, l'être divin tout entier. Il est rare, toutefois, que
la divinité se présente ainsi sous une forme complètement isolée.
Dans le temple, le dieu Eponyme a ses dieux parèdres ou as-
sesseurs ; dans le mythe , il a sa famille, ses parents , ses frères,
ses enfants, sa cour, ses ministres, son ai mée, ses serviteurs, ses
ennemis même. Toutes les formes de rapprochement, de hié-
rarchie, de dépendance, que peut fournir la société humaine,
servent à exprimer ce que la divinité a de multiple dans ses
faces, de contradictoire dans ses effets. De là, cette apparence
extérieure, ce coordonnement général qui sert à lier entre elles
les formes diverses de l'expression divine, à en régler l'impor-
tance relative, à les ramener à l'unité fondamentale : travail
d'ailleurs aussi variable que capricieux, qui n'est que le manteau
de la religion, et que les modernes ont pris trop souvent pour
la religion elle-même.

V. Les réflexions qui précèdent font comprendre comment,
sans aucun inconvénient pour l'unité panthéistique de la foi,
telle ou telle forme peut prédominer dans telle ou telle contrée;
comment tel pays arborera la religion du soleil; tel autre, la re-
ligion de la lune; un troisième, celle de la planète de Vénus;
un quatrième, celle de Vénus et de la Lune, tout ensemble;
comment, ici, ce sera le feu dans Vulcain , là, l'élément humide
dans Neptune, qu'on adorera de préférence ; comment une ville
n'aura que des figures de femmes dans ses temples; une autre
n'adressera ses hommages qu'à des dieux mâles; et tout cela,
sans qu'il y ait dans la croyance générale autre chose que des
nuances superficielles ; sans que l'alliance, l'amalgame de toutes
les divinités soit jamais impossible; à moins, toutefois, que la
cité n'intervienne, que le magistrat ne s'effraie du désordre pu-
blic amené par telle ou telle pratique extérieure; qu'il ne com-
 
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