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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lajard, Felix: Mémoire sur deux bas-reliefs mithriaques qui ont été découverts en Transylvanie, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0493

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SUR DEUX B AS-RELIEFS M1TIIRIAQUES. 433

vient de contracter avant d'être admis à comparaître devant
le tribunal suprême du pont Tchinevad. Ce tribunal, si je
ne me trompe, est ici placé sous le second portique de notre
bas-relief; il est occupé par deux personnages qui ne peu-
vent être désormais pour nous que Mitlira lui - même et
Rasclmé-rast, Vized de la médiation. C'est là que Mitlira, roi
et juge des vivants et des morts, prononcera sur le sort futur
de l'initié que va lui présenter l'ized Séroscli ; c'est là enfin
que cet initié sera jugé et entendra l'arrêt qui doit lui ouvrir
l'entrée des sept cieux et du Gorotman, ou le précipiter dans
les ténèbres de l'enfer (I).

Si l'on compare maintenant entre eux les trois bas-reliefs
nos î, 2 et 3 de la planche XIII, on ne pourra révoquer en
doute que, lorsque les deux premiers de ces monuments étaient
entiers, ils devaient offrir, l'un comme l'autre, à la droite du
quadrige de Mitlira, les deux arcades ou portiques et les

(l) Il në sera pas sans intérêt de faire remarquer que les deux magnifiques ponts
qui furent construits à Ispahan, sous le règne de Schâh Abbas-!e-Grand, étaient décorés
de deux rangées d'arcades ou de portiques qui les bordaient de chaque côté, dans leur
partie supérieure, comme on peut s'en convaincre par les dessins qu'en a publiés Chardin
( Voyage en Perse, etc., t. Il , pl. xlhi , xivu et xlvim , p. 81 el suiv. et p. 101 et
suiv. ; éd. d'Amsterdam, 1753). Une semblable disposition doit probablement son
origine à l'imitation de quelque système de décoration qui, dans l'ancienne Perse,
avait pu être appliqué à l'embel'issement des ponts. Une supposition de ce genre
n'a peut-être rien d'invraisemblable, quand on considère que beaucoup d'autres
usages, qui appartiennent à une époque ancienne, ont été conservés ou renouvelés
en Perse dans les temps modernes et principalement au xvi« siècle qui, grâce au
règne d'Abbas-le-Grand , fui aussi pour ce royaume, l'époque de la renaissance des
arts. Si ma conjecture paraissait être suffisamment justifiée par celte observation,
elle me permettrait d'en soumettre une seconde au jugement du lecteur, en pro-
posant de considérer comme une portion delà partie supérieure d'un pont persan,
et du pont Tchinevad lui-même, les deux arcades ou portiques qui occupent une
des extrémités du dernier tableau que je viens de décrire, et sous lesquels nous
avons reconnu qu'on avait représenté deux scènes qui nous transportent nécessaire-
ment sur le pcnl Tchinevad, suivant la légende persane. Je ne dois pas omettre d'a-
jouter que parmi les sujets qui sont peints en miniature dans les deux manuscrits
de la traduction hindoue du Viraf-namèh dont j'ai fait mention plus haut, en re-
marque les trois juges suprêmes des âmes placés sous des portiques qui sont sembla-
bles à ceux de nos trois bas-reliefs, à cela près qu'ils se terminent en ogive, ainsi
tjue les portiques des deux ponts de Schâh Abbas-le-Grand.
 
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