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Witte, J. de: Lettre à M. le professeur Ed. Gerhard
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XXI. LETTRE
Apollon, JUMi'^, Ménêlas, etc., mais jamais, que je sache,
la syllabe finale d'un nom grec ne se trouve retranchée
dans les transcriptions étrusques. Ici on rejetterait deux con-
sonnes, r et s, dont on ne tiendrait aucun compte ; ce serait
une véritable abréviation, au lieu que dans les noms transcrits
en caractères étrusques, l'absence d'une voyelle au milieu
d'un mot ne peut s'expliquer que par une analogie avec le
mode de transcription propre aux langues sémitiques (1).
En tout cas, le nom de Thamyris en caractères étrusques se
présenterait sous la l'orme Thamru, ou Thamra; la lettre r
appartenant essentiellement au radical de ce nom.
Éris, Alpnu et Euturpa sont regardées par M. Bunsen
comme trois Muses. Peut être ne fallait-il pas chercher l'expli-
cation du nom d'Éris dans Iris, Ethis ou Ithis, puisque Éris,
comme personnification de la discorde, trouvait sa place na-
turelle dans une contestation comme celle des Muses avec
Thamyris. D'après M. Bunsen, le personnage chauve et enve-
loppé dans un manteau indique la localité dans laquelle a lieu
la scène de la dispute; suivant cette hypothèse, fort naturelle
assurément, et tout à-fait dans les habitudes de l'art ancien,
Archate serait Arcas, fils de Callisto, ou plus simplement \e re-
présentant de VArcadie. Malheureusement cette interprétation
semble du moins hasardée, puisque tous les poètes et mytho-
graphes (2) placent la dispute musicale des filles de Mnémosyne
avec le chantre de Thrace, non en Arcadie, mais bien en Mes-
sénie. Homère , qui parle de ce my the dans le second livre de
lTliade (3) indique la Messénie, dans laquelle était située la
ville de Dorion , et Étienne de Byzance (4), dont M. Bunsen
invoque le témoignage , ne dit point que Dorion ou Do-
tium fût en Arcadie. Si l'Arcadie reste ainsi en dehors de la
(1) Cf. Lepsius, Ann. de l'inst. arch. VIII, p. 201.
(2) Homer., Iliad. B, S95 S(|q. ; Paus. IV, 53, 4; Apollod. I, 5, 3; Eustath. ad
Ilomer. Iliad. B , p. 297 sqq. ; Laclant. ad Slat. Theb. IV, 182 ; Zenob. Proverb.
IV, 27.
(3) S9i5 sqq.
(4) F. Awpcov.
XXI. LETTRE
Apollon, JUMi'^, Ménêlas, etc., mais jamais, que je sache,
la syllabe finale d'un nom grec ne se trouve retranchée
dans les transcriptions étrusques. Ici on rejetterait deux con-
sonnes, r et s, dont on ne tiendrait aucun compte ; ce serait
une véritable abréviation, au lieu que dans les noms transcrits
en caractères étrusques, l'absence d'une voyelle au milieu
d'un mot ne peut s'expliquer que par une analogie avec le
mode de transcription propre aux langues sémitiques (1).
En tout cas, le nom de Thamyris en caractères étrusques se
présenterait sous la l'orme Thamru, ou Thamra; la lettre r
appartenant essentiellement au radical de ce nom.
Éris, Alpnu et Euturpa sont regardées par M. Bunsen
comme trois Muses. Peut être ne fallait-il pas chercher l'expli-
cation du nom d'Éris dans Iris, Ethis ou Ithis, puisque Éris,
comme personnification de la discorde, trouvait sa place na-
turelle dans une contestation comme celle des Muses avec
Thamyris. D'après M. Bunsen, le personnage chauve et enve-
loppé dans un manteau indique la localité dans laquelle a lieu
la scène de la dispute; suivant cette hypothèse, fort naturelle
assurément, et tout à-fait dans les habitudes de l'art ancien,
Archate serait Arcas, fils de Callisto, ou plus simplement \e re-
présentant de VArcadie. Malheureusement cette interprétation
semble du moins hasardée, puisque tous les poètes et mytho-
graphes (2) placent la dispute musicale des filles de Mnémosyne
avec le chantre de Thrace, non en Arcadie, mais bien en Mes-
sénie. Homère , qui parle de ce my the dans le second livre de
lTliade (3) indique la Messénie, dans laquelle était située la
ville de Dorion , et Étienne de Byzance (4), dont M. Bunsen
invoque le témoignage , ne dit point que Dorion ou Do-
tium fût en Arcadie. Si l'Arcadie reste ainsi en dehors de la
(1) Cf. Lepsius, Ann. de l'inst. arch. VIII, p. 201.
(2) Homer., Iliad. B, S95 S(|q. ; Paus. IV, 53, 4; Apollod. I, 5, 3; Eustath. ad
Ilomer. Iliad. B , p. 297 sqq. ; Laclant. ad Slat. Theb. IV, 182 ; Zenob. Proverb.
IV, 27.
(3) S9i5 sqq.
(4) F. Awpcov.