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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Witte, J. de: Lettre à M. le professeur Ed. Gerhard
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0532

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5 22

XXI. LETTRE

Il résulterait de là qu'àl-ruvoç signifiait proprement espérable
(qu'on me passe le mot) , comme Tsprcvoç signifie agréable,
charmant ; et que par extension on a pu lui supposer le sens
plus vague de doux.

Resterait à expliquer pourquoi Proserpine reçoit sur îe
miroir du Musée Grégorien, le nom à'Jlpnu (ocXrvoç, i\iziç).
Plusieurs savants (1) ont inféré d'un passage du panégyrique
d'Isocrate (2) que les mots e^etv êXiniïctç v$i'ouç ou xpeiVrauç
étaient, pour ainsi dire, une formule empruntée à la langue
des mystères. Dans un sens moral et philosophique Elpis se-
rait l'espérance d'une autre vie. Quoiqu'on ne puisse nier que
le mythe d'Adonis ne présente des traces de renaissance, de
nouvelle vie, je pense plutôt qu'Elpis n'est qu'une épithète
euphémique de la déesse inexorahle, inflexible, du sombre
empire, épithète qui peut être comparée à celle d''Euménides,
attribuée aux Furies, à celle de Milichius donnée à Hadès et
à une foule d'autres qu'on trouve dans les auteurs anciens. A
l'appui de cette explication se présente la forme È^ir^vwp dans
Homère (?>). La première syllabe de ce nom est certainement
dérivée d'È>.77iç. Or, Elpénor est un jeune compagnon d'Ulysse
qui, en voulant se presser pour partir de l'île de Circé, se
précipite du haut d'un toit et se tue. Il est le premier qu'U-
lysse rencontre quand il arrive à l'entrée des enfers; Elpénor
a précédé le héros dans son voyage aux sombres demeures.
Mais ce qui est bien plus curieux , c'est que dans un récit
particulier qui se lit dans Servius (4), Elpénor, comme vic-
time dévouée à la déesse des morts, est immolé par Ulysse aux
dieux infernaux. Il ne serait pas étonnant, du reste, de voir
apparaître la déesse infernale sous une forme hermaphro-

(1) Voyez Creuzer, Symbol., T. IV, S. 507 ; Lobeck, Aglaophamus, p. 70.

(2) 6.

(5) Odyss. K, SoO.

(4) Ad Virg. /En. VI, 107. Lps formes Alphènor et Eléphénor peuvent également
être comparées avec le nom d'A'pnu. Alphènor est un fils de Niobé. Ovid. Metam.
VI, 248; Eléphénor prend paî t à la guerre de Troie. Homer. lliad. Il, j>40.
 
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