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Witte, J. de: Lettre à M. le professeur Ed. Gerhard
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548 xxi. letthet
appelé encore Koupsuç (1) ; cette dernière forme se lit dans-
Étienne de Byzance (2), et là elle s'applique au fils de Ciny-
ras chez les Cypriens.
Ainsi cette épithète d'une part rend compte du caractère
herrnaphroditique propre à Adonis appelé -xopoç et Kovpi dans
un hymne orphique (3) , et de l'autre est un nouvel exemple à
joindre aux précédents de la confusion perpétuelle du dieu
enlevé et de celui qui le ravit. Le caractère herrnaphroditique
appartient d'ailleurs aussi au personnage infernal, soit comme
psychopompe, soit comme roi des enfers (4).
Au nomhre des traditions cypriennes, je ne dois pas passer
sous silence celle qui regarde le nom de l'île. Cjprus, Kurcpoç,
est un fils (5) ou une fille (6) de Cinyras, ou bien le nom
d'une fleur, le troène (7). Ces indications font naturellement
penser au dieu particulièrement honoré dans l'île de Cypre, à
Adonis, fils de Cinyras; par son caractère androgyne, on
explique l'ambiguïté de sexe que les Anciens attribuaient au hé-
ros éponyme de Cypre. De plus, en comparant le mot xuirpo; à
sSdxpoç (8) fumier, on saisit de nouveau les rapports qui existent
entre Kuxpoç et Mwt; dans ce dernier nom se retrouve également
l'idée de décomposition, de putréfaction (9), qui est la cause de la
reproduction des êtres. Par là, on comprend encore mieux les
(1) Hesych. v. Ktpi'ç.; Etyro. M. v. Kipptç ; Hesych. v.. Kovpjv$ ; Schol. ad Aristo-
pban. Aves, 300. Cet oiseau est une espèce d'épervier ou bien le xiîpuXo;, mâle des
alcyons. Voy. mon article sur la Mort d'Alcyonée , Ann. de t'Inst. arch. V, p. 516
et suiv.
(2) V. Kovptov, ttoXiç Ku7rpou àiro Koupî'o); toû Ktvvpov iratiîoç. Kc'ppiç était aussi
un des noms d'Adonis dans l'île du Cypre. Etym. M. sub verbo. Il est vrai qu'Apol-
lodore (III, 14, 4) cite deux fils de (Jinyras , Adonis et Oxyporus. Mais ceci
n'est sans doute qu'un dédoublement.
(3) LVI, 4, Hermann.
(4) Supra, p. 322 et 323.
(5) Eustatb. ad Dionys. Perieg. 308
(6) Sleph. Byzant. v. Kvizpoi; ; cf. Meurs.Cypr. I , 2.
(7) Steph. Byzant. /, cit. ; Eustath ; /. cit.
(d) Hesych. v. Ko7tpcoç, tTîç Kv7rpov.
(9) Cf. les notes d'Orelli, p. 10 , sur le passage de Sanchoniathon cité plus haut.
Cf. Gesenius, Mon. plxen., p. 393.
appelé encore Koupsuç (1) ; cette dernière forme se lit dans-
Étienne de Byzance (2), et là elle s'applique au fils de Ciny-
ras chez les Cypriens.
Ainsi cette épithète d'une part rend compte du caractère
herrnaphroditique propre à Adonis appelé -xopoç et Kovpi dans
un hymne orphique (3) , et de l'autre est un nouvel exemple à
joindre aux précédents de la confusion perpétuelle du dieu
enlevé et de celui qui le ravit. Le caractère herrnaphroditique
appartient d'ailleurs aussi au personnage infernal, soit comme
psychopompe, soit comme roi des enfers (4).
Au nomhre des traditions cypriennes, je ne dois pas passer
sous silence celle qui regarde le nom de l'île. Cjprus, Kurcpoç,
est un fils (5) ou une fille (6) de Cinyras, ou bien le nom
d'une fleur, le troène (7). Ces indications font naturellement
penser au dieu particulièrement honoré dans l'île de Cypre, à
Adonis, fils de Cinyras; par son caractère androgyne, on
explique l'ambiguïté de sexe que les Anciens attribuaient au hé-
ros éponyme de Cypre. De plus, en comparant le mot xuirpo; à
sSdxpoç (8) fumier, on saisit de nouveau les rapports qui existent
entre Kuxpoç et Mwt; dans ce dernier nom se retrouve également
l'idée de décomposition, de putréfaction (9), qui est la cause de la
reproduction des êtres. Par là, on comprend encore mieux les
(1) Hesych. v. Ktpi'ç.; Etyro. M. v. Kipptç ; Hesych. v.. Kovpjv$ ; Schol. ad Aristo-
pban. Aves, 300. Cet oiseau est une espèce d'épervier ou bien le xiîpuXo;, mâle des
alcyons. Voy. mon article sur la Mort d'Alcyonée , Ann. de t'Inst. arch. V, p. 516
et suiv.
(2) V. Kovptov, ttoXiç Ku7rpou àiro Koupî'o); toû Ktvvpov iratiîoç. Kc'ppiç était aussi
un des noms d'Adonis dans l'île du Cypre. Etym. M. sub verbo. Il est vrai qu'Apol-
lodore (III, 14, 4) cite deux fils de (Jinyras , Adonis et Oxyporus. Mais ceci
n'est sans doute qu'un dédoublement.
(3) LVI, 4, Hermann.
(4) Supra, p. 322 et 323.
(5) Eustatb. ad Dionys. Perieg. 308
(6) Sleph. Byzant. v. Kvizpoi; ; cf. Meurs.Cypr. I , 2.
(7) Steph. Byzant. /, cit. ; Eustath ; /. cit.
(d) Hesych. v. Ko7tpcoç, tTîç Kv7rpov.
(9) Cf. les notes d'Orelli, p. 10 , sur le passage de Sanchoniathon cité plus haut.
Cf. Gesenius, Mon. plxen., p. 393.