Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Overbeke, Bonaventura van; Overbeke, Michel van [Editor]
Les Restes De L'Ancienne Rome (Band 2) — La Haye, 1763 [Cicognara, 3807-2]

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.25065#0127
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
77

LA QU E DUC
DE N E R ON.
Eron fit élever des Arcades, pour conduire l’Eau de Claude jusquesau Palais. C’est
ce que Frontin nous aprend ( Lib. I.) Ces Arcs, dit-il, pafsent au-travers du Mont
Cœlius, & aboutifient proche du Temple du Divin Claude. Il ajoute , que Y Empereur
Cseron fit pajfier l'Eau de Claude fur des Arcs, & qu'il la conduifit jufques au Temple du
Divin Claude, afin qu'on la diftribuât enfuite dans certains Quartiers de la Ville. En
effet, il y avoit ici des Reservoirs, d’où elle passoit à la gauche vers le Mont Aventin,
& à la droite vers le Palatin. La plupart de ces Arcs de Néron iubsistent encore aujourd’hui, 6t ils s’é-
tendent fort loin sur le Mont Cœlius, qu’ils entre-coupent. L’Eau de Claude entre dans la Ville à la
Porte Majeure, proche des Jardins du Cardinal Frédéric Corneille, 6c passë jusques à la Basilique La-
terane, & à l’Eglise de S. Etienne, surnommée la Rotonde, qui étoit autrefois le Temple de Claude.
D’ailleurs, Frontin remarque, dans l’endroit que nous venons de citer , que l’Aqueduc de Néron
difirihuoït fies eaux autour du Mont Cœlius même, fur le Mont Palatin & l'Aventin , & dans le Quar-
tier , qui efi au-delà du Tibre. Il paroît d’une ancienne Inscription, qui fut trouvée, à ce que Marlia-
nus écrit, sur une Pierre proche de la Porte Nævie , & que nous avons citée en traitant de l’Aqueduc
de Claude, que l’Empereur Severe 6c son Fils Caracaila rétablirent cet Aqueduc de Néron , 6c qu’on
le nommoit alors l’Aqueduc du Mont-Cœlius ; quoi que Vespasien 6c Tite eussènt déjà réparé tous les
Aqueducs de la Ville, 6c qu’ils yeussènt fait revenir Peau. Calîiodore parle de l’Eau de Claude (Lib. VIL
variar. Form. 6. ) en ces termes : DEau de Claude , dit-il, efi conduite au Sommet du Mont Aven-
tin par un Edifice d'une fiprodigieufe hauteur, que lors qu'elle vient à y tomber dejfus, vous diriez, qu'elle
arrofe une Vallée profonde, &c. Le Nil qui déborde en certaines Saifons de l'Année, malgré la ferénité de
l'air, & qui fertilife par fon limon toutes les Campagnes voifines, elt quelque chosè de merveilleux; mais
cela n'aproche pas de la beauté de l'Aqueduc Claudien, qu'on voit à Rome, & qui conduit fes eaux pures au-
tr avers de tant de Montagnes arides, pour les difiribuer dans les Bains publics & les Maifons des Particu-
liers , & dont lafour ce efifi abondante, qu'elles ne manquent jamais au bejoin.
Il y en a d’autres, qui expliquent ceci un peu différemment, & qui veulent, que l’Aqueduc, qui
va de la Porte Majeure sur la gauche au-travers du Mont Cœlius, fut celui de Néron, 6c qu’il servoit à
conduire une branche de l’Eau Claudienne. Ils s’appuient sur le témoignage de Frontin, qui s’exprime
de cette maniéré : Les Arcades, dit-il, de l'Eau de Claude & de l’Anien fini fient derrière les sardinsPal-
lantins, d'oü elle coule au-travers de tùiaux, pour l'ufage de la Ville ; mais une partie de l'Eau de Claude
pafie premièrement dans l'Aqueduc élevé de Néron, qui croife le Mont Cœlius, &fe termineproche du Temple du
Divin Claude. On conclut de ces paroles, que ceux qui font passèr une branche de l’Eau de Claude du
Mont Cœlius au Capitole, &une autre sur l’Aventin, sè trompent. Mais ils confondent le sécond partage
de ces Eaux avec le premier 6c le principal, contre les termes exprès de Frontin ; c’est-à-dire qu’ils n’ont
égard qu’à la portion de cette Eau qui couloit au travers de l’Aqueduc de Néron, 6c qu’ils omettent
l’autre, qui, sélon Frontin, passoit derrière les Jardins Tallantins, & fe rendoit à la Ville par destuiaux.
Ce qu'il y a de plus remarquable à l’égard du Mont Cœlius & de l’Aventin, c’ess: qu’ils étoient arro-
sez autrefois de l’Eau Marrie 6c de Julie, mais après que Néron y eût conduit l’Eau de Claude, ces deux
premières sources, bien loin d’augmenter, tarirent tout-d’un-coup. Aussi Néron n’y fit-il pas de nou-
veaux Reservoirs ; mais il retint les premiers, avec leurs anciens noms, comme Frontin le re-
marque.
On voit encore aujourd’hui les relies de cet Aqueduc de Néron , qui s’étendent depuis l’Eglise de
S. Etienne, jusqu’à celle de S. Jean 6c de S. Paul.





Tom. IL

L’AQUE^
 
Annotationen