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La tapisserie de laine, d'une exécution plutôt grossière (Hg. $y), servant d'écran
de cheminée, aujourd hui propriété du co;nté Renaud Przezdziecki à Varsovie, ne s&
distingue pas par des traits capables de révéier un style défini, grâce auxquels il serait
possible d'en hxer approximativement la date. EHe remonte probabiement au XVHP
siècle, mais on ignore où elle a été fabriquée. Les armes dont elle est décorée, sont
celles de !a famille des Günther, aujourd'hui éteinte.
* *
*
Les tapisseries du XVÏL siècle que nous connaissons et qui comprennent presque
exclusivement des portières décorées de blasons, représentent un matériel par trop frag-
mentaire pout* qu'il soit possible de tirer des conclusions plus générales de son étude.
Les portières à blasons perdirent beaucoup au XVIIL siècle, de 1a grande importance
dont elles jouissaient en Pologne jusqu'au XVII" siècle inclusivement. La mythologie teintée
d'érotisme, tellement caractéristique pour cette époque, les scènes d'opéra et les fêtes
champêtres, tellement à la mode en France, sont des sujets inconnus à ia tapisserie
polonaise. On craignait sans doute chez nous de s'engager dans ce monde rococo qui
aurait réclamé des cartons dessinés avec grâce, une grande gamme de couleurs et une
grande perfection dans l'application de procédés techniques, pour pouvoir être reproduit
en tapisserie. On évitait i'exécution de tapisseries Hgurées, aussi celles que nous con-
naissons ne supportent-eHes pas la cotnparaison avec les tapisseries étrangères analogues.
Le pius grand effort dans la production de tentures Hgurées, fut tenté à Korelicze, où
l'on arriva à créer un cycle de scènes en rapport avec l'histoire de la famille des Ra-
dziwid (hg. 22 - 26, pl. I). On perçoit ici encore l'écho d'un passé heroïque qui affec-
tionnait les reproductions dont 1e sujet était des batailles ou des évënements dont s'hono-
raient les grandes familles. On pourrait adresser plus d'une critique à ce groupe de
tapisseries polonaises du XVIII" siècle, qui témoigne de l'effort accompli en vue de se
rapprocher des styles en vogue à l'étranger (hg. y, 8, 10--26, pl. I, hg. 53 — 57); en
effet, on estime 1a valeur d'une oeuvre d'art par les tendances artistiques dont elte
est l'expression et par 1e degré de Icur réalisation.
Les tapisseries exclusivement décoratives, respectivement celles où les personnages
représentés jouent un rôle plutôt effacé (üg. 27—36, 38—43, 47, 4$—51), sont incon-
testablement les plus belles, les plus originales et par conséquent les plus intéressantes pour
l'étude du développement de cette branche des arts appliqués en Pologne. Leur com-
position nous frappe par sa sincérité et l'on ne saurait y découvrir l'intention d'imiter
des tçntures d'origine étrangère. EHes ont dû décorer surtout des gentilhommières et non
des résidences de grands seigneurs, mais nous en trouvons aussi dans des églises affec-
tées aux otdres religieux. EHes sont polonaises par excellence, leur caractère original
et particulier saute au yeux au premier coup d'oeil, de sorte que nous nous trouvons-
ici dans un tnonde à part. En effet, parmi les tapisseries fabriquées à l'étranger, on n'en
a trouvé jusqu'ici pas une seule qui s'en rapprochât quelque peu. Le style propre à ces
tapisseries s'est certainement développé sur un fond créé par 1a broderie polonaise (fig.
37, 44—46, 48, 52) où les traditions de l'époque du baroque étaient encore longtemps
vivantes au XVIII" siècle. S'il s'agit d'expliquer l'origine de ces Heurs décoratives, styli-
sées avec températnent et portant l'empreinte d'un naturaiisme modéré, de ces Heurs
qui sont 1e trait distinctif et caractéristique de tout ce groupe nombreux de tapisseries —
il faut remonter à 1a broderie du baroque àu XVII" siècle. Dans cette magniflque orne-
La tapisserie de laine, d'une exécution plutôt grossière (Hg. $y), servant d'écran
de cheminée, aujourd hui propriété du co;nté Renaud Przezdziecki à Varsovie, ne s&
distingue pas par des traits capables de révéier un style défini, grâce auxquels il serait
possible d'en hxer approximativement la date. EHe remonte probabiement au XVHP
siècle, mais on ignore où elle a été fabriquée. Les armes dont elle est décorée, sont
celles de !a famille des Günther, aujourd'hui éteinte.
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Les tapisseries du XVÏL siècle que nous connaissons et qui comprennent presque
exclusivement des portières décorées de blasons, représentent un matériel par trop frag-
mentaire pout* qu'il soit possible de tirer des conclusions plus générales de son étude.
Les portières à blasons perdirent beaucoup au XVIIL siècle, de 1a grande importance
dont elles jouissaient en Pologne jusqu'au XVII" siècle inclusivement. La mythologie teintée
d'érotisme, tellement caractéristique pour cette époque, les scènes d'opéra et les fêtes
champêtres, tellement à la mode en France, sont des sujets inconnus à ia tapisserie
polonaise. On craignait sans doute chez nous de s'engager dans ce monde rococo qui
aurait réclamé des cartons dessinés avec grâce, une grande gamme de couleurs et une
grande perfection dans l'application de procédés techniques, pour pouvoir être reproduit
en tapisserie. On évitait i'exécution de tapisseries Hgurées, aussi celles que nous con-
naissons ne supportent-eHes pas la cotnparaison avec les tapisseries étrangères analogues.
Le pius grand effort dans la production de tentures Hgurées, fut tenté à Korelicze, où
l'on arriva à créer un cycle de scènes en rapport avec l'histoire de la famille des Ra-
dziwid (hg. 22 - 26, pl. I). On perçoit ici encore l'écho d'un passé heroïque qui affec-
tionnait les reproductions dont 1e sujet était des batailles ou des évënements dont s'hono-
raient les grandes familles. On pourrait adresser plus d'une critique à ce groupe de
tapisseries polonaises du XVIII" siècle, qui témoigne de l'effort accompli en vue de se
rapprocher des styles en vogue à l'étranger (hg. y, 8, 10--26, pl. I, hg. 53 — 57); en
effet, on estime 1a valeur d'une oeuvre d'art par les tendances artistiques dont elte
est l'expression et par 1e degré de Icur réalisation.
Les tapisseries exclusivement décoratives, respectivement celles où les personnages
représentés jouent un rôle plutôt effacé (üg. 27—36, 38—43, 47, 4$—51), sont incon-
testablement les plus belles, les plus originales et par conséquent les plus intéressantes pour
l'étude du développement de cette branche des arts appliqués en Pologne. Leur com-
position nous frappe par sa sincérité et l'on ne saurait y découvrir l'intention d'imiter
des tçntures d'origine étrangère. EHes ont dû décorer surtout des gentilhommières et non
des résidences de grands seigneurs, mais nous en trouvons aussi dans des églises affec-
tées aux otdres religieux. EHes sont polonaises par excellence, leur caractère original
et particulier saute au yeux au premier coup d'oeil, de sorte que nous nous trouvons-
ici dans un tnonde à part. En effet, parmi les tapisseries fabriquées à l'étranger, on n'en
a trouvé jusqu'ici pas une seule qui s'en rapprochât quelque peu. Le style propre à ces
tapisseries s'est certainement développé sur un fond créé par 1a broderie polonaise (fig.
37, 44—46, 48, 52) où les traditions de l'époque du baroque étaient encore longtemps
vivantes au XVIII" siècle. S'il s'agit d'expliquer l'origine de ces Heurs décoratives, styli-
sées avec températnent et portant l'empreinte d'un naturaiisme modéré, de ces Heurs
qui sont 1e trait distinctif et caractéristique de tout ce groupe nombreux de tapisseries —
il faut remonter à 1a broderie du baroque àu XVII" siècle. Dans cette magniflque orne-